La Mondo-Note :
Carte d’identité :
Nom : The Aftermath
Père : James Kent
Date de naissance : 2018
Majorité : 01 mai 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : Angleterre
Taille : 1h48 / Poids : NC
Genre : Drame, Romance, Guerre
Livret de famille : Keira Knightley, Jason Clarke, Alexander Skarsgård…
Signes particuliers : Un drame romanesque émouvant.
UN TRIANGLE AMOUREUX DANS LA TOURMENTE DE LA GUERRE
LA CRITIQUE DE CŒURS ENNEMIS
Synopsis : Hambourg, 1946. Au sortir de la guerre, Rachel rejoint son mari Lewis, officier anglais en charge de la reconstruction de la ville dévastée. En emménageant dans leur nouvelle demeure, elle découvre qu’ils devront cohabiter avec les anciens propriétaires, un architecte allemand et sa fille. Alors que cette promiscuité forcée avec l’ennemi révolte Rachel, la haine larvée et la méfiance laissent bientôt place chez la jeune femme à un sentiment plus troublant encore.
Basé sur un best-seller de Rhidian Brook (The Aftermath) qui s’était inspiré de l’histoire de son grand-père envoyé en 1946 à Hambourg pour y superviser la reconstruction de la ville après la guerre, Cœurs Ennemis vient s’ajouter à la longue liste des drames romanesques sur fond de Guerre Mondiale, presque un inépuisable sous-genre en soi capable du meilleur comme du pire. Keira Knightley, Jason Clarke et Alexander Skarsgard sont les trois visages principaux de cette histoire suivant l’épouse d’un officier de l’armée britannique venue rejoindre son époux en Allemagne à l’issue du conflit meurtrier. Dans l’immense demeure qui leur est assignée où vivent un père et sa fille, Rachel Morgan va devoir composer avec ces deux étrangers que son mari à inviter à rester pour partager les lieux. Une situation de cohabitation qui va vite devenir étouffante tant les rancœurs post-guerre sont encore vives.
Pour ceux qui se souviennent de Suite Française, le film Saul Dibb avec Michelle Williams et Matthias Schoenaerts sorti en 2015, Cœurs Ennemis est un peu du même acabit, à la seule différence près qu’il se pose dans un contexte finalement assez rarement traité au cinéma, l’après-guerre dans une Allemagne dévastée où tout est à reconstruire. James Kent y ficelle assez bien son affaire et signe un film élégant, assez prenant, qui parvient à nous attacher à ses personnages plutôt convaincants. A commencer par cette mère qui n’arrive pas à surmonter le deuil de son enfant, victime des bombardements londoniens, drame qui aura pour effet de décupler sa haine envers l’ennemi d’hier incarné par ces allemands avec qui elle est contrainte de cohabiter sans réaliser qu’eux aussi, doivent faire face à leurs propres traumatismes. Avec justesse et pudeur, James Kent porte un regard bouleversant sur le deuil à travers ce couple brisé par la perte d’un enfant. Un ressort qui offre au film son meilleur visage, menant à cette idée que dans un camp comme dans l’autre, les guerres mettent les hommes à égalité sur l’autel du malheur causé par les puissants.
Porté par de formidables comédiens dont une excellente Keira Knightley, Cœurs Ennemis est une histoire émotionnellement efficace, ce qui permet de compenser la mise en scène assez lisse d’un James Kent qui n’a jamais été reconnu pour sa créativité (voir l’ampoulé Mémoires de Jeunesse). Si en définitive le film s’oublie assez vite, il saura sur l’instant toucher les cœurs les plus sensibles, lesquels ne manqueront pas de s’attendrir pour cette histoire de passion contrariée. Dommage qu’il manque juste d’un peu de finesse d’écriture pour mieux ériger son histoire. Comme le basculement romanesque par exemple, le nœud dramatique du film, qui est aussi mal que trop brutalement amené, esquintant ainsi sa crédibilité. Ou encore comme le passé de l’antagoniste incarné par l’intense Alexander Skarsgard, que l’on aurait aimé voir plus mystérieux et trouble afin de renforcer la dimension tragique du récit en lui laissant une touche d’énigmatique qui aurait été la bienvenue. Mais Coeurs Ennemis semble ne pas vouloir assumer ce qu’il aurait pu être à savoir un exercice plus complexe qu’il n’est au final.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
Merci pour cette critique, mais lire le livre apporte beaucoup car il enrichit ce film « un peu trop lisse » et lui redonne le côté dramatique, écrit suivant les souvenir de son père et son grand-père qui avait vécu dans la même situation. https://www.theguardian.com/books/2013/jun/03/the-aftermath-rhidian-brook-review
Les films les plus intéressants qui vous attireront à la dernière scène vous éveilleront l’esprit et vous attireront à travers des événements instables et imprévisibles.