Nom : Un Homme en Fuite
Père : Baptiste Debraux
Date de naissance : 08 mai 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h46 / Poids : NC
Genre : Drame, Thriller
Livret de Famille : Bastien Bouillon, Léa Drucker, Pierre Lottin, Marion Barbeau, Anne Consigny…
Signes particuliers : Un film à plusieurs directions qui tentent de s’amarrer tant bien que mal les unes aux autres.
Synopsis : Rochebrune est au bord du chaos. Johnny, leader du mouvement de protestation de la ville, a disparu après avoir braqué un fourgon. Lorsque Paul Ligre apprend la nouvelle, il revient dans la ville qui l’a vu grandir pour retrouver son ami d’enfance avant la police. Seulement, l’enquête d’Anna Werner la mène inéluctablement vers le secret qui unit Paul et Johnny…
UNE HISTOIRE DE CHAOS
NOTRE AVIS SUR UN HOMME EN FUITE
Chez Joseph Losey ils étaient deux, là il n’y en a qu’un. Mais cela dit, ça n’a rien à voir. Sur le papier, pas grand-chose n’excitait follement à l’idée de découvrir
Un Homme En Fuite, premier long-métrage du réalisateur Baptiste Debraux. Le casting cumule quelques têtes d’affiches intéressantes mais pas de nature à déplacer les foules (Bastien Bouillon, Léa Drucker et Pierre
Les Tuche Lottin), l’histoire mêle une vague tentative de thriller à un énième film social sur des ouvriers d’une usine en grève, avec du drame pour icmenter tout ça… L’intrigue avait tout du truc écrit avec monsieur poussif et madame tarabiscotée. Sauf qu’il arrive que des films pas sexy pour un sou se révèlent être de plus ou moins bonnes surprises.
Sans être un grand film qui marquera l’année du cinéma français, Un Homme en Fuite parvient au moins à nous accrocher à son histoire jonglant comme prévu avec deux univers réuni de manière un peu bancale certes, mais qui fonctionne à peu près même si l’articulation paraît parfois un peu forcée et que les joints sont à deux doigts d’éclater. D’un côté, il y a le thriller et cet « homme en fuite » après un braquage meurtrier qui a mis les flics sur les dents. De l’autre, il y a le drame social et ces ouvriers en grève pour défendre le peu qu’il leur reste et empêcher leur petite ville de sombrer dans un chaos fossoyeurs de perspectives. Et au milieu, il y a le drame, entreb un fils et ses parents, entre un fils et son meilleur ami, avec des secrets du passé et tout le tremblement. Avec une maîtrise assez relative, Baptiste Debraux tente de cristalliser la double tension qu’il installe et de ménager un suspens efficace où le particulier vient interagir avec le général. Le particulier, c’est toute la tournure du drame humain liant deux amis d’enfance. Le général, c’est la révolte sociale qui gronde dans une ville et à laquelle ils sont rattachés.
Ce qui affaibli la bonne marche du film, ce sont les nombreux clichés qui bordent le chemin de son histoire, piégeant son étoffe dans un certain simplicisme programmatique. Du cliché de la femme-flic qui revient sur ses terres natales à celui de l’écrivain qui revient sur son passé familial conflictuel en passant par la forte tête locale ou la « nana » au milieu de tout ça, Un Homme en Fuite multiplie les lieux, ressorts et éléments trop communs. Ces derniers essaient d’exister avec crédibilité et ce n’est pas toujours facile dans un film qui doit en plus ménager la chèvre et le choux, en l’occurrence ces multiples directions qui avancent parfois au détriment l’une de l’autre (le thriller finit par bouffer le film social). Néanmoins, malgré ses faiblesses évidentes, Un Homme en Fuite réussit par miracle à tenir debout ou presque, à tenir en haleine (ou presque) sur la foi de ses mystères un peu faciles. De solides interprétations ajoutent un peu plus d’intérêt à un film honnête mais qui risque fort de rencontrer un obstacle majeur quand il s’offrira aux spectateurs : les faire adhérer à son histoire dont la crédibilité est très très fragile.
J’ai adhéré au film. Les personnages sont attachant-es. En tant que film social c’est crédible !