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DIRTY PAPY de Dan Mazer : la critique du film

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Spectateurs

Dirty papy Mondo-mètre
note 2 -5
Carte d’identité :
Nom : Dirty Grandpa
Père : Dan Mazer
Date de naissance : 2015
Majorité : 03 février 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h41 / Poids : 15 M$
Genre : Comédie

Livret de famille : Robert De Niro (Dick Kelly), Zac Efron (Jason), Aubrey Plaza (Leonore), Zoey Deutch (Shadia), Julianne Hough (Meredith), Dermot Mulroney (David), Catherine Dyer (Brooke)…

Signes particuliers : Une comédie trash où Robert De Niro lâche la bride face à un Zac Efron dépassé.

PAPY FAIT DE LA RÉSISTANCE

LA CRITIQUE

Résumé : Jason Kelly, avocat un peu coincé, s’apprête à épouser la fille autoritaire de son patron. Autant dire qu’il est désormais bien parti pour devenir associé au sein du cabinet… Mais c’est sans compter sur son grand-père Dick, vieil obsédé sexuel, qui le convainc de l’accompagner en Floride pour quelques jours de vacances. Soudain, Jason voit la perspective de son mariage remise en question. Car son grand-père entend profiter de la vie au maximum et embarquer son petit-fils dans ses aventures rocambolesques. Du coup, entre les soirées arrosées, les bagarres dans les bars et une folle nuit passée au karaoké, Jason découvre des plaisirs de l’existence qu’il ne soupçonnait pas, tandis que Dick s’attache à ce garçon qu’il ne connaissait presque pas…Dirty Papy_2L’INTRO :

Robert De Niro appartient à ce cercle fermé des plus grands comédiens de l’histoire du cinéma encore en activité. Sauf que celui qui a jadis interprété des rôles ô combien cultes et mémorables, est désormais abonné aux comédies mineures dans lesquels il semble, avant tout, s’amuser pour le plaisir, et rien que pour le plaisir. Avec Dirty Papy, grosse gaudriole signée Dan Mazer (Mariage à l’anglaise et plein d’épisodes du Ali G Show), Bob De Niro pousse le bouchon plus loin que jamais, incarnant un grand-père repoussant toutes les limites du graveleux face son Zac Efron de petit-fils, halluciné par les nouvelles envies de débauche de son papi pourtant tout fraîchement veuf. Amis du trash, bonjour, Dirty Papy est dans la place.dirty_papyL’AVIS :

Vous vous souvenez de Bad Grandpa, la jackasserie tournée en caméra cachée et sortie en décembre 2013 au cinéma ? Dans ce haut sommet de vulgarité et de mauvais goût, Johnny Knoxville y campait un vieux pépé débridé et obscène, traversant les Etats-Unis avec son petit-fils de huit ans. Oubliez le côté caméra cachée et reprenez grosso modo les mêmes ficelles et ingrédients, enveloppés dans un semblant de scénario un poil plus « écrit« , et vous obtiendrez Dirty Papy, comédie qui tâche, multipliant les embardées du côté d’un humour vulgo-trash à grands renforts de « bite, couille, cul, chatte, fuck » et toutes leurs déclinaisons possibles. De quoi laisser furieusement songeur quant aux intentions de la chose.

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On ne va pas se mentir, Hollywood nous assène chaque année un sacré paquet de comédies insipides, auxquelles on reproche bien souvent, leur extrême sagesse les rendant au final, trop plates et convenues pour revêtir un quelconque intérêt. Et c’est d’ailleurs bien souvent celles qui osent un peu pour pimenter leur affaire, qui régalent le plus. Meilleurs exemples, Les Miller ou Very Bad Trip, qui avaient su trouver le parfait mélange entre efficacité des gags et incursions savamment orchestrées du côté du trash impertinent. Avec Dirty Papy, Dan Mazer n’a justement pas su trouver la recette de ce mélange si délicieusement hilarant. Porté par un De Niro qui lâche la rampe et ouvre à fond les vannes du mauvais goût, Dirty Papy a ce tort de vouloir faire dans le trash pour le trash, sans aucun sens du dosage de ses gags les plus extrêmes. Et c’est bien ça qui fait vriller son potentiel comique du côté de l’échec pas consternant mais presque. Le principe de l’humour trash a toujours résidé dans son effet de surprise, dans sa faculté à traverser l’écran au moment où le spectateur ne l’attendait pas, pour mieux le surprendre et déclencher un éclat de rire pris entre les feux de l’halluciné et du désopilant. C’est exactement la juste position de ce curseur que loupe complètement Dirty Papy. A sans cesse jouer dans la cour d’un humour crassement choquant, le film de Dan Mazer ne surprend que trop rarement, voire jamais, un spectateur n’ayant que pour seul spectacle, de voir à quel point les limites vont être perpétuellement repoussées dans la vulgarité. Et ce qui aurait pu être drôle s’il venait ponctuer par surprise des scènes parties dans une autre direction, de tomber à plat tant le film ne sait pas jouer la carte de la variation de son humour, restant sans cesse sur le même registre d’une impertinence qui, au final, n’en est plus une puisqu’elle représente à elle-seule, tout le projet.FICHE-FILM-DIRTYPAPY-2-DiaporamaLes amateurs de gros doigt d’honneur au bon goût, pourront apprécier Dirty Papy à condition de l’appréhender pour ce qu’il est, sans être regardant sur la qualité. La question est de savoir si cela sera suffisant pour prendre un quelconque plaisir devant cette virée qui oscille en permanence, entre le rire et le gênant. On n’ira pas jusqu’à affirmer que Dirty Papy n’est jamais drôle, ce serait être de mauvaise foi tant il parvient, de temps à autre, à provoquer quelques rires sauvant la chose du naufrage. Mais de manière générale, Dan Mazer y aurait clairement gagné en efficacité à mieux tempérer ses velléités trash au lieu d’en faire une telle profession de foi excessive finissant par lasser au lieu de se révéler tordante. Très limité (voir mauvais) d’un point de vue cinématographique, Dirty Papy s’impose seulement comme un sommet d’irrévérencieux dont l’abondance finit par en étouffer l’impact comique. Et c’est bien dommage. 

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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