[Note spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : Buh-Ning
Père : Lee Chang-Dong
Date de naissance : 2018
Majorité : 29 août 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : Corée du Sud
Taille : 2h28 / Poids : NC
Genre : Drame, Thriller
Livret de famille : Yoo Ah-In, Steven Yeun, Jeon Jong-seo…
Signes particuliers : Lee Chang-Dong joue se mue en fin portraitiste pour parler de la société coréenne.
UN FILM QUI AVANCE MASQUÉ
LA CRITIQUE DE BURNING
Résumé : Lors d’une livraison, Jongsu, un jeune coursier, tombe par hasard sur Haemi, une jeune fille qui habitait auparavant son quartier. Elle lui demande de s’occuper de son chat pendant un voyage en Afrique. À son retour, Haemi lui présente Ben, un garçon mystérieux qu’elle a rencontré là-bas. Un jour, Ben leur révèle un bien étrange passe-temps…
Habitué de la sélection officielle cannoise après y avoir présenté Secret Sunshine et Poetry, respectivement couronné du prix d’interprétation féminine et du prix du scénario en 2007 et 2010, le réalisateur coréen Lee Chang-Dong était de retour sur la Croisette cette année avec son nouveau long-métrage, Burning, un drame teinté de thriller tournant autour de Jongsu, un jeune coursier qui retrouve par hasard une ancienne fille de son quartier, dont il devient le petit-ami. A son retour d’un voyage en Afrique dont elle rêvait depuis longtemps, Haemi lui présente Ben, un garçon mystérieux qu’elle a rencontré là-bas et qui a pour lui un bien étrange passetemps…
Si le pitch de Burning vous paraît mystérieux, dites-vous bien que le film est à son image. Pour ainsi dire, si Burning brille par quelque chose, c’est bien par le parfum de mystère opaque qui borde les contours de son histoire, laquelle choisit souvent de laisser le spectateur face à ses propres interprétations plutôt que de lui asséner sa ou ses vérité(s). De fait, il sera possible d’interpréter de mille et une façon la toile d’araignée que déploie le film de Lee Chang-Dong, oeuvre jouant ouvertement la carte du minimalisme épuré, de la dilatation du temps ou encore du hors-champ et des non-dits, pour instiller une atmosphère d’ambiguïté sourde autour de son trio de comédiens incarnant une histoire subtilement lymphatique. Et derrière les reflets de cette troublante relation qui se matérialise à l’écran, Burning de surtout tenir un discours à la hargne froide, sur la société coréenne à double niveau et la terrible lutte des classes qui y fait rage. Une thématique récurrente du cinéma d’auteur coréen depuis plus d’une dizaine d’années. Mais la proposition, aussi audacieuse et complexe soit-elle, peine tout de même à trouver son idéal accomplissement dans un film bien long, parfois inutilement, ce qui a pour effet de casser un peu le pouvoir de fascination qui l’anime.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux