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LE MARCHAND DE SABLE de Steve Achiepo : la critique du film

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Nom : Le Marchand de Sable
Père : Kevin Achiepo
Date de naissance : 2023
Majorité : 15 février 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h46 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Moussa MansalyAïssa MaïgaOphélie Bau, Benoît Magimel, Mariama Gueye…

Signes particuliers : Un film qui interpelle. 

Synopsis : Marqué par des années de prison, Djo, livreur de colis en banlieue parisienne, vit modestement chez sa mère avec sa fille. Un jour, une tante qui vient de fuir le conflit ivoirien débarque chez eux avec ses trois enfants. Dans l’urgence, Djo réussit à leur trouver un local. Mais face à la demande croissante et dans la perspective d’offrir une vie décente à sa fille, Djo bascule et devient marchand de sommeil.

 

NOTRE AVIS SUR LE MARCHAND DE SABLE

UN COMBAT A MENER

Après plusieurs courts, l’acteur-scénariste et réalisateur Steve Achiepo signe son premier long-métrage. Le Marchand de Sable est une fable contemporaine s’immisçant via le drame social, dans les coulisses du monde des marchands de sommeil parisiens. Un fléau exploitant la misère de pauvres gens acculés, coincés entre le sordide désespoir de leur situation et l’impuissance des institutions à les aider. Au casting, Moussa Mansaly (Patients et tout un tas de séries de Validé à En Place en passant par Carrément Craignos) porte le film, entouré d’Aïssa Maïga, Ophélie Bau (Mektoub My Love), Benoît Magimel ou encore Mariama Gueye (Drôle). L’histoire dans le détail : Djo, un livreur de colis vivant chez sa mère, se retrouve embarqué dans le monde des marchands de sommeil après avoir voulu aider une tante débarquant d’Abidjan avec ses enfants.

La force du film de Steve Achiepo est d’arriver à dresser un portrait un peu généraliste (mais sans être superficiel) d’un réel problème de société tout en parvenant à nous attacher au récit personnel d’un père en difficulté. Le Marchand de Sable parvient ainsi à faire coexister un drame familial et un vrai sujet actuel sans verser dans le « propos ». Car Steve Achiepo n’a pas de solutions (en même temps, ce n’est pas son job). Le Marchand de Sable dresse le portrait d’une situation problématique, celle de ces réfugiés illégaux que le système ne sait pas comment gérer, en lançant un cri d’alerte. Espérons qu’il soit entendu. Le cinéaste n’entend pas donner une leçon mais son film aura peut-être le mérite d’attirer l’attention. Il montre la détresse de ces « migrants » fuyant le danger, celle des institutions qui n’ont pas les moyens nécessaires pour leur venir en aide et la déshumanisation de ces profiteurs qui exploitent la misère d’autrui au nom du fric.
Crédible. C’est le mot qui vient en premier pour qualifier le film de Steve Achiepo. En offrant une vraie histoire au personnage qui lui sert de véhicule pour pénétrer dans son sujet (celle d’un père célibataire en difficulté qui essaie d’offrir une vie décente à sa fille tout en gérant une famille aux abois), Achiepo installe son film dans une réalité personnelle. De ce point de départ, il va ensuite travailler ses véritables intentions, mettre en lumière l’horreur vécue par ces malheureux, sans protection ni main tendue des institutions puis exploités par des gens sans scrupule leur « offrant » une solution finalement abjecte mais… indispensable ? C’est tout l’enjeu, toute la question, tout l’ironie soulevée par Achiepo. Les marchands de sommeil sont des criminels mais sans ce mal galopant, la situation serait-elle pire ? A l’arrivée, un film pertinent, qui malgré ses quelques ficelles visibles, émeut et surtout interpelle.

 

Par Nicolas Rieux

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