Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : The Prestige
Père : Christopher Nolan
Livret de famille : Hugh Jackman (Angier), Christian Bale (Borden), Michael Caine (Cutter), Scarlett Johansson (Olivia), Piper Perabo (Julia), Rebecca Hall (Sarah), David Bowie (Mr Tesla), Andy Serkis (Mr Aley)…
Date de naissance : 2006
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 2h08 – 40 millions $
Signes particuliers (+) : La virtuosité discrète de la mise en scène de Nolan.
Signes particuliers (-) : Il se dégage une forme de suffisance dans ce thriller dévoilant les coulisses du monde des prestidigitateurs sans âme ni émotion. Et c’est un peu long.
IN BED WITH GARCIMORE…
Résumé : Dans le Londres du XIXème siècle, deux prestidigitateurs se livrent une compétition acharnée, chacun cherchant à prouver qu’il est meilleur que l’autre. Une compétition qui finit par virer à la guerre ouverte aux conséquences dramatiques…
Entre deux volets de sa saga sur Batman, le très estimé cinéaste Christophe Nolan, aura consacré plusieurs mois à ce Prestige, adaptation d’un roman de Christopher Priest, sorti une dizaine d’année plus tôt. Projet aussi ambitieux qu’atypique se déroulant dans une Angleterre victorienne et s’attardant sur le monde des prestidigitateurs très à la mode à l’époque, Le Prestige bénéficie du talent e son auteur pour largement distancer un projet, certes différent, mais sur certains points concurrents, L’Illusionniste avec Edward Norton. A la fois film en costume, film flirtant avec les limites du fantastique mais surtout thriller haletant mettant aux prises deux magiciens concurrents acharnés (interprétés par Hugh Jackman et Christian Bale) Le Prestige a reçu un accueil triomphal et comme la plupart des œuvres de sieur Nolan, est porté aux nues par nombre de critiques et de spectateurs. S’attachant à la rivalité artistique entre deux hommes, Le Prestige met en évidence les dérives de la volonté de surpassement lorsqu’elle est employée à mauvais escient dans un cadre de rivalité excessive. Cette rivalité artistique nait de l’ambition mal canalisée, de la compétition malsaine, peut et va vite conduire à des conséquences dramatiques.
Une fois de plus, Nolan ne se contente pas d’un film simplistement facile mais s’attache à une histoire torturée et complexe, lui permettant de transfigurer le simple film pop corn de divertissement pour amener le spectateur à autre chose de plus grand, de plus fort, de plus intelligent. Film sur et de manipulation, jonglant avec la naïveté visuelle du spectateur, Le Prestige cherche avant tout à épater, à impressionner à la manière d’un tour de magie grandeur cinématographique. En trois actes tel un véritable tour de prestidigitation, le film de Nolan nous entraîne dans une situation banale, puis nous propose un tour avant de chercher à nous clouer sur place dans un final intense et spectaculaire… appelé « le prestige ». Mise en abyme d’un tour dans un film construit comme tel, on pourrait appeler ça du génie. Sauf qu’une telle construction est surtout la construction de la grande majorité des films.
Multipliant les flashbacks, les intrigues à tiroir et les rebondissements surprenants, Le Prestige repose sur une construction qui se veut brillante mais qui ne fonctionnera qu’à condition de ne pas voir les trucages de départ. Comme tout tour de magie périlleux, le risque est de voir le mystère défloré. L’éventement annihilerait alors tout l’intérêt et la force de la chose. C’est le grand problème de ce dernier opus de Nolan qui cherche à étourdir le spectateur à la force d’un récit retors et embrouillé mais qui finalement ne réussit que le tour de passe-passe de le perdre en cours de route d’une histoire longuette et faussement innovante.
Les qualités du cinéma de Nolan, comme ses défauts, sont parfaitement mis en exergue dans ce Prestige entre d’une part la virtuosité d’un cinéaste de talent au cinéma flamboyant et stylisé et de l’autre, un cinéma trop souvent artificiellement complexe et tordu à l’excès pour y apposer une patte donnant une impression de génie narratif qui n’est pas toujours justifiée. Le Prestige divisera donc entre les partisans des qualités et les détracteurs relevant les défauts. En tout cas, le film n’est pas son meilleur.
Bande-annonce :