La Mondo-Note :
Carte d’identité :
Nom : Versus
Père : François Valla
Date de naissance : 2018
Majorité : 08 mai 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h20 / Poids : NC
Genre : Thriller
Livret de famille : Jules Pelissier, Lola Le Lann, Jérémie Duvall…
Signes particuliers : Un premier film intéressant, courageux, inabouti.
QUAND L’ANIMALITÉ DE LA JEUNESSE EXPLOSE
LA CRITIQUE DE VERSUS
Synopsis : Achille, un bel adolescent parisien issu d’une famille aisée, est victime d’une agression violente. Envoyé en vacances en bord de mer pour se reconstruire, il rencontre Brian, un jeune homme en colère. De leur confrontation va jaillir leur vraie nature.
Il est très difficile aujourd’hui de faire du cinéma en France quand on n’a pas « la carte ». Traduction, quand on n’a pas ses entrées chez les puissants et tout particulièrement au CNC. C’est le cas notamment de François Valla dont Versus est le premier long-métrage après deux courts remarqués. Le cinéaste n’a pu compter sur aucune aide et c’est seul qu’il a décidé de produire son projet avec le soutien d’un producteur dévoué. Versus, c’est l’histoire d’Achille, un jeune parisien de bonne famille qui se fait violement agresser dans les transports par une bande de racailles en furie. Parti se reconstruire sur les bords de la Méditerranée dans la villa de sa tante, Achille va faire la connaissance de quelques jeunes filles enivrantes et surtout de Brian, un adolescent en colère. Une confrontation qui va faire jaillir leurs vraies natures.
Troublant et ambitieux, c’est ainsi que l’on pourrait résumer Versus, film courageux qui a le mérite de tenter des choses, même s’il ne les réussit pas toutes. Flirtant avec la série B de genre en jouant la carte du film à ambiance oppressante, Versus met face à face des archétypes sociaux érigés en clichés représentatifs, un moteur narratif autant qu’une limite à sa subtilité psychologique. Thriller à la tension sourde, le film de François Valla dresse le portrait d’une jeunesse qui tente de contenir son animalité jusqu’à l’impossible retenue tout en s’affrontant sur fond de lutte des classes. Du haut de ses modestes moyens, on ne peut que saluer l’entreprise de Valla réalisée avec une élégance admirable et un réel souci de cinégénie esthétique. Néanmoins, Versus peine à embrasser pleinement la dimension qu’il vise, la faute à pas mal de maladresses d’écriture qui fragilisent son scénario, et à une intensité qui tarde à se mettre en marche. Mais l’effort est quand même valeureux et l’on espère qu’elle pourra servir de carte de visite à son auteur dans le futur, d’autant qu’en dehors d’un amour du cinéma et d’un talent évident, Valla se révèle un bon directeur d’acteurs, pour preuve les prestations intéressantes de ses jeunes comédiens.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux