Carte d’identité :
Nom : The Witches
Père : Robert Zemeckis
Date de naissance : 2020
Majorité : 17 mars 2021
Type : sortie Blu-ray / DVD / VOD
Nationalité : USA
Taille : 1h45 / Poids : NC
Genre : Comédie fantastique
Livret de Famille : Anne Hathaway, Octavia Spencer, Stanley Tucci, Jahzir Bruno…
Signes particuliers : De grands noms au service d’une purge.
SACRÉ NAVET !
NOTRE AVIS SUR SACRÉES SORCIÈRES
Synopsis : Dans cette nouvelle adaptation du chef d’œuvre de Roald Dahl, Zemeckis raconte l’histoire à la fois drôle, grinçante et émouvante de Bruno, un jeune orphelin. En 1967, il vient vivre chez son adorable grand-mère, dans la petite ville rurale de Demopolis, en Alabama. Tandis que le petit garçon et sa mamie croisent la route de sorcières aussi séduisantes que redoutables, la grand-mère entraîne notre héros en herbe dans une somptueuse station balnéaire. Malheureusement, ils débarquent au moment même où la Chef Sorcière réunit ses sbires venus du monde entier – incognito – pour mettre en œuvre ses sinistres desseins…
Depuis quelques années maintenant, la carrière de Robert Zemeckis est aussi édentée qu’une scie usée. Des hauts, des bas, des hauts, des bas. Pour un très moyen Flight, un bien meilleur The Walk, pour un épouvantable Alliés, le formidable (et mésestimé) Bienvenue à Marwen. Mais rebelote deux ans après, Sacrées Sorcières n’est certainement pas ce que l’on retiendra à terme de la filmographie du paternel de Retour vers le futur et Forrest Gump. Emmené par Octavia Spencer et Anne Hathaway, Sacrées Sorcières est un conte noir adapté d’un roman de Roal Dahl sur un scénario de Guillermo del Toro (une réunion qui faisait rêver) où un jeune orphelin recueilli par sa grand-mère va découvrir que la magie et les sorcières existent. Il va même s’y frotter de très très près en faisant face à une Reine Sorcière réputée cruelle et puissante.
Certains y verront une production plan-plan à la timidité excessive, d’autres une purge indigne de ses auteurs. Les plus généreux, un hommage aux productions des années 80 style Amblin et consorts. La vérité se situe peut-être quelque part entre ces trois visions. Ce qui est sûr, c’est que Sacrées Sorcières n’est pas bon. Franchement pas bon même. Robert Zemeckis se prend les pieds dans le convenu et signe un exercice sans style, sans fulgurance, sans rien en fait. D’un bout à l’autre, le film est un passe-plat qui déroule son programme avec une paresse couplée à une triste absence de vision, se contentant d’illustrer un scénario faiblement fagoté sans jamais chercher à en faire quelque chose d’un tant soit peu personnalisé. Sur ce mode du fonctionnel sans inspiration, Sacrées Sorcières avance sans vraiment ennuyer, sans vraiment passionner non plus. Ce ressenti tout en indifférence est peut-être ce qu’il y a de pire au final, d’autant qu’il essaie de chatouiller notre nostalgie pour les films (notamment les comédies fantastiques) de notre enfance, mais sans jamais parvenir à en restituer le parfum.
Se pose ensuite la question du public cible. Parce qu’il est écrit à l’économie avec une simplicité très sondable, Sacrées Sorcières semble vouloir s’adresser à un jeune public. Mais son imagerie maladroite ménage des séquences trop effrayantes pour les petits impressionnables. Sauf qu’au-dessus, il est déjà trop tard, le film est instantanément ringard et inintéressant. Bilan, on se retrouve avec un produit formaté qui ne contente personne. La fantaisie du roman s’évapore dans une adaptation ressemblant à du sous-Burton et si, post-séance, l’on gardera à l’esprit l’inattendu final (conservé du roman vers l’adaptation), cela ne sauvera en rien un film cruellement pas beau avec ses SFX aussi laids que datés, narrativement poussif et qui mélange avec malaisance, cabotinage complexé et extrême fadeur.
BANDE-ANNONCE :
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Par Nicolas Rieux