Nom : Knock Knock
Père : Eli Roth
Date de naissance : 2015
Majorité : 23 septembre 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h39 / Poids : 10 M$
Genre : Thriller
Livret de famille : Keanu Reeves (Evan), Lorenza Izzo (Genesis), Ana de Armas (Bel), Aaron Burns (Louis), Ignacia Allamand (Karen), Colleen Camp (Vivian)…
Signes particuliers : Eli Roth change de registre et quitte le gore pour un thriller plus mainstream et accessible.
KNOCK KNOCK, QUI EST LÀ ? ELI ROTH…
LA CRITIQUE
Résumé : Un soir d’orage, un architecte, marié et bon père de famille, resté seul pour le weekend, ouvre sa porte à 2 superbes jeunes femmes mal intentionnées…L’INTRO :
Eli Roth et Nicolas Lopez, c’est une longue histoire qui remonte à une paire d’années. Les deux copains ont bossé ensemble sur Aftershock, ils se sont retrouvés sur Green Inferno, et les voilà de nouveau réunis cette année pour donner vie à Knock Knock, thriller diabolique et machiavélique réalisé par le premier, sur la base d’un scénario coécrit avec le second (qui y officie également en tant que producteur). À l’écran, Eli Roth s’offre les services de la plus grosse star qu’il ait jamais dirigé, Keanu Reeves. L’acteur, en perte de vitesse depuis quelques années, s’offre une parenthèse dans le cinéma de genre, jouant un père de famille malmené par un duo de jeunes femmes qui débarquent chez lui un soir d’orage, alors qu’il est seul pour le weekend. Deux bombes irrésistibles (Lorenza Izzo, alias madame Eli Roth à la ville, déjà héroïne de son précédent Green Inferno, et la sensuelle et ultra-sexy cubaine Ana de Armas) qui vont transformer un rêve typiquement masculin, en cauchemar terrifiant. Knock Knock est une sorte de nouvelle version (voire de remake) du méconnu Death Game de Peter Traynor, série B des années 70. Un clin d’oeil est là pour rappeler la filiation, avec la présence de Coleen Camp, l’une des héroïnes du film de 1977, et qui vient faire un petit caméo dans le film d’Eli Roth. Comme avec Green Inferno juste avant lui (qui renvoyait à des oeuvres connues telles que Cannibal Holocaust ou Ferox ou plus confidentielles comme Prisonnière dans la Vallée des Dinosaures), Eli Roth poursuit dans sa tradition de mise en valeur de pépites du genre méconnues, à travers un hommage proposant à al fois une nouvelle oeuvre tout en souhaitant, dans le fond, attirer le regard sur certains « classiques » au yeux de son auteur.L’AVIS :
Sur la foi d’un scénario en apparence efficace et alléchant cosigné à quatre mains, Knock Knock est une petite déception, peut-être la première dans la carrière intermittente d’Eli Roth. Ou plutôt, une frustration dira t-on. À chaque instant, on sent le potentiel de ce récit pervers et manipulateur, on perçoit avec évidence les directions à prendre, mais le film ne s’y applique jamais, à notre plus grand regret. Beaucoup trop sage (pas seulement en raison de son absence de gore et du virage plus mainstream entrepris par Roth), Knock Knock déroule une histoire jouissive sur le papier mais rendue trop fade à l’écran par son manque d’intensité, de tension, et d’une montée en puissance qui déploierait crescendo sa noirceur grinçante pleine d’ironie. La dualité de cette entreprise errant entre le thriller psychologique et le home invasion, et entre le conventionnalisme et l’irrévérence, se retrouve dans la dualité de l’interprétation. Dans ce huis-clos quasi-théâtral, les comédiens avaient tous un rôle majeur à jouer, matérialisant à eux-seuls l’entière histoire. Malheureusement, autant on se régalera du charme sensuel et charismatique de Lorenza Izzo, ainsi que du sex-appeal de l’incendiaire Ana de Armas, autant, l’on ne pourra qu’être déçu de la prestation d’un Keanu Reeves, plutôt à l’aise dans les premières minutes, en père de famille aimant, mais ensuite littéralement catastrophique et visiblement incapable de jouer la peur au cinéma.Néanmoins regardable et jouant habilement de sa bonne carte, celle d’un humour noir et ironique délicieusement ravageur, Knock Knock est une série B qui aurait gagné à être plus jusqu’au-boutiste, plus énervée, plus incisive, plus proche de ce qu’est Eli Roth. On n’avait rien contre l’idée de voir le cinéaste signer un film plus grand public, mais en ôtant le gore et le trash qui le caractérisent habituellement, il ôte involontairement avec eux, dans le même coup de pelle, la tension et la montée en puissance de son film. On en attendait beaucoup, mais alors que les facilités s’accumulaient et que les « métaphores sociales » poussives se déployaient (sur le couple, sur l’art, sur les réseaux sociaux), Knock Knock ne trouvait jamais sa juste cadence, au point de ressembler à une éternelle montée orgasmique, sans la jouissance censée arriver en point d’orgue final de l’acte. A l’arrivée, on s’y amuse… mais qu’à moitié. Et ce qui aurait pu un thriller jubilatoire, de basculer vers le DTV de série B mineur.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux