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PLANÉTARIUM de Rebecca Zlotowski : la critique du film

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planetarium_film_afficheMondo-mètre
note 1 -5
Carte d’identité :
Nom : Planétarium
Père : Natalie Portman
Date de naissance : 2016
Majorité : 16 novembre 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h48 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Natalie Portman, Lily-Rose Depp, Emmanuel Salinger, Amira Casar, Louis Garrel, Pierre Salvadori, David Bennent…

Signes particuliers : Beaucoup d’intentions au départ… Et puis tout s’évapore sous le poids de l’ennui.

NATALIE PORTMAN & LILY-ROSE DEPP PARLENT AUX MORTS

LA CRITIQUE DE PLANÉTARIUM

Résumé : Paris, fin des années 30. Kate et Laura Barlow, deux jeunes mediums américaines, finissent leur tournée mondiale. Fasciné par leur don, un célèbre producteur de cinéma, André Korben, les engage pour tourner dans un film follement ambitieux. Prise dans le tourbillon du cinéma, des expérimentations et des sentiments, cette nouvelle famille ne voit pas ce que l’Europe s’apprête à vivre.planetarium_film_3Planétarium, ou le projet de tous les espoirs comme de tous les dangers pour ses protagonistes. La cinéaste Rebecca Zlotowski a esquissé quelques aptitudes prometteuses avec Belle-Epine puis Grand Central, ses deux premiers longs-métrages, mais on attendait tout de même de la voir réellement confirmer son talent encore écrit en pointillé. A l’écran dans son troisième effort, Natalie Portman cherche à redonner un nouveau souffle à une carrière qui patine un peu depuis Black Swan, chef-d’œuvre qui lui apporté un Oscar sur un plateau d’argent, et la jeune Lily-Rose Depp est toujours à la recherche d’un projet qui lui permettrait de s’affirmer comme autre chose qu’une jeune beauté diaphane capable de bien jouer les tapisseries (voir La Danseuse). Présenté hors compétition à la Mostra de Venise puis au festival de Toronto, Planétarium est loin d’avoir fait l’unanimité, récoltant une bien mauvaise presse aux deux manifestations internationales. Récit d’une déconvenue. planetarium_film_1Drame habité par une extrême densité, à cheval entre le pouvoir romanesque de la fiction, la reprise de quelques éléments historiques réels, et la métaphore de notre monde actuel abandonné à un déclin crépusculaire, Planétarium voulait être beaucoup de choses. Sans doute, beaucoup « trop » de choses. Car à l’arrivée, Rebecca Zlotowski glisse violement sur une planche qu’elle a elle-même savonné, à vouloir proposer un objet trop beau, trop propre, mais aussi trop désincarné. Tout sonne faux dans ce pensum pseudo philosophico-métaphorique, de son histoire au jeu de son duo de stars, en passant par ses enfilades de scènes tour à tour imagées, absconses ou oniriques. Planétarium se voulait donc dense, exigeant, arguant une immense richesse formelle et spirituelle, il est au final plus que gênant, pour ses auteurs, pour sa réalisatrice, pour ses comédiennes.planetarium_film_2Le premier revers que se prend Planétarium, est celui de l’extrême confusion de ses enjeux. Il y est question de drame sororal, de spiritisme, d’étouffement personnel, d’ambitions et de volonté de réussir, d’histoire d’amour contrariée, de cinéma, d’immigration, de contexte historique défavorable aux juifs… En somme, Planétarium accumule les terrains d’exploration, mais ne parvient jamais à en exploiter un seul avec adresse et inspiration. Et alors que Zlotowski se regarde filmer non sans une pointe de prétention déguisée « en art », son film ne réussit jamais à cristalliser la moindre émotion, au point de se traverser comme un tunnel d’ennui où tout n’est que chaos, lourdeur du propos et du geste, pénibilité, et embarras devant des envies de fulgurances qui virent au grotesque. Sans cesse dans une étrange sensation de curiosité abîmée par un faux rythme qui ne le sert pas, Planétarium dévie lentement vers la déroute épuisante d’hermétisme.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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