[note spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : The Nile Hilton Incident
Père : Tarik Saleh
Date de naissance : 2017
Majorité : 05 juillet 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : Suède
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre : Policier
Livret de famille : Fares Fares, Mari Malek, Yasser Ali Maher…
Signes particuliers : Un film policier qui vaut surtout pour son background.
LE CAIRE, NID DE CORRUPTION
LA CRITIQUE DE LE CAIRE CONFIDENTIEL
Résumé : Le Caire, janvier 2011, quelques jours avant le début de la révolution. Une jeune chanteuse est assassinée dans une chambre d’un des grands hôtels de la ville. Noureddine, inspecteur revêche chargé de l’enquête, réalise au fil de ses investigations que les coupables pourraient bien être liés à la garde rapprochée du président Moubarak.
Propulsé sur le devant de la scène par son prix à Sundance, avant d’être de nouveau adoubé au Festival du Film Policier de Beaune (Grand Prix du Jury à l’unanimité), Le Caire Confidentiel est le deuxième long-métrage de l’artiste Tarik Saleh, précédemment auteur du très remarqué Metropia avec Vincent Gallo et Juliette Lewis. Natif de Suède mais d’origine égyptienne, Tarik Saleh nous plonge dans le récit d’une enquête retorse, librement inspirée d’un fait divers authentique survenu en 2008 au Liban, le meurtre de la chanteuse Suzanne Tamim. A l’époque, la stupéfaction n’était pas tant venue de la condamnation d’un riche homme d’affaire, que de celle d’un proche de la famille du Président égyptien Moubarak.
Si le titre fait ouvertement référence au L.A Confidential de Curtis Hanson pour la complexité de son enquête aux ramifications nombreuses, le film policier de Tarik Saleh ne manquera surtout pas de rappeler l’âme des thrillers politico-complotistes chers au cinéma américain des années 70. Un inspecteur un peu bourru -et véreux au passage- va devoir démêler les fils cachés derrière l’assassinat d’une belle et jeune chanteuse à la mode. Ses investigations vont le mener sur les traces d’un puissant homme d’affaire, protégé par ses accointances avec le pouvoir en place dans une Egypte en passe de changer. Et c’est précisément là que Le Caire Confidentiel trouve tout son intérêt. Le film de Tarik Saleh vaut plus pour son background singulier (une Egypte politiquement troublée par les soubresauts du printemps arabe) que pour l’intrigue policière somme toute très conventionnelle qui y est insérée, et qui souffre d’un cruel manque d’originalité. Un défaut parmi d’autres, notamment un gros problème de rythme qui ne rend pas vraiment service à la volonté d’immersion dans ce polar sombre et captivant, ni à la mise en scène pourtant d’une folle élégance.
Evoluant sur le fil de la frontière entre le Bien et le Mal dès la présentation de son héros assez antipathique, lequel peine d’ailleurs à s’attirer la compassion de son auditoire, Le Caire Confidentiel va passer par les codes du film policier classique, pour déployer en prisme réfléchissant, un portrait pertinent de l’Egypte actuelle. Un peu comme le Under the Shadow de l’iranien Babak Anvari dans un autre registre, qui recourait aux codes classiques du cinéma d’épouvante pour développer un commentaire passionnant sur la société iranienne. Sur ce point, le film de Tarik Saleh est remarquable. A travers son anti-héros trouble et discutable, il illustre ce côté désabusé des égyptiens moyens, prêts à tout pour de l’argent facile quitte à oublier tout sens moral puisqu’après tout, l’Etat lui-même manque à ses devoirs en la matière et n’hésite pas à trahir la confiance et le respect de ses citoyens en s’autoproclamant au-dessus des lois. La critique est aiguisée et le film n’hésite pas à aller jusqu’à analyser les mécanismes et méthodes du pouvoir corrompu. La méthodologie employée par Saleh est imparable, d’autant qu’elle est soutenue par une mise en scène maîtrisée et incarnée dans le talent de Fares Fares. Malheureusement, c’est aussi dans ce qu’il a de meilleur que Le Caire Confidentiel trouve ses limites. Car devant cette illustration, l’intrigue manque d’originalité, le film manque de rythme et l’efficacité manque d’intensité. Dommage.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
un bon moment; oui on a déjà vu mieux, mais bien pire; certains personnages sont sous utilisés comme Slimane Dazi; LA ISLA MINIMA était plus rythmé pour faire le parralèle