Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : X-Men : Days of Future Past
Père : Bryan Singer
Livret de famille : Hugh Jackman (Wolverine), James McAvoy (Charles-Xavier), Michael Fassbender (Magnéto), Jennifer Lawrence (Mystique), Ian McKellen (Magnéto âgé), Patrick Stewart (Charles-Xavier âgé), Nicholas Hoult (Le Fauve), Ellen Page (Kitty), Peter Dinklage (Trask), Omar Sy (Bishop), Halle Berry (Tornade), Shawn Ashmore (Iceberg), Famke Janssen (Jean), Daniel Cudmore (Colossus), Evan Peters (Vif-Argent), Fan Bingbing (Blink)…
Date de naissance : 2014
Majorité : 21 mai 2014 (en salles)
Nationalité : USA
Taille : 2h12 / Poids : Budget 200 M$
Signes particuliers (+) : Bryan Singer est de retour aux commandes de l’aventure X-Men et tente avec audace de livrer un nouvel opus recoupant l’ancienne trilogie et les bases posées par le dernier prequel First Class. Un pari aussi périlleux qu’ambitieux mais que le cinéaste relève haut la main avec un chapitre dense, épique, spectaculaire et intelligent. L’un des meilleurs volets de la saga.
Signes particuliers (-) : Évoluant sur deux temporalités, Days of Future Past a un seul déséquilibre majeur, sa partie « dans le futur » n’est clairement pas à la hauteur de celle « dans le passé », aussi bien narrativement que visuellement. Heureusement, cette dernière représente la majorité du film.
DÉBATS SUR LES HOMMES TRANSGÉNIQUES
LA CRITIQUE
Résumé : Les X-Men envoient Wolverine dans le passé pour changer un événement historique majeur, qui pourrait impacter mondialement humains et mutants L’INTRO :
La team des Mutants aux superpouvoirs est de retour au cinéma dans un contexte particulier. Depuis quelques années, la cadence des films de super-héros semble rythmer le calendrier de sortie des blockbusters hollywoodiens entre univers personnels et réunion en bande organisée (The Avengers). Le risque de saturation devient une réelle inquiétude et pourtant, l’espoir reste de mise après quantité de hits commerciaux et quelques récentes réussites à l’image du dernier The Amazing Spider-Man 2 ou d’un Man of Steel l’an passé. Alors que Bryan Singer reprend les commandes d’une saga qu’il a lui-même initié sur grand écran il y a 14 ans, ce nouvel opus ne se contente pas de simplement revenir vers sa première trilogie mais essaie d’embrasser une vision plus globale de tout ce qui a été fait jusqu’à aujourd’hui, s’inscrivant autant dans la continuité des premiers volets que dans celle du prequel X-Men : Le Commencement de Matthew Vaughn, plébiscité il y a trois ans tant par la critique que par le public. Un film qu’il est d’ailleurs préférable (voire indispensable) d’avoir vu ou revu afin de suivre au mieux l’intrigue de ce nouveau volet aussi complexe qu’il n’est ambitieux.
L’AVIS :
Comme son titre le laisse entendre à employer conjointement deux antagonismes, X-Men : Days of Future Past est à cheval entre futur et passé, en l’occurrence un futur post-apocalyptique et le passé rétro des années 60, maligne astuce scénaristique qui permet aux auteurs de faire se recouper à la fois l’intrigue des anciens opus et la nouvelle mise en place avec X-Men : Le Commencement. Et côté casting, de réunir dans des temporalités différentes la totalité des deux distributions, les « anciens » personnages et leur « eux » plus jeunes. Ainsi, Patrick Stewart côtoie James McAvoy (Charles Xavier), Ian McKellen côtoie Michael Fassbender (Magnéto) alors que le générique compte une enfilade de stars impressionnante : Hugh Jackman, Jennifer Lawrence, Nicholas Hoult, Ellen Page, Peter Dinklage, Halle Berry, Shawn Ashmore, Famke Janssen, Daniel Cudmore, Evan Peters, Fan Bingbing, Anna Paquin et notre Omar Sy national…Reprenant les rênes de la saga, Bryan Singer avait la pression de devoir se mettre au niveau de son prédécesseur. Car avec First Class, Matthew Vaughn avait frappé un grand coup dans le cœur des inconditionnels des X-Men. Néanmoins, il ne faudrait pas oublier que quoique critiqués par certains, ses deux premiers volets étaient largement réussis. Mais le plus gros danger qui guettait ce Days of Future Past, outre son aspect « choral », était sans nul doute les énormes ambitions de son script jouant avec le feu à vouloir recoller les deux sagas parallèlement développées. De ce côté là, incontestablement le cinéaste (avec le concours de Vaughn crédité coscénariste et producteur) réussit allègrement son pari avec un film qui, s’il n’est pas le meilleur de la saga, est en tout cas dans le peloton de tête, les épisodes annexes sur Wolverine compris.Brillamment écrit et pensé, Days of Future Past jongle à merveille avec ses temporalités, tenu par une cohérence narrative infaillible qui lui confère toute sa dimension épique et palpitante. S’appuyant sur un script dense, intelligent et passionnant, et sur une mise en scène globalement admirable, ce nouveau volet semble relancer avec panache la saga X-Men. Le seul déséquilibre notable réside dans les inégalités formelles entre les séquences du futur et celles du passé. Si Singer fait preuve d’une maîtrise et d’une efficacité irrésistible dans son intrigue investissant les années 60 (la grande majeure partie du film), celle prenant place dans le futur pèche davantage et plombe un peu le plaisir jouissif que l’on ressent, du coup de façon irrégulière. Plus brouillonne, plus confuse et visuellement bancale, cette portion du film représente clairement le côté obscur de la force du métrage.On ne criera donc au joyau du genre car malgré ses qualités évidentes, Days of Future Past laisse transpirer quelques défauts à l’importance variable, à commencer par une concision qui aurait pu être améliorée, sa durée conséquente pouvant s’expliquer par quelques zones de gras diminuant son efficacité basique. Toutefois, riche en action, en effets spéciaux, en émotion, en complexité mais aussi en dynamiques dramatiques avec foule de dilemmes moraux qui saisissent à vif les enjeux incombant à chaque personnage, Days of Future Past est une réussite quoiqu’un peu longue et affublée d’une 3D aléatoirement utile et d’une bande-originale fatigante. Souvent magnifique pour ne pas dire magistral dans ses nombreux moments de bravoure, et animé d’un souffle SF utilisé avec intelligence pour cristalliser son histoire, il se permet même quelques incartades humoristiques (la grande mode dans les films de super-héros) judicieusement employées et qui font mouche en équilibrant la gravité d’un scénario à la fois sombre et optimiste sur la destinée, le fatalisme et le déterminisme. Haletant, exaltant, inventif et astucieux, Days of Future Past réunit tous les critères pour faire bonne figure dans la vaste galaxie des adaptations de comics au cinéma. D’autant qu’il semble bel et bien s’appliquer à réunir le meilleur des deux sagas dans un seul et même film. Un bon film de super-héros, certes perfectible, mais déjà meilleur que son prédécesseur.
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux