Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : As Above so Below
Père : John Erik Dowdle
Date de naissance : 2014
Majorité : 14 décembre 2014
Type : Sortie DVD, Blu-ray
Nationalité : USA
Taille : 1h30
Poids : Budget NC
Genre : Horreur, Epouvante
Livret de famille : Perdita Weeks (Scarlett), Ben Feldman (George), François Civil (Papillon), Edwin Hodge (Benji), James Pasierbowicz, Oscar Zhang…
Signes particuliers : Trop rares sont les films de trouille qui foutent vraiment… la trouille. Catacombes y parvient au-delà de nos espérances. Une excellente surprise, quelque part à la croisée de The Descent et Grave Encounters !
VOUS VOUS SOUVIENDREZ LONGTEMPS DE VOTRE VISITE DES CATACOMBES !
LA CRITIQUE
Résumé : Deux explorateurs partent à la recherche d’un trésor dans les catacombes de Paris. Ce qu’ils vont y trouver les fera regretter leur expédition… L’INTRO :
Bienvenue dans les catacombes de Paris ! Ses tunnels ancestraux interminables, ses squelettes étalés par millions, son ambiance claustrophique, son atmosphère glauque et glaçante, son obscurité lugubre et… ses légendes historico-mystiques ! L’endroit parfait pour un film d’horreur. Et c’est justement le cadre choisi par les frangins-réalisateurs Drew et John Erik Dowdle, deux passionnés de cinéma de genre et geek de la première heure, auteurs précédemment de plusieurs méfaits dans le registre comme Pougheepsie Tapes, Devil ou les deux En Quarantaine, les remakes américains de Rec. Pour leur nouveau film d’horreur, le tandem a réussi l’exploit de pouvoir tourner à même le célèbre et sinistre site parisien et même au-delà des limites imposées au public touristique. En s’appuyant sur de vagues légendes lorgnant autour de l’alchimiste français du XIVème siècle Nicolas Flamel et du mythe de la Pierre Philosophale, tourné en mode found footage et avec la participation d’une brochette de jeunes acteurs plein d’énergie (Ben Feldman vu dans Cloverfield, Mad Men ou Vendredi 13 ou la belle Perdita Weeks aperçue dans Prowl), Catacombes est une affaire de « production value ». Sa valeur ajoutée à lui, c’est bien entendu ses décors authentiques, sillonnant les nombreux corridors qui forme l’étrange et terrifiant labyrinthe du dessous de notre belle capitale, loin de son imagerie carte-postale. Car sous la majestueuse Tour Eiffel, sous la glorieuse Cathédrale de Notre-Dame, sous les luxueux Champs-Elysées ou sous l’imposant sacré-Cœur, se cachent de sombres secrets qui vous feront passer l’envie de tenter l’aventure d’une expédition sauvage dans les catacombes…L’AVIS :
Flippez braves gens, plus vous descendrez avec les personnages dans les tréfonds des catacombes, plus vous découvrirez l’essence même de la peur. Ce qui rend Catacombes palpitant de bout en bout, c’est sa faculté à combiner film d’aventure et épouvante nourrie à la terreur pure d’un roller coaster horrifique diablement stressant et angoissant. Car même si le procédé employé du found footage pourrait rebuter à force d’avoir été utilisé jusqu’à plus soif ces dernières années, au point d’avoir sevré les plus férus d’entre nous par son abondance pas toujours grandement qualitative, reste que ce Catacombes l’utilise intelligemment pour développer, et son histoire, et son angoisse. Croisement inspiré entre un The Descent et le hit inédit Grave Encounters, avec un soupçon d’Indiana Jones trépidant, le film des Dowdle Brothers est d’une efficacité sans faille, mené tambour battant et déjouant les pièges de l’arnaque indigente grâce à une générosité du rythme, doublée d’une concision narrative étayant encore davantage sa force et son impact. Pas le temps de s’ennuyer une seule seconde, la virée cauchemardesque de la petite « bande » d’archéologues ici mise à l’honneur, nous embarque dès les premières minutes dans une aventure phobique traumatisante, de laquelle il sera difficile de ressortir indemne.
Si le film cède à deux-trois facilités bien anecdotiques, Catacombes fait mouche sur toute la ligne. Et plutôt deux fois qu’une. Narrativement, il suscite la curiosité, capte l’attention, avant d’accrocher sans jamais relâcher la pression grimpant de couloir en couloir pour atteindre des sommets de trouille-panique. Oui, catacombes fout les jetons et c’était exactement ce qu’on attendait de lui. Visuellement, il se paye quelques tours de force formellement bien pensés. Car outre le pari ambitieux jalonné de contraintes de tourner dans les lieux réels plutôt qu’en studio, qui a clairement le mérite d’accroître son réalisme, Catacombes nous gratifie de quelques séquences graphiques tétanisantes et sacrément inspirées. Et nous de nous enfoncer dans notre fauteuil au gré du calvaire des personnages qui en bavent et suent sang et larmes alors que leur quête obsessionnelle se transforme en amoncellement de regrets. Et dans les entrailles des catacombes, personne ne vous entend hurler…
En somme, Catacombes est une excellente surprise, une modeste pépite horrifique certes ultra-codé, mais qui fait du bien par où elle passe, inspirant ce que l’on était venu y chercher : la trouille primaire et viscérale. Et son mélange des genres le rend doublement attractif. De deux choses l’une, soit il vous refroidira un temps d’aller faire un tour dans les tunnels parisiens, soit au contraire, il vous donnera la ferme envie d’aller vous y payer une petite balade histoire de reprendre une tranche de frissons à la lumière des révélations du film. Une chose est sûre, sachant ce que l’on a sous nos pieds, nous, on n’a qu’une envie, c’est de déménager le plus loin possible de Paris ! Vous vous demandez pourquoi ? Réponse dans les salles très obscures, le 20 août prochain !
LE TEST BLU-RAY
L’expérience Catacombes se révèlera tout aussi efficace chez soi qu’elle n’aura pu l’être au cinéma grâce à une galette numérique très soignée au niveau de l’image et du son. La netteté du Blu-ray et sa résolution HD poussera en avant le côté immersif du film par un réalisme visuel impressionnant et respectueux du travail sur la photographie. C’était un challenge indispensable pour un film tourné essentiellement sous-terre, dans l’obscurité ou la pénombre. Le Blu-ray rend parfaitement les contrastes, n’est jamais trop sombre pour que l’on soit obligé de plisser les yeux afin de comprendre ce qui se trame à l’écran et le rendu n’en sera que plus optimal. Côté son, si l’on aurait aimé davantage de puissance sonore, le Master DTS-HD Audio fait quand même très bien le travail, aussi bien sur la piste VO que VF.
Comme trop souvent avec les éditions de films d’horreur, les bonus ne sont pas légions. Pour Catacombes, ils sont même très pauvres puisque ne figure qu’un court module d’un peu plus de 3’30 minutes nous plongeant dans les galeries des catacombes parisiennes en compagnie des auteurs John-Erik et Drew Dowdle. Dommage que ce mini-module soit si court car l’idée de l’avoir tourné au sein même des sous-sols des catacombes en lieu et place d’un traditionnel interview posé était intéressante. Si l’on reste sérieusement sur sa faim, on profitera tout de même furtivement d’une succincte présentation d’un expert français des catacombes, et de quelques anecdotes sur le tournage livrée par le duo de réalisateurs-scénaristes et par le comédien Ben Feldman.
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux