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THE PREDATOR de Shane Black : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : The Predator
Père : Shane Black
Date de naissance : 2018
Majorité : 17 octobre 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h47 / Poids : NC
Genre
: Action, Horreur

Livret de famille : Boyd Holbrook, Trevante Rhodes, Olivia Munn…

Signes particuliers : Shane Black s’empare de la saga Predator pour en faire n’importe quoi.

DE FILM D’HORREUR À… FILM D’ACTION

LA CRITIQUE DE THE PREDATOR

Synopsis : Les pires prédateurs de l’univers sont maintenant plus forts et plus intelligents que jamais, ils se sont génétiquement perfectionnés grâce à l’ADN d’autres espèces. Quand un jeune garçon déclenche accidentellement leur retour sur Terre, seul un équipage hétéroclite d’anciens soldats et un professeur de science contestataire peuvent empêcher l’extinction de la race humaine. L’idée de voir un voyageur des années 80-90 tel que Shane Black aux commandes d’un nouveau Predator était plutôt bandante. D’autant que le cinéaste est expert dans le maniement du badass et de l’humour fondu dans un genre (le thriller, le policier ou le film d’action), ce qui aurait parfaitement pu servir un retour modernisé de la célèbre créature aux dreadlocks extraterrestres. Malheureusement, les plus belles promesses ne sont pas toujours celles qui offrent les meilleures surprises et malgré tout le respect que l’on peut avoir pour le créateur de L’Arme Fatale, force est de reconnaître que son film est gentiment loupé. Ou plutôt, disons qu’il passe à côté de ce que l’on espérait trouver dans ce nouveau Predator, suite qui avait notamment pour mission de faire oublier le ratage de Nimrod Antal avec Adrian Brody.

Pour les nostalgiques qui comptaient retrouver un peu de la saveur du film originel de l’ami McTiernan, vous pourrez vous carrer le doigt dans l’œil jusqu’au coude et vous grattez la prostate. Plein de bonne volonté dans le fond, notamment celle de confectionner un film fun et irrévérencieux flirtant loin des sentiers balisés du blockbuster formaté, Shane Black livre un gros actioner SF essentiellement préoccupé par deux choses et seulement deux choses : balancer un maximum d’action non-stop au point de la vulgariser, et glisser au milieu un maximum de punchline ringardes censées distiller des litrons de testostérone dégoulinante. C’est tout. Sorte de pseudo-croisement bordélique entre Alien vs Predator et Independence Day ou Jurassic Park, le tout saupoudré d’une bonne touche de gore rétro qui tâche, Predator est surtout handicapé par un scénario d’une bêtise ahurissante, peu écrit, peu construit, et bourré de clichés et autres grossières facilitées à la limite du risible. Comme si Shane Black confondait sans arrêt second degré old school et nanardisation balourde, notamment dans l’élaboration de ses personnages mal gérés et plombés par un excès d’esprit badass si caricatural que leur potentiel charismatique s’effondre sur place pour inviter un comique ridicule qui contraint toute identification.Côté action, l’argument principal d’un métrage qui entend offrir une traque hard-boiled, pas mieux. Shane Black anéantit son « fun-service » par son incapacité à proposer autre chose qu’une double chasse redondante et peu inspirée, laquelle lasse très vite tant elle tourne en rond et à vide dans une espèce de frénésie décérébrée assez fatigante. Ajoutez à cela des effets spéciaux à la qualité parfois discutable et une musique insupportable d’omniprésence, et le visage artistique de cette suite (s’inscrivant après Predator 1 et 2) en prend un sérieux coup dans la tronche.Là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir dit le dicton. Et il y a pas mal de moments gênants dans ce revival de Predator, ce qui a vite fait d’égratigner le plaisir immédiat que l’on aurait pu éprouver devant ce carnage bourrino-sanglant qui peine à affirmer adroitement sa personnalité anarchiste. Trop branlant et quelconque pour convaincre malgré quelques instants intéressants, quelques idées ou plans réussis, Predator est sans aucun doute l’une des plus grosses déceptions de l’année. Espérons que les suites -déjà attendues- redresseront le niveau car le pauvre Predator prend cher depuis la glorieuse époque Schwarzy où l’horreur avait sa place, place qu’elle n’a plus du tout dans ce comeback orienté vers la comédie d’action au gore plus rigolo que terrifiant.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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