Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Un Homme Idéal
Père : Yann Gozlan
Date de naissance : 2014
Majorité : 18 mars 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h37 / Poids : 2,1 M€
Genre : Thriller
Livret de famille : Pierre Niney (Mathieu), Ana Girardot (Alice), André Marcon (Alain), Valeria Cavalli (Hélène), Thibault Vinçon (Stanislas), Marc Barbé (Vincent), Laurent Grévill (Stéphane)…
Signes particuliers : Un thriller psychologique à la française nous entraînant dans la spirale infernale d’un écrivain cumulant les mensonges pour se sortir des ornières d’une voie sans issue.
L’EFFET BOULE DE NEIGE
LA CRITIQUE
Résumé : Mathieu, 25 ans, aspire depuis toujours à devenir un auteur reconnu. Un rêve qui lui semble inaccessible car malgré tous ses efforts, il n’a jamais réussi à être édité. En attendant, il gagne sa vie en travaillant chez son oncle qui dirige une société de déménagement… Son destin bascule le jour où il tombe par hasard sur le manuscrit d’un vieil homme solitaire qui vient de décéder. Mathieu hésite avant finalement de s’en emparer, et de signer le texte de son nom… Devenu le nouvel espoir le plus en vue de la littérature française, et alors que l’attente autour de son second roman devient chaque jour plus pressante, Mathieu va plonger dans une spirale mensongère et criminelle pour préserver à tout prix son secret…L’INTRO :
Passé de fer de lance de la jeune garde du cinéma français à comédien très populaire, bourré de talent, et que tout le monde s’arrache, le sociétaire de la Comédie-Française Pierre Niney est clairement un argument de vente désormais, de ces comédiens capables de porter un film sur leur nom (et leur talent). Sans doute désireux de s’ouvrir à d’autres horizons, lui le funambule qui manie avec dextérité l’art du touche-à-tout, aussi brillant dans la comédie (Comme des Frères) que dans le drame (Les Emotifs Anonymes) ou le biopic (Yves Saint-Laurent), Niney se frotte aujourd’hui au thriller psychologico-dramatique, un nouveau terrain de jeu pour l’acteur « caméléonesque » qui n’a pas fini de nous épater et de nous surprendre. Un Homme Idéal est le second long-métrage de Yann Gozlan, révélé avec le survival Captifs en 2010.L’AVIS :
Drame maquillé en thriller psychologique lorgnant vers le film noir, avec quelques petits clins d’œil cinéphiles disséminés ça et là et fonctionnant comme autant de références avouées (Plein Soleil, La Piscine, En Quatrième Vitesse…), Un Homme Idéal est une sorte de série B (sans jugement de valeur aucun) tendue et haletante, où Gozlan manœuvre sa barque avec doigté et habileté, parvenant sans peine à nous rendre accroc à son suspens aiguisé et accrocheur. Un héros qui s’enferme dans un mensonge. Un mensonge qui en appelle un autre, puis un autre, puis encore un autre… Tant est si bien que l’on devient spectateur suspendu à l’ampleur de la chute de ce personnage attachant et empathique, au-delà de sa « faute » répréhensible, pris au piège dans une spirale infernale aux allures de parcours expiatoire et entraîné vers le fond par les mensonges accumulés et décuplés, formant une immense boule de neige sans cesse grandissante et toujours plus destructrice. Malgré quelques improbabilités qui jonchent ce parcours cruel et tragique et une dimension psychologique qui aurait pu être plus travaillée et mise en valeur, avec le concours des personnages secondaires parfois trop considérés comme tel par l’intrigue et manquant de fait, d’une exploitation optimale, Un Homme Idéal reste un film, peut-être anecdotique dans sa généralité, mais distrayant et servi par une tension électrique à la lisière de l’inspiration hitchcockienne.Pour la énième fois, l’excellence de la prestation de Pierre Niney explose à l’écran, parfait en écrivain raté, parfait en jeune star de la littérature française, parfait en auteur rongé par la culpabilité, comme en playboy classieux et fringant à la Delon. Parfait en tout en somme, bien épaulé par la beauté tour à tour envoûtante, fragile ou fascinante de la belle et talentueuse Ana Girardot, peut-être pas suffisamment exploitée par la dynamique d’un récit dominé par l’éternelle question: doit-on être prêt à tout pour réussir ? La thématique enfonce des portes ouvertes, mais il le fait avec un sens de la solidité sans faille, où l’efficacité compense et équilibre la banalité du sujet. On pointera seulement du doigt un final rocambolesque pas des plus réussis, pour ne pas dire un brin bâclé, faute d’ingéniosité et d’originalité. Dommage, on a coutume de dire qu’une bonne fin, c’est 50% du travail de fait. Et une question dominante : Doit-on être prêt à tout pour réussir ? Le sujet enfonce des portes ouvertes mais il le fait avec un bon sens de la solidité et de l’efficacité.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux