[note spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : The Circle
Père : James Ponsoldt
Date de naissance : 2017
Majorité : 12 juillet 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre : Thriller, Drame
Livret de famille : Emma Watson, Tom Hanks, John Boyega, Karen Gillan, Ellar Coltrane, Patton Oswalt, Glenne Headly, Bill Paxton…
Signes particuliers : Un bon sujet traité avec un peu trop de paresse.
LE FILM QUI TOURNE EN ROND
LA CRITIQUE DE THE CIRCLE
Résumé : Les Etats-Unis, dans un futur proche. Mae est engagée chez The Circle, le groupe de nouvelles technologies et de médias sociaux le plus puissant au monde. Pour elle, c’est une opportunité en or ! Tandis qu’elle prend de plus en plus de responsabilités, le fondateur de l’entreprise, Eamon Bailey, l’encourage à participer à une expérience révolutionnaire qui bouscule les limites de la vie privée, de l’éthique et des libertés individuelles. Désormais, les choix que fait Mae dans le cadre de cette expérience impactent l’avenir de ses amis, de ses proches et de l’humanité tout entière…Après d’être époumonée à pousser la chansonnette dans le live-action Disney La Belle et La Bete, Emma Watson est déjà de retour avec The Circle, un thriller qui nous plonge dans un univers ultra-technologique dès plus vicieux. Mae intègre les rangs d’une grosse compagnie spécialisée dans la création d’outils numériques et leur utilisation pour réinventer la société de demain. Mais progressivement, Mae va faire l’expérience de leurs limites. À vouloir imposer le tout-connecté, partout et tout le temps, la vie privée se voit menacée par les innovations de The Circle, société dont les idéaux viennent empiéter sur des plates bandes terriblement dangereuses.Adaptation d’un roman dystopique éponyme de Dave Eggers, lequel cosigne d’ailleurs le scénario, The Circle caricature à l’extrême un univers façon Google-Apple-Facebook pour déployer une critique aiguisée de la prédominance des nouvelles technologies dans nos quotidiens, des dangers de la sur-sociabilité 2.0 qui expose nos vies à la vue de tous, et des outils numériques qui collectent des données par millions. En gros, le propos du film de James Ponsoldt (le charmant The Spectacular Now) est de nous mettre en garde contre ces pseudos-innovations digitales qui semblent vouloir aller dans le sens du bien commun en arguant la volonté d’améliorer et de faciliter notre quotidien, mais qui en réalité, exploitent et détournent leur potentiel avec cynisme, pour briser la frontière entre le privé et le public. Si l’on ne se méfie pas, si l’on ne guette pas les possibilités cachées qu’elles peuvent ouvrir, des esprits malveillants pourraient rapidement les utiliser afin de créer un nouveau monde ultra-connecté où l’intimité n’existerait plus, puisqu’elle serait désormais fondue dans une « communauté mondiale » où l’individu serait absorbé au profit du collectif. La connaissance est un droit fondamental de l’homme et partager, c’est aimer autrui. Voilà en gros la philosophie chez The Circle, avec ses bonnes intentions et ses dangers.Dis comme ça, The Circle a l’air complexe. Mais en réalité, le film de Ponsoldt est au contraire très simple, presque même un peu trop. Trop prévisible, trop schématique, trop mécanique aussi. Ce thriller d’anticipation assène son propos avec une lisibilité dès plus accessible, non sans un mélange de naïveté et de cynisme utilisé de manière bien étrange, tant sa morale reste trouble, à la lisière de l’amoral justement, ce que viendra confirmer un final qui laisse extrêmement dubitatif. Sur la forme, James Ponsoldt essaie de déployer une œuvre alliant efficacité et intelligence de fond, mais le cinéaste n’exploite pas toujours adroitement le richissime potentiel de son matériau d’origine (en même temps, le roman n’est pas un must du genre) et préfère s’en tenir à un résultat plus sensationnaliste que réellement profond dans sa réflexion. D’autant que le résultat paraît avoir un certain retard sur son temps avec sa mise en garde sur les dérives d’une société prenant le chemin du totalitarisme. Rappelons qu’Orwell a depuis inspiré pas mal d’œuvres ces dernières décennies.Sans être un mauvais film, The Circle déroule une intrigue qui se suit sans peine, mais un peu trop édulcorée et caricaturale pour nous terrifier vraiment par sa « réalité futuriste » imaginant le pire. On en vient surtout à se demander ce qu’un brillant auteur-cinéaste (au hasard, Fincher ou Andrew Niccol par exemple) aurait pu faire d’une telle matière, la facture de cette adaptation demeurant au final assez plate et terne, même si le film parvient à gentiment tenir en haleine. Reste une Emma Watson plutôt convaincante aux côtés d’un Tom Hanks assez effacé mais intéressant en « méchant » manipulateur. Et pour l’anecdote, une pointe d’émotion pourra naître en découvrant que les parents de la jeune actrice sont ici incarnés par Bill Paxton et Glenne Headly, tous les deux récemment disparus et que l’on voit dans leurs derniers rôles au cinéma (même si l’on retrouvera Paxton une ultime fois dans le prochain Mean Dreams).
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
La mostra de venise
Même si le film n’a pas plu Outre-Atlantique, j’irai le voir à sa sortie !