[Note des spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : Fahrenheit 11/9
Père : Michael Moore
Date de naissance : 2018
Majorité : 31 octobre 2018
Type : Sortie e-cinema
Nationalité : USA
Taille : 2h08 / Poids : NC
Genre : Documentaire
Signes particuliers : Bien que très orienté, un nouveau documentaire instructif, acerbe et terrifiant.
MICHAEL MOORE S’ATTAQUE À TRUMP
LA CRITIQUE DE FAHRENHEIT 11/9
Synopsis : Le 9 novembre 2016, Donald Trump est élu 45ème Président des États-Unis. Quinze ans après sa Palme d’Or, Michael Moore s’attaque désormais à cette figure controversée. Comment l’Amérique en est arrivée là et comment peut-elle s’en sortir ? Ce nouveau brûlot dresse un portrait au vitriol de l’époque dans laquelle nous vivons et appelle à la résistance contre Trump. Avec l’arrivée inattendue de Donald Trump au pouvoir en Amérique, le documentariste subversif Michael Moore s’est retrouvé soudainement avec un nouveau terrain de bataille et une matière conséquente à exploiter dans ses brûlots politiques. Après avoir déjà légèrement égratigné le flippant locataire de la Maison Blanche au détour de Michael Moore in TrumpLand, plaidoyer en faveur d’Hillary Clinton sorti en 2016 et passé un peu inaperçu dans la folie de la campagne présidentielle, le cinéaste s’en prend cette fois-ci plus ouvertement au surréaliste successeur d’Obama avec Fahrenheit 11/9, un film à charge qui s’amuse à inverser le titre du documentaire de Moore sacré à Cannes en 2004 pour ironiser sur le fait que l’élection de Trump aura été une catastrophe digne du 11 septembre (le 09 novembre correspondant à l’officialisation de son élection).Si l’on appris à se méfier un peu des argumentaires de Michael Moore parfois expéditifs, manipulateurs ou distordant la réalité à coups de raccourcis pour mieux parvenir à ses fins (les connaisseurs se souviendront sans doute de Sicko où le cinéaste parlait du système de santé français en racontant pas mal de bêtises, idem pour Where to Invade Next où il visitait des cantines scolaires hexagonales), reste que Fahrenheit 11/09 est un documentaire coup de poing qui taille un sacré short à un Trump, symbole d’une Amérique à la dérive. Comment les États-Unis en sont arrivés là, à élire un lunatique cynique, raciste et misogyne à la tête du pays ? C’est la faute à Gwen Stefani balance Moore, non sans humour ! L’explication sera très drôle (la chanteuse était plus payée que lui sur son show TV ce qui a vexé le milliardaire au teint orange), mais elle sert surtout d’introduction pour montrer comment Trump s’est lancé dans sa folle cavale politique. Derrière, le documentariste va s’en prendre au Président en s’attaquant à tous les acteurs du système politique américain, des sénateurs aux médias en passant par ceux qui l’ont précédé et une partie de la population. Mais la population, c’est plus comme une victime qu’elle est montrée, ce qui pourrait l’excuser. Elle a été victime d’un Barack Obama décevant (Moore revient sur certains faits qui ont entamé la crédibilité de l’ancien président), victime du discours démago de Trump que Moore n’hésite pas, dans un élan de provocation mordante, à comparer à Hitler, elle a été victime des élus locaux et d’un système qui ne les respectent pas…De l’affaire de l’eau empoisonnée dans la ville de Flint à la relation très tendancieuse qu’entretient l’homme fort de l’Amérique avec sa fille, en passant par les primaires démocrates truquées pour écarter Bernie Sanders, le populisme vulgaire et outrancier de Trump, sa manière d’encourager les affrontements ethniques, de profiter d’un système politique vérolé, de gérer la question des armes à feu alors que les tueries se multiplient… Fahrenheit 11/09 brasse très large, peut-être trop large. Car en cours de route, Michael Moore semble perdre un peu le fil de son propos à force de se disperser. Le cinéaste veut montrer la folie de Trump, pourquoi l’Amérique en est arrivée là, comment réagir, quels sont les espoirs pour demain… Et le souci du film est de vouloir évoquer tellement de choses qu’il compile plusieurs sujets en un, amenant de la confusion. A n’en pas douter, Fahrenheit 11/09 aurait mérité d’exister en plusieurs volets pour mieux développer chacun de ses segments au lieu de ressembler à un fourre-tout pas très bien construit, raconté et monté, où Moore parle de l’avant, du pendant et de l’avenir. Entre perte des illusions et espoir d’un autre lendemain, Moore apparaît comme un touchant pourfendeur fatigué, parfois un peu grotesque mais toujours fervent défenseur des opprimés.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
Micheal Moore ce lâche qui n’a rien sorti sous la présidence Obama et qui sort un torchon 1 an après arrivée de Trump. Moore / Spike Lee, même combat.