Nom : Antigang
Père : Benjamin Rocher
Date de naissance : 2015
Majorité : 19 décembre 2015
(Editeur : M6 Vidéo)
Type : Sortie vidéo
Nationalité : France
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Action, Policier
Livret de famille : Jean Reno (Buren), Caterina Murino (Margaux), Alban Lenoir (Cartier), Thierry Neuvic (Becker), Stéfi Celma (Ricci), Oumar Diaw (Manu), Jean-Toussaint Bernard (Boulez)…
Signes particuliers : Benjamin Rocher, le roi de la série B française dopée au fun !
UNE DOSE MASSIVE DE TESTOSTÉRONE
LA CRITIQUE
Résumé : Serge Buren est un flic de légende, entouré d’une bande de jeunes flics aux méthodes peu conventionnelles. Qu’importe qu’ils utilisent des battes de baseball ou « oublient » le règlement au cours d’arrestations spectaculaires, les résultats sont au rendez-vous ! C’est alors qu’un groupe de braqueurs meurtriers entre en scène, dévalisant avec une facilité déconcertante banques et bijouteries de la capitale, à coup d’armes de guerre et de scénarios imparables. Face à tant d’ingéniosité et de brutalité, Buren et son unité se retrouvent confrontés à une situation délicate : leurs méthodes expéditives suffiront-elles à arrêter ces criminels autrement plus machiavéliques ?L’INTRO :
Elevé dans le cinoche des années 80, biberonné à la pop culture avant de grandir du côté obscur du « geek spirit », Benjamin Rocher n’a de cesse, en tant que cinéaste, de clamer son amour pour un cinéma bis que les aficionados retrouvent à chaque fois avec un réel plaisir quand il est ressuscité avec passion et savoir-faire. Après s’être lancé aux côtés de Yannick Dahan sur le délirant zombie-movie La Horde, après avoir confirmé avec le fort sympathique Goal of the Dead, Rocher prend un virage à 90°. Pas à 180°, seulement à 90. En effet, le cinéaste ne vire pas de bord radicalement pour basculer vers un cinéma plus « classique » ou autre, il reste dans le Bis qui le régale tant, mais il change juste de registre. Après deux efforts dans l’horreur, le voilà qui déboule sur les terres du polar d’action qui dépote, avec l’ambition de signer un « Heat à la française » en renouant avec l’esprit des pépites eighties, citant ainsi en références ultimes, des classiques cultes comme L’Arme Fatale ou les Die Hard. Le tout avec un casting 100% made in France emmené par la trogne cabossée de Jean Reno, entouré d’une belle brochette allant d’Alban Lenoir à Catarina Murino en passant par Thierry Neuvic.L’AVIS :
Revendiquer une filiation avec le monument de Michael Mann, fallait oser quand même. Benjamin Rocher virerait-il à la mégalomanie ? Pas du tout. Les intentions de son Antigang, bourrinade mettant aux prises une unité badass du GIPN et des braqueurs sans pitié, ne sont pas de se hisser au niveau du chef-d’œuvre avec De Niro et Pacino. Rocher emprunte seulement l’idée, l’envie de filmer un affrontement dantesque et viril, d’orchestrer des fusillades massives dans Paris. Pour le reste, plaisir jouissif, fun décomplexé et ficelles old school seront les leitmotivs d’un exercice aussi radicalement explosif que furieusement limité. Antigang est con comme une balayette mais jubilatoire dans son créneau, les plus gros clichés et archétypes s’y déversent à foison, mais ils jouxtent le plaisir régressif que l’on éprouve devant une série B survitaminée qui se régale à faire claquer les punchlines au rythme de ses scènes d’action rentre-dedans, traitées avec un esprit « d’iconisme » qui flancherait du côté du ridicule s’il n’était pas aussi assumé non sans second degré. Un peu comme le Taken de Pierre Morel, en fait.Traversé d’excellentes idées de scénario, parfois surprenantes tant on aimerait voir le film les emprunter tout en se disant, à tort, qu’il ne le fera pas, calibré comme un gros divertissement à l’ancienne jouant dans la cour du plaisir coupable, esthétisé avec un amour du cinéma incontestable, Antigang s’attirera probablement les foudres des exigeants et des non-réceptifs à ce qu’il s’efforce de faire. Il sera alors facile de le dézinguer en pointant du doigt ses innombrables carences, son improbabilité générale, son script flirtant avec l’univers des razmokets, le jeu rabougri et cabotin de certains de ses comédiens (Reno en tête) ou son esprit appuyant très fort sur la pédale de la complaisance destinée aux geeks. Néanmoins, on préfèrera en retenir un bon gros pétard à la nervosité suprême, porté par une générosité salvatrice et une noirceur palpable, alors que ruissèle dans ses veines, une dose massive de testostérone transpirante. Antigang n’est peut-être pas un bon film en soi, mais c’est un gros « kiff » qui se vautre dans la luxure de ses intentions, que l’on adoube avec plaisir et sans retenue ! Notons toutefois qu’il s’agit d’un remake (parfois au plan par plan) du film anglais The Sweeney, qui diffère par son absence d’humour et certains ressorts dramatiques moins malins. Le savoir égratigne un peu l’image de cet Antigang que l’on pensait plein de fraîcheur à la base.
LE TEST DVD & BLU-RAY
Petite déception devant le contenu des éditions DVD et Blu-ray du film de Benjamin Rocher. Les reproches n’ont rien de techniques, les galettes étaient de facture très acceptable, mais portent sur les suppléments. On espérait pouvoir plonger dans la culture geek-bis du cinéaste, on espérait pouvoir s’immiscer dans les coulisses du tournage, des scènes d’action dantesques par exemple, on espérait pouvoir découvrir l’entraînement suivi par les comédiens ou comment s’est déroulé le travail d’écriture. Malheureusement, on ne pourra que ronger notre frein. Des affiches alternatives, des teaser et une bande-annonce, voilà tout ce que propose M6 Vidéo en complément du film Antigang. C’est maigre et décevant.
LA BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux