Nom : La Tour de Glace
Mère : Lucile Hadzihalilovic
Date de naissance : 17 septembre 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h58 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de Famille : Marion Cotillard, Clara Pacini, August Diehl…
Signes particuliers : Aux confins de l’ennui.
Synopsis : Années 1970. Jeanne fugue de son foyer de haute montagne pour rejoindre la ville. Dans le studio où elle s’est réfugiée, la jeune fille tombe sous le charme de Cristina, l’énigmatique star du film La Reine des Neiges, son conte fétiche. Une troublante relation s’installe entre l’actrice et la jeune fille.
HÂTE D’ÊTRE LIBÉRÉ, DÉLIVRÉ
NOTRE AVIS SUR LA TOUR DE GLACE
On a lu à droite à gauche que Marion Cotillard allait jouer La Reine des Neiges dans le nouveau long métrage de Lucile Hadzihalilovic. Un recadrage s’impose. La Tour de Glace n’est pas une adaptation du célèbre conte d’Andersen sur-popularisé par Disney. La comédienne y incarne une célèbre actrice, Cristina, qui tourne effectivement en studio une adaptation de La Reine des Neiges. Mais l’histoire se concentre surtout sur Jeanne, une adolescente orpheline en fugue, qui atterrit par hasard dans ces locaux où se tournent le film. Sa rencontre avec la star va faire basculer sa vie. Alors qu’elles nouent une relation inattendue, Jeanne ne voit pas le piège se refermer sur elle.

Présenté en compétition officielle à la Berlinale, La Tour de Glace est fidèle à l’univers singulièrement clair-obscur de Lucile Hadzihalilovic. Le film est un dédale où la cinéaste nous entraîne dans un voyage brumeux et minimaliste fait de métaphores, d’escarpes, d’images-matières et d’images-mystères. Hadzihalilovic exploite l’essence même du conte avec ses parts de féerie et de tragédie pour explorer différentes thématiques allant du pouvoir de fascination du cinéma à la cruauté du monde adulte guettant les dangers de l’âge adolescent, en passant par le désir d’amour et de mort. Avec son formalisme très radical renforçant la sensation d’une expérience nébuleuse en équilibre entre le réel et l’imaginaire, La Tour de Glace prend vite des airs de drame méta tortueux et torturé diluant son atmosphère malaisante dans un film trouble où règne un état de transe.

La Tour de Glace se veut envoûtant et langoureusement onirique, tel une vaste cathédrale aux mille et un recoins dans lesquels on se perdrait. Sauf que la fascination est un sentiment difficile à acquérir. Il suffit parfois de pas grand-chose pour qu’un objet filmique en quête d’hypnotisme se transforme en purge imbitable. Et c’est le cas ici. Le cinéma n’est pas qu’une affaire d’art, c’est aussi une question de plaisir, plaisir qui certes peut se ressentir de mille et une manières. Et du plaisir, il n’y en a aucun dans le film de Lucile Hadzihalilovic. C’est même tout le contraire. La Tour de Glace est un interminable calvaire de chaque seconde qui assomme par sa prétention poseuse. Il échappe à tous les genres et dans son esquive, il perd aussi toute émotion, devenant aussi glacée que sa reine des neiges. On se retrouve avec un ofni aussi bizarre que chiant, qui divague dans son univers singulier mais sans prises pour l’aborder. Le pire de ce prétendu « cinéma d’auteur » qui se croit très intelligent avec son délire noir entre Gaspar Noé et David Lynch. En réalité, La Tour de Glace n’a pas inventé la roue avec son histoire d’emprise d’une célébrité dominante sur une jeune chétive dominée. Sur le fond, tout est attendu. La seule chose qui ne l’était pas, c’était ce parcours incommensurablement ennuyeux et chichiteux à souhait, plombé par une écriture vaporeuse et un surjeu d’actrices. Le genre de film qui fait l’effet d’une piqûre d’hypnovel, destination l’anesthésie générale avec un réveil comateux à la fin.
Par Nicolas Rieux