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STYX de Wolfgang Fisher : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Styx
Père : Wolfgang Fisher
Date de naissance : 2018
Majorité : 27 mars 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : Allemagne
Taille : 1h34 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Susanne Wolff, Gedion Oduor Wekesa, Alexander Beyer…

Signes particuliers : Une réflexion intelligence sur un sujet d’actualité.

UNE PARABOLE SUR LA QUESTION DES MIGRANTS

LA CRITIQUE DE STYX

Synopsis : Rike, quarante ans, est médecin urgentiste. Pour ses vacances, elle a planifié un voyage en solitaire pour rejoindre l’île de l’Ascension depuis Gibraltar, une île au nord de Sainte-Hélène, où Darwin avait planté une forêt entière. Seule au milieu de l’Atlantique, après quelques jours de traversée, une tempête violente heurte son vaisseau. Le lendemain matin, l’océan change de visage et transforme son périple en un défi sans précédent…

Avec Styx, le réalisateur Wolfgang Fisher s’empare d’un sujet d’actualité brûlant puisqu’il aborde la délicate question des migrants qui agite le monde entier depuis quelques temps. A travers l’histoire de cette navigatrice amateur qui s’offre l’apaisement d’un voyage marin en solitaire pour ses vacances, le réalisateur questionne notre rapport à cette tragédie humanitaire qui n’en finit plus de s’illustrer par le pire.

D’une part, il y a cette médecin allemande qui fuit l’agitation de la ville et part naviguer de Gibraltar vers l’île de l’Ascension au milieu dans l’Atlantique du Sud, pour le plaisir de l’isolement et du calme apaisant. Dans l’autre sens, il y a ces malheureux qui font l’exact chemin inverse, qui traversent en direction du monde occidental pour leur survie et fuir la guerre ou la misère. Les deux opposés se rencontrent en pleine mer, comme deux mondes qui se croisent et vont s’observer en terrain neutre. Vient alors la question : que faire ? Alors qu’une violente tempête vient de secouer la mer la nuit dernière, Rike se remet tranquillement de sa nuit agitée quand elle aperçoit cette embarcation bondée de migrants à la dérive. Son instinct de médecin lui clame d’intervenir, les autorités contactées par radio lui ordonnent le contraire. L’action ou l’inaction ? Et Wolfgang Fisher de se servir de cette situation particulière comme une parabole de nos sociétés et de nous-mêmes, qui sommes confrontés à cette tragédie des migrants et dans cette même problématique du questionnement entre action ou inaction. Malin comme pas deux, Wolfgang Fisher va illustrer une situation mondiale sur une simple petite parcelle de mer. Intense et intelligent, Styx ne va alors cesser de multiplier les métaphores. La tempête essuyée et vécue en immersion par le spectateur, va illustrer le courage et l’acharnement nécessaire à ces migrants contraint de braver le danger et les éléments pour rejoindre l’Europe. Idem avec la peinture de ces interminables tractations par radio entre la toubib en vacances et les autorités pour réclamer un sauvetage de ces âmes à la dérive. Une manière astucieuse de symboliser (et surtout de critiquer) les gouvernements et nations capables de se lancer dans des négociations à n’en plus finir pendant que des malheureux crèvent à leurs portes. Même s’il finit par manquer un peu d’épaisseur sur la durée, Styx n’en reste pas moins intéressant et pertinent.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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