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THE STANFORD PRISON EXPERIMENT de Kyle Patrick Alvarez : la critique du film

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standford_prison_experiment_DVDMondo-mètre
note 2.5 -5
Carte d’identité :
Nom : The Stanford Prison Experiment
Père : Kyle Patrick Alvarez
Date de naissance : 2015
Majorité : 07 juin 2016
Type : Sortie DVD
(Éditeur : Universal)
Nationalité : USA
Taille : 2h00 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille :  Billy Crudup, Ezra Miller, Michael Angarano, Tye Sheridan, Johnny Simmons, Olivia Thirlby, Nelsan Ellis, Nicholas Braun…

Signes particuliers : Un film indépendant présenté à Sundance, qui revient sur une histoire tristement célèbre.

L’EXPÉRIENCE QUI DÉRAPA

LA CRITIQUE DU FILM

Résumé : La chronique de la funeste « Expérience de Stanford », une simulation scientifique organisée par l’université américaine en 1971 tentant d’explorer les effets de l’enfermement carcéral sur les prisonniers et leurs geôliers…standford_prison_experiment_2L’INTRO :

Hasard du calendrier, les deux expériences psycho-scientifiques les plus controversées du XXème siècle auront fait l’objet de deux longs-métrages la même année. D’un côté, l’expérience de Stanley Milgram sur l’obéissance à un ordre donné par une figure d’autorité, de l’autre, l’expérience de Stanford conduite par le psychologue Phillip Zimbardo en 1971. Pour resituer grossièrement, l’expérience de Stanford consistait à recréer une fausse prison dans les sous-sols de l’université du même nom, et d’y plonger des étudiants volontaires pendant 15 jours. Certains y joueraient des gardes, d’autres des prisonniers, le but étant d’étudier les comportements carcéraux et de démontrer qu’une situation exceptionnelle peut prévaloir sur la nature profonde d’un individu et qu’il peut tourner le dos à ses valeurs si le contexte le pousse. Sauf que l’expérience de Zimbardo dérapa, au point d’avoir été stoppée au bout de seulement six jours, les « gardes » ayant eu tendance à « trop bien jouer » leurs rôles, entre sadisme et humiliations diverses. Devenue tristement célèbre pour ses dérives, l’expérience de Stanford avait inspiré une nouvelle fictionnelle imaginant d’autres extrêmes possibles, nouvelle qui avait à son tour inspiré l’excellent film allemand L’Expérience (1999).standford_prison_experiment_4L’AVIS :

Emmené par une séduisante distribution (Billy Crudup, Ezra Miller, Tye Sheridan), The Stanford Prison Experiment, troisième long-métrage du réalisateur américain Kyle Patrick Alvarez, avait connu les honneurs d’une nomination au festival de Sundance en 2015, où était justement présenté le Experimenter de Michael Almereyda sur Stanley Milgram. Sa découverte aujourd’hui, quelques mois seulement après celle de son fort brillant « concurrent » témoigne du fossé qui sépare les deux exercices cinématographiques. Kyle Patrick Alvarez essaie de coller à la réalité malgré quelques changements plus ou moins notables, certains nécessaires à la logique d’un processus d’adaptation, d’autres plus discutables voire gênants. En revanche, si Experimenter s’avérait globalement complet sur son sujet, The Stanford Prison Experiment délaisse pas mal de choses sur le bas-côté et ne développe pas certains points que l’on aurait aimé voir abordés, comme les objectifs de fond de l’expérience, la participation de l’armée, l’absence de supervision psychologique… Si des idées sont lointainement esquissées, l’ensemble reste trop en surface, et c’est d’ailleurs la seconde grosse divergence avec le Experimenter d’Almereyda. Contrairement à lui, The Stanford Prison Experiment manque de profondeur psychologique, n’a pas un développement narratif à la hauteur de son récit, et tombe parfois dans la caricature et le schématisme à force de trop caresser les contours de son sujet au lieu de s’y plonger totalement, quitte à se montrer plus radical.standford_prison_experiment_3Balancé entre nobles ambitions et contraintes budgétaires évidentes, The Stanford Prison Experience ne trouve jamais le parfait équilibre entre intelligence et ludique, piochant dans les deux en laissant sur sa faim. Au final, le film de Kyle Patrick Alvarez ne s’impose ni comme une réussite, ni comme un échec, seulement une œuvre en demi-teinte traversée de maladresses, parfois en mal de rythme ou redondante, et que l’on aurait souhaité voir portée à l’écran avec davantage d’audace et de maîtrise.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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