Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Jodorowsky’s Dune
Père : Frank Pavich
Date de naissance : 2013
Majorité : 16 mars 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h25 / Poids : NC
Genre : Documentaire
Livret de famille : Alejandro Jodorowsky, Michel Seydoux, H.R. Giger, Nicolas Winding Refn etc…
Signes particuliers : L’étonnante histoire du plus grand film de SF jamais fait.
IL DEVAIT RÉINVENTER LA SCIENCE-FICTION…
LA CRITIQUE
Résumé : En 1975, le producteur français Michel Seydoux propose à Alejandro Jodorowsky une adaptation très ambitieuse de « Dune » au cinéma. Ce dernier, déjà réalisateur des films cultes « El Topo » et « La Montagne sacrée », accepte. Il rassemble alors ses « guerriers » artistiques, dont Jean Giraud (Moebius), Dan O’Bannon, Hans-Ruedi Giger et Chris Foss qui vont être de toutes les aventures cinématographiques de science-fiction de la fin du siècle (« Star Wars », « Alien », « Blade Runner », « Total Recall » etc.). Le casting réunit Mick Jagger, Orson Welles, Salvador Dali, David Carradine ou Amanda Lear, mais également son jeune fils Brontis Jodorowsky, Pink Floyd et Magma acceptent de signer la musique du film… L’équipe de production recherche 5 millions de dollars pour finaliser le budget et se heurte à la peur des studios hollywoodiens qui craignent le tempérament de Jodorowsky…L’INTRO :
Le plus grand film de SF… jamais fait ! Au sens littéral du terme, par contre. Voilà comment on pourrait définir Jodorowsky’s Dune, projet fabuleux aux ambitions démentes, mais qui malheureusement n’a jamais vu le jour malgré un état d’avancement très poussé. Frank Pavich revient sur la folle histoire de ce film de science-fiction mort-né et qui, encore aujourd’hui, laisse toujours d’énormes traces de frustration cinéphiles.L’AVIS :
En 1975, le réalisateur iconoclaste Alejandro Jodorowsky, fort des succès de El Topo puis La Montagne Sacrée, se lance dans le pari fou d’adapter à l’écran le célébrissime roman de Frank Herbert, Dune. Pendant deux ans, il travaillera d’arrache-pied sur ce qui devait être son prochain long-métrage, réunissant une équipe incroyable derrière lui. Le cinéaste voulait livrer une œuvre redéfinissant la science-fiction au cinéma, visant même à balayer le 2001, L’odyssée de l’espace de Kubrick ! Jodorowsky prévoyait de faire venir Orson Welles, David Carradine, Mick Jagger ou Salvador Dali, les décors devaient signés Moebius et H.R. Giger, et les Pink Floyd auraient été en charge de la musique. Dans un délirium artistique presque mégalomane, Jodorowsky voulait créer « un Dieu artistique, quelque-chose de sacré » comme il le dira quelques années plus tard. Le script était prêt, les costumes avaient été dessinés, un storyboard de plus de 3000 pages avait été conçu. Mais la malchance fera que peu de producteurs accepteront de suivre, seul le français Michel Seydoux ayant pris activement part à l’aventure. Ce qui devait être un supposé chef-d’œuvre réinventant la science-fiction avant même que Star Wars ne pointe le bout de son nez, restera comme un film imaginé, pensé, à moitié produit… Un film qui, aujourd’hui, n’existe que dans l’imaginaire des acteurs qui ont pris part à l’aventure à l’époque, et dans l’énorme storyboard conservé précisément par Jodorowsky.Jodorowsky’s Dune est un passionnant voyage cinématographique dans un rêve qui le restera à jamais. Dune aura finalement existé, par la main de David Lynch en 1984. Mais le film n’avait rien à voir avec ce qu’ambitionnait de faire Jodorowsky. Il n’avait d’ailleurs même, presque rien à voir avec ce que voulait faire Lynch lui-même, qui reniera son travail faute d’avoir pu avoir le dernier mot dessus (et le final cut). Aujourd’hui encore, on se prête encore à se dire que si le cinéaste franco-chilien avait pu mener à bien son travail, il aurait pu bouleverser complètement l’avenir et l’histoire de la science-fiction au cinéma. Selon Nicolas Winding Refn (Drive), qui intervient dans le documentaire de Frank Pavich et qui a pu découvrir le fameux storyboard, le Dune d’Alejandro Jodorowsky allait être un chef-d’œuvre. Nombreux sont les artistes et personnalités qui interviennent dans ce retour sur ce projet d’ex-futur-classique invisible. A commencer par « Jodo » lui-même, avec toute sa verve délirante et son amusante mégalomanie. Jodorowsky’s Dune, ou comment avoir l’impression de découvrir un film que l’on ne verra jamais !
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux