Nom : Sleeping Dogs
Père : Adam Cooper
Date de naissance : 15 août 2025
Type : disponible sur Prime Video & VOD
Nationalité : USA
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre : Policier
Livret de Famille : Russell Crowe, Karen Gillan, Marton Csokas…
Signes particuliers : On a vu mieux, on a vu pire.
Synopsis : Un ancien inspecteur de la police criminelle ayant perdu la mémoire est contraint de résoudre un meurtre brutal et de découvrir des secrets effrayants de son passé oublié.

RUSSELL CROWE EN MODE MEMENTO
NOTRE AVIS SUR SLEEPING DOGS
Sorti il y a plus d’un an aux États-Unis, le thriller Sleeping Dogs d’Adam Cooper n’a pas connu les honneurs de la salle de cinéma chez nous, et ce malgré la présence de Russell Crowe en tête d’affiche. Signe d’une petite série B trop indigente ? Il était facile de le penser mais la réalité est que le film n’était tout simplement pas assez porteur pour en espérer un succès alors que la concurrence est ardue et que le public peine à réinvestir les cinémas. Néanmoins, malgré sa bascule en VOD et sur Prime Video qui pourrait sonner comme une « rétrogradation », Sleeping Dogs mérite le petit coup d’œil rapide. Film policier à énigme, il suit l’enquête d’un ancien flic atteint d’Alzheimer qui se replonge dans une vieille affaire potentiellement bâclée. Alors que le coupable de l’époque est sur le point d’être exécuté en clamant toujours son innocence, Roy Freeman tente d’explorer des pistes jadis délaissées tout en composant avec sa condition.

Adaptation d’un roman d’Eugen Ovidiu Chirovici (Jeux de Miroirs paru en 2017), Sleeping Dogs étonne dans un premier temps par sa qualité d’écriture que l’on sent pensée, travaillée, peaufinée, avec une envie de dépasser le simple film policier linéaire et lambda pour aller tutoyer le film tortueux à puzzle. Un coup d’œil rapide sur la filmographie d’Adam Cooper révèle que le réalisateur a été avant tout un scénariste et cet éclairage explique pas mal de choses. Notamment pourquoi Sleeping Dogs semble plus préoccupé par sa qualité narrative que par la virtuosité de sa mise en scène (et ce même si les faits d’armes de Cooper sont essentiellement des navets, du Exodus de Ridley Scott au Transporteur : Héritage en passant par Divergente 3). Question réalisation, Sleeping Dogs est terne, voire paresseux. Mais côté écriture, on sent l’envie de faire un peu mieux que la moyenne.
Évoluant proche du Memento de Christopher Nolan avec son héros à la mémoire défaillante dont l’appart est rempli de mémos, Sleeping Dogs n’intéresse pas tant pour cet artifice narratif de l’enquêteur malade (dont il se sert de manière aléatoire quand ça l’arrange) que pour sa dite enquête que Cooper parvient à rendre assez haletante. Suffisamment en tout cas pour que l’on accroche au suspens déployé. Du moins pendant un temps.

Dans sa construction, Sleeping Dogs recours a une sorte de chapitrage égrenant un à un les protagonistes liés à l’affaire. Chaque chapitre portant le nom de l’un d’eux va lever un voile nouveau ou différent sur le meurtre commis il y a dix ans et ainsi faire progresser l’enquête. Au fond, rien de vraiment nouveau là-dedans, et pas plus que les ressorts du film cela dit, puisque Adam Cooper aligne tous les clichés et rebondissements usités des polars traditionnels. De la femme fatale aux vieux flics alcooliques en passant par la victime charismatique mais trouble ou le coup du twist « inattendu » qui explique des choses du passé, les amateurs du genre seront en terrain presque trop familier pour être surpris. C’est à n’en pas douter ce qui rend son Sleeping Dogs trop mineur pour prétendre à plus qu’un lâché sur une plateforme. Ça et son évolution. Si la première heure est séduisante, le film perd le fil ensuite et malgré une résolution que certains ne verront pas venir, sa conclusion enchaîne quelques rebondissements errant entre l’improbable et le grotesque (sentiment renforcé par le surjeu général du casting). De quoi renvoyer le film à sa condition redoutée de petite série B dispensable. Néanmoins, on a vu bien pire dans le genre.
Par Nicolas Rieux