Nom : Les Révoltés
Père : Simon Leclere
Date de naissance : 2014
Majorité : 15 juillet 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h20 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Paul Bartel (Pavel), Solène Rigot (Anja), Pierre Boulanger (Antoine), Gilles Masso (Maciek), Bénédicte Loyen (Betty), Thierry Levaret (Roland)…
Signes particuliers : Un drame croisé avec la romance et le film social.
LES RÉVOLTÉS DE QUOI, AU JUSTE ?
LA CRITIQUE
Résumé : À 19 ans, Pavel travaille à l’usine locale comme son père et son grand-père avant lui. Son temps libre, il le passe sur les bords de Loire avec Anja, son amie d’enfance dont il est aujourd’hui secrètement amoureux. Si Anja rêve d’émancipation et s’apprête à passer son bac, Pavel n’est pas inquiet : ils ont grandi ensemble, ils vieilliront ensemble. Mais alors qu’un plan social est annoncé à l’usine, Anja se laisse séduire par Antoine, le fils du patron. Pour la première fois de sa vie, Pavel n’est plus sûr de rien.L’INTRO :
Réalisateur de plusieurs court-métrages, Simon Leclere saute le pas vers le long avec Les Révoltés, drame tourné en 2013 mais qui ne pointe le bout de son nez qu’aujourd’hui alors que ses deux comédiens principaux, Paul Bartel et Solène Rigot, sont entrés dans le réservoir de la jeune garde française à suivre (le premier a reçu le César du Meilleur Espoir pour Les Petits Princes et la seconde, s’est révélée dans Renoir ou Lulu, Femme Nue). Nourri par ses souvenirs d’un grand-père responsable syndical dans le monde ouvrier, Simon Leclère a voulu conjuguer drame social questionnant des problématiques de société actuelles, romance atypique et plus lointainement polar, dans un premier effort qui s’attache à rendre un hommage marqué à ces travailleurs souffrant d’un contexte socio-économique de plus en plus difficile. Le cinéaste nous fait pénétrer dans ce monde plombé par l’austérité par l’intermédiaire de Pavel, jeune homme travaillant dans l’usine locale comme ses aïeuls avant lui. Entre un plan économique en perspective et son amour inavoué pour son amie d’enfance Anja avec qui il se voit faire sa vie, Pavel voit ses certitudes et son avenir ébranlés.L’AVIS :
A naviguer entre plusieurs registres sans jamais vraiment en prendre un à son compte, le problème principal de Les Révoltés, est de ne pas parvenir à réellement se situer, comme si son réalisateur ne savait pas trop où il souhaitait aller avec ce premier film souvent maladroit, traversé de plein de choses intéressantes mais n’en traitant finalement aucune avec conviction. Simon Leclere brosse le portrait tâtonnant d’une romance singulière, effleure un triste contexte socio-économique sans verser dans le misérabilisme mais sans le discuter non plus, tourne beaucoup autour de son personnage comme s’il hésitait à entrer pleinement dans le drame psychologique, et de ce portrait d’un jeune homme dans le doute, subsiste au final une sensation de coquille vide. Les Révoltés résonne comme un peu creux, ne propose pas grand-chose de substantiel et manque son rattachement au drame social à ne jamais pousser ses questionnements au-delà de la présentation d’un cadre dans lequel il semble se refuse à pénétrer. Errant autour de son sujet sans jamais lui donner une direction identifiable, on regrettera cette vision, ou plutôt cette absence de vision, un peu confuse, émanant d’un cinéaste qui pourtant, témoigne d’un certain talent pour croquer des personnages poignants, et souligner des petits détails qui veulent tout dire. Dommage que sa justesse ne soit porteuse de rien. On en retiendra finalement, et surtout, le talent d’un Paul Bartel qui porte sur ses épaules ce modeste effort se balançant entre réalisme et romanesque, d’un récit initiatique souvent déroutant.
LA BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux