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LITTLE GIRL BLUE de Mona Achache : la critique du film

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Nom : Little Girl Blue
Mère : Mona Achache
Date de naissance : 08 novembre 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h35 / Poids : NC
Genre : Biopic, Documentaire, Drame

Livret de Famille : Mona Achache, Marion CotillardMarie BunelMarie-Christine Adam

Signes particuliers : Un exercice de cinéma singulier et bouleversant. 

Synopsis : À la mort de sa mère, Mona Achache découvre des milliers de photos, de lettres et d’enregistrements, mais ces secrets enfouis résistent à l’énigme de sa disparition. Alors par la puissance du cinéma et la grâce de l’incarnation, elle décide de la ressusciter pour rejouer sa vie et la comprendre.

 

REGARD SUR LA MERE

NOTRE AVIS SUR LITTLE GIRL BLUE

L’une des (nombreuses) sensations du dernier festival de Cannes s’est écrite du côté des Séances Spéciales. Little Girl Blue marquait le retour au cinéma de Mona Achache après la parenthèse télévisuelle HPI. La réalisatrice des Gazelles et de Cœurs Vaillants signe un film-concept particulièrement singulier, une sorte d’introspection familiale quelque part entre le documentaire et la fiction. Le tout avec Marion Cotillard. Quand sa mère décède, Mona Achache découvre des caisses gorgées de photos, d’enregistrements, d’écrits, d’images vidéos. Comme une vie rangée dans un empilement de boîtes. Mona Achache s’y plonge, avec l’espoir de peut-être y trouver des réponses pour comprendre les raisons du suicide de sa maman. Celle-ci a été auteure et avait notamment écrit sur sa mère. Qui elle-même avait fait de même avec la sienne. Cinématographiquement, Mona Achache va perpétuer cette tradition répétitive. Little Girl Blue est une expérience déroutante construite comme une somme de tiroirs mêlant archives, pensées, exorcisation du passé, interprétation physique et sonore de la défunte par Marion Cotillard. Et au gré de l’enquête biographique, le récit d’une vie, le récit d’une famille, le récit de plusieurs générations de femmes.

A Cannes, il y avait déjà Les Filles d’Olfa qui empruntait un dispositif singulier, lui-même entre le documentaire et la fiction, avec des comédiennes remplissant des trous en incarnant des protagonistes absentes. Little Girl Blue se prête à un dispositif un peu cousin. Le film revêt un côté « expérience » et l’exercice de style était un pari très risqué. Et si l’on se perd parfois dans les méandres de plusieurs générations de mères-filles, Mona Achache tient son entreprise avec une certaine maîtrise quoique parfois bousculé par les enchevêtrements temporels. Fascinant et bouleversant, Little Girl Blue est une boule d’émotion qui roule sur un fil en dévastant des spectateurs accrochés à ce portrait de femme, ou plutôt à ces portraits de femmes qui en disent long sur l’histoire et la place de la femme à travers les dernières décennies. Introspectif, ce regard intimiste sur un passé malmené par la misogynie et les violences faites aux femmes est l’occasion d’un magnifique témoignage sur la difficulté à trouver sa place dans un monde formaté quand on réclame à corps et cris la liberté de pouvoir être différente. Le deuil, la transmission ou les liens mère-fille ne sont que quelques autres thématiques abordées par Mona Achache dans cette odyssée voyageant dans les souvenirs et la mémoire avec le concours d’une extraordinaire Marion Cotillard. Mona Achache en fait parfois un poil trop, elle perd parfois le fil de son histoire, mais l’entreprise est aussi réussie qu’elle n’était difficile.

 

Par Nicolas Rieux

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