Second numéro de notre nouveau rendez-vous à venir désormais tous les samedis. Le « Wall Ciné Pictures » c’est notre pause ciné-club à nous, un coup de projecteur hebdomadaire sur trois films, anciens ou récents, connus ou méconnus, d’ici ou de là-bas. Histoire de se balader ensemble dans l’incroyable vivier du septième art, et peut-être, de vous donner des idées ou envies, de voir ou revoir tout un tas de films ! Escale n°2, focus sur l’excellent Les Pirates du Métro, l’actioner asiatique The Mission et la série B de tonton Carpenter, Ghost of Mars.
LES PIRATES DU MÉTRO
De Joseph Sargent – 1974
Genre : Thriller
Avec : Walter Matthau, Robert Shaw, Martin Balsam, Hector Elizondo…
USA – 2h04
Synopsis : Un groupe de criminels armés prend en otage un métro new-yorkais afin de faire chanter le maire de la ville pour obtenir une rançon, le jour où la régie ferroviaire reçoit des homologues japonais pour leur vendre leurs rames et leur infrastructure supposée à la pointe…
Un peu d’histoire… Les plus jeunes connaissent L’Attaque du Métro 123 avec Denzel Washington, sans forcément savoir qu’il s’agit du remake d’un vieux classique incontournable des années 70, symbole de l’âge d’or du thriller dit « à l’ancienne ». Les Pirates du Métro est l’apothéose d’un style, d’un certain cinéma comme on en verra plus jamais, sans fioritures, sans action superflue, seulement guidé par une recherche suprême de l’intensité, de la solidité et de l’efficacité, grâce à un scénario construit sur des bases élémentaires et saines, grâce à une mise en scène carrée, grâce à une logique d’écriture où chaque minute se doit d’être une marche supplémentaire vers le paroxysme d’un suspens maîtrisé à l’excellence, pour captiver un spectateur dans l’impossibilité de décrocher d’une intrigue ficelée de main de maître. Empruntant beaucoup à la série B dont il se réclame, avec des gueules de cinéma charismatiques et quelques nappes d’humour pour desserrer parfois l’étau d’une pression écrasante, Les Pirates du Métro est un thriller virtuose, que le geek Tarantino citera en exemple d’inspiration pour son Reservoir Dogs. Toute une époque.
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THE MISSION
De Johnnie To – 1999
Genre : Action
Avec : Anthony Wong Chau-Sang, Eddy Ko Hung, Francis Ng Chun-Yu, Jackie Lui Chung-Yin, Lam Suet, Roy Cheung Yiu-Yeung, Simon Yam, Wong Tin-Lam
HK – 1h28
Synopsis : Cinq professionnels retirés du milieu sont recrutés par un parrain local pour assurer sa protection à la suite d’une tentative d’assassinat raté contre lui. L’unité tisse des liens d’amitié mais qui vont être mis à mal lorsque l’un d’eux, Curtis, reçoit l’ordre de tuer l’un de ses compagnons, coupable d’avoir eu une liaison avec la femme de son nouveau patron…
On file en Asie. Johnnie To et le polar, c’est une longue histoire d’amour dont on ne se lasse pas. Niché au milieu de son immense filmographie, The Mission n’est sans doute pas son film le plus marquant, mais un effort néanmoins mémorable par sa qualité, son efficacité et sa générosité. Croisant les genres pour donner plus de puissance à une œuvre crépusculaire et mélancolique, To conjugue drame, polar et actioner musclé dans une tragique histoire de dilemme où un mentor se retrouve coincé dans une situation inextricable : devoir tuer son petit protégé. L’intrigue pourtant simple (la protection d’un boss local par quelques hommes de main loyaux) s’en trouve épaissie, et la maestria est au rendez-vous, The Mission n’oubliant pas de faire la part belle aux séquences d’action dantesques avec des gunfights déments de classe et d’inventivité. Un vrai plaisir efficace et rythmé, réunissant toute sa bande de comédiens (Anthony Wong, Simon Yam, Francis Ng, Lam Suet, Eddie Ko). A ranger aux côtés de son Fulltime Killer.
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GHOST OF MARS
De John Carpenter – 2001
Genre : SF, Horreur
Avec : Ice Cube, Clea DuVall, Pam Grier, Natasha Henstridge, Jason Statham
USA – 1h38
Synopsis : Sur Mars, devenue une colonie minière, un groupe de soldats se rend à Shining Canyon pour y récupérer un dangereux criminel, James « Désolation » Williams, qui doit être transféré devant la Cour Pénale. C’est sans compter sur l’état d’abandon dans lequel ils vont trouver la ville. En réalité, tous les habitants ont été massacrés et Désolation est le seul survivant, protégé par les barreaux de sa cellule. Et la menace ne va pas tarder à revenir…
Tristesse et boule de cool. Échec commercial lapidé par la critique à sa sortie, on ne savait alors pas que Ghost of Mars marquerait les adieux d’un père Carpenter aujourd’hui en pré-retraite (oublions son ultime The Ward dix ans plus tard, c’est mieux pour tout le monde). Série B de science-fiction emballée pour pas grand-chose (28 M$) sans jamais que le résultat ne soit trop trahi par son minimalisme pécuniaire, Ghost of Mars était la promesse d’un actioner jouissif où, sur la base d’un script basique (des soldats escortant un criminel badass face à de sales créatures sanguinaires à demi-zombifiées), l’objectif était de proposer un survival martien qui enverrait le bois avec une générosité sans pareille. Pari réussi. Ghost of Mars dépotait comme pas deux et aussi limité pouvait-il être, il n’en était pas moins super attachant par son côté mega-fun décomplexé du ciboulot. Un régal furieux au casting haut en couleur (les musculeux Jason Statham et Ice Cube, la bandante Natasha La Mutante Henstridge, Clea DuVall, la mère Pam Grier). Carpenter avait encore la pêche du haut de ses 53 printemps.
A samedi prochain !
Par Nicolas Rieux