Nom : Une famille à louer
Père : Jean-Pierre Améris
Date de naissance : 2015
Majorité : 19 août 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h36 / Poids : NC
Genre : Comédie
Livret de famille : Benoît Poelvoorde (Paul-André), Virginie Efira (Violette), François Morel (Léon), Philippe Rebbot (Rémi), Pauline Serieys (Lucie), Calixte Broisin-Doutaz (Auguste), Edith Scob (Mme Delalande)…
Signes particuliers : Un duo belge pour une comédie conduite par le réalisateur des Émotifs Anonymes.
UNE COMÉDIE ANOREXIQUE
LA CRITIQUE
Résumé : Paul-André, la quarantaine, est un homme timide et plutôt introverti. Riche mais seul, il s’ennuie profondément et finit par conclure que ce dont il a besoin, c’est d’une famille ! Violette, quadragénaire pleine de peps, est menacée d’expulsion et a peur de perdre la garde de ses deux enfants. Paul-André propose alors un contrat en tout bien tout honneur pour louer sa famille contre le rachat de ses dettes. Pour le meilleur et pour le pire…L’INTRO :
Pour son dixième long-métrage, le cinéaste Jean-Pierre Améris retrouve la comédie et Benoît Poelvoorde, cinq ans après Les Emotifs Anonymes, sans doute son meilleur film à ce jour. S’attachant à la rencontre d’un millionnaire dépressif et pessimiste avec un joli brin de mère célibataire en galère qui survit tant bien que mal avec ses deux enfants et pas de boulot, Une Famille à Louer est né, de l’aveu du metteur en scène, de sa rencontre avec sa compagne, la scénariste Murielle Magellan. C’est en 2008 que le duo aujourd’hui amoureux s’est croisé autour d’un projet de long-métrage pour la télévision. Ce coup de foudre inopiné donnera naissance à une envie commune d’écrire un scénario sur une rencontre où un réfractaire à la famille va découvrir une certaine idée du bonheur au contact d’une femme et de sa progéniture, dont il veut « louer » la famille pour « tester » cette chose qu’il ne connaît pas, lui l’enfermé dans son sinistre monde solitaire.L’AVIS :
Le potentiel profondément ubuesque de l’histoire de Une Famille à Louer avait de quoi intriguer et pouvait être un bon prétexte à une emballante comédie romantique glissée sur les voies du conte social moderne, plein d’humour cynique et de pertinence mordante. Sauf qu’au final, de glissade il est bien question mais pas celle que l’on attendait, et nous voilà très loin de ces nobles attentes que naïvement, l’on avait vaguement espéré. C’est bien simple, imaginez la comédie française la moins drôle que vous ayez vu ces derniers temps et dites-vous qu’Une Famille à Louer est dix fois pire. D’autant qu’Améris s’efforce d’injecter du sens à son affaire mais c’est un profond sentiment de vacuité et d’indigence qui prédomine du résultat de son entreprise plus que bancale. Malgré une filmographie très inégale, le cinéaste nous avait quand même toujours habitué à mieux avec des films travaillés et soignés. Produit, écrit et shooté par une bande de dilettantes visiblement peu préoccupés par leur travail, Une Famille à Louer est l’histoire d’une aberration cinématographique, archétype même de la fausse-comédie grinçante, mais surtout fainéante et en roues libres, qui n’a strictement rien à défendre, ni rien pour la défendre d’ailleurs.De l’interprétation tout en cabotinage ridicule de la pseudo-comédienne Virginie Efira qui se la joue en mode Julia Roberts dans Erin Brokovich face à un Benoît Poelvoorde qui essaie de mettre du cœur à l’ouvrage sans jamais que ça fonctionne, de son script d’un vide intersidéral rejouant les Pretty Woman du pauvre à sa réalisation aussi plate que Jane Birkin en passant par son sens du rythme aux abois ou sa profonde anémie comique, Famille à Louer est un gros morceau d’ennui en bois mort, une tornade de nullité chargée en particules de ridicule et animée par des vents violents soufflant un pathétique destructeur d’intentions mêlé à des éclairs d’inutilité patentée. Une vraie caricature de ces comédies médiocres pas drôles pour sou alors que l’on sent la volonté d’Améris de s’écarter de la facilité populaire par un film au ton étrange, souvent plus amèrement pathétique que réellement poilant. Mais le mariage recherché ne fonctionne jamais. Entre scènes sans intérêt qui ne mènent ni n’amènent à rien ou grands moments de bouffonnerie couvrant le film tout entier de honte, cette tentative totalement ratée est semblable à une inlassable marée détestable et nanarde dont chacune des visées s’échouent comme des vagues sur un rivage de Bretagne. Mauvais en somme ? Même pas, on est encore loin du compte. Au moins, on sait maintenant pourquoi il n’y a pas de fenêtres dans les cinémas. C’est pour éviter que les spectateurs aient des envies de se jeter dans le vide devant des films pareils.
LA BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
Rarement lu une critique aussi éreintante. Mais je fais confiance au journaliste dont je suis souvent les conseils avisés