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SWEET HOME de Rafa Martinez : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Sweet Home
Père : Rafa Martinez
Date de naissance : 2015
Majorité : 27 juillet 2016
Type : Sortie Blu-ray/DVD
Nationalité : Espagne
Taille : 1h20 / Poids : NC
Genre : Thriller, Horreur

Livret de famille : Ingrid García Jonsson, Bruno Sevilla, Oriol Tarrida…

Signes particuliers : Une série B distrayante à défaut d’être géniale.

LE COUSIN SANGLANT DE « 99 HOMES »

LA CRITIQUE DE SWEET HOME

Résumé : Chaque année, en Espagne, il y a plus de 50 000 expulsions. 85 % sont réalisées pacifiquement. 13% par la force. Et 2%, en utilisant d’autres méthodes…sweet_home_3Petite série B horrifique typiquement calibrée pour le marché du DTV, Sweet Home est le premier long-métrage du méconnu Rafa Martinez, un ancien directeur artistique de campagne publicitaire qui en avait marre de rester dans l’ombre du marketing cinéma et qui s’est mis à éprouver des envies de cesser de vendre les films des autres pour tenter de vendre le sien. Avec son nom de joueur de foot sud-américain et son expérience pour distinguer « ce qui se vend » et « ce qui ne se vend pas », Rafa Martinez s’est dit, comme beaucoup avant lui, que le cinoche de genre était un bon moyen pour faire ses armes. Fort de quelques courts, le voilà qui prend son envol avec un survival en huis clos mettant aux prises un jeune couple piégé dans un immeuble quasi-désaffecté, et des tueurs venu régler son compte au dernier vieux locataire qui donnait du fil à retordre à l’agence immobilière en charge de la vente de ce taudis à étages potentiellement lucratif. Témoin du meurtre, le jeune couple mignon tout plein va devoir trouver un moyen de sortir des murs avant d’y passer.sweet_homeProposé au public du dernier festival de Gérardmer, Sweet Home vient gentiment s’aligner dans la grande tradition du cinéma d’horreur ibérique, malheureusement en sérieuse perte de vitesse depuis quelques années. En dépit de quelques sursauts sporadiques (comme Musarañas récemment), le cinéma de genre espagnol n’a plus le lustre de sa gloire passée et tente poussivement de s’auto-réanimer sans vraiment y parvenir. Et Sweet Home ne viendra pas grandement l’y aider. Le film de Martinez n’a rien de détestable en soi, au contraire. Effort modeste mais globalement fréquentable et proprement exécuté, il se regarde d’un bon œil distrait, pouvant compter sur son histoire classique mais efficace, sur son rythme bien minuté et surtout, sur sa facture visuelle cinégénique et jamais trop cheap. En bon faiseur ni ridicule ni foncièrement talentueux, Rafa Martinez s’applique à proposer une série B de samedi soir jouant avec une mécanique et des poncifs qui fonctionnent (on pense à Panic Room, ATM et plein d’autres) mais dont les limites de dessinent très vite, trop vite. Car rapidement, Sweet Home montre qu’il n’a pas grand-chose à offrir au-delà de son postulat à la Rec mais sans les zombies (les mêmes producteurs utilisant d’ailleurs les mêmes décors).sweet_home_2Sur la durée, Sweet Home s’avère quelque peu lassant, faute de pouvoir se sortir du cercle redondant dans lequel il s’est enfermé. Le jeu du chat et de la souris qui soutient l’entièreté du court long-métrage (1h17) fait illusion un temps, mais le « quelconque » rattrape vite le film et son cinéaste. Laissant de côté sa touche sociale évoquée dans son introduction (sur les expulsions et la vile cupidité des promoteurs immobiliers), Sweet Home déraille pour vriller vers le survival terriblement banal et dénué de toute roublardise. Rafa Martinez ne pouvant pas vraiment compter sur un scénario créatif, se contente alors d’une traque sur quelques étages, laquelle finit par perdre intérêt et intensité alors que les personnages montent et descendent des escaliers à n’en plus finir. Si quelques séquences réveillent de temps à autre, les cerveaux semi-endormis, Sweet Home sombre doucement dans l’oubliable, de ces DTV que l’on regarde sans déplaisir, mais sans immense plaisir non plus. Et dans la léthargie ambiante, remonte à la surface le souvenir de l’asiatique Dream Home de Ho Cheung-Pang, petit must complètement fou qui affichait bien plus de caractère que ce slasher inoffensif et sans saveur particulière, juste consommable pour ce qu’il est à savoir une tentative sans prétention ni hautes ambitions.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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