Mondociné

AFTERSHOCK de Nicolas Lopez
Sortie DVD – critique (catastrophe/horreur)

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Spectateurs

AftershockMondo-mètre :
note 6.5
Carte d’identité :
Nom : Aftershock
Père : Nicolas Lopez
Livret de famille : Eli Roth (Gringo), Natasha Yarovenko (Irina), Ariel Levy (Ariel), Nicolás Martínez (Pollo), Lorenza Izzo (Kylie), Andrea Osvart (Monica), Ignacia Allamand (la guide), Selena Gomez (caméo)…
Date de naissance : 2012
Majorité au : 27 novembre 2013 (en DVD et Blu-ray chez Wild Side Video)
Nationalité : États-Unis, Chili
Taille/Poids : 1h29 – 10 millions $

Signes particuliers (+) : Une série B entre le thriller catastrophe et le survival gore, à la fois efficace, trash, jouissivement dégueu et sans concession. Une bonne distraction pour amateurs de craspec hardcore qui en plus, se paye le luxe d’un visuel élégant et soigné ne tombant jamais dans le cheap ou le ridicule. Un excellent moment et un bon hit, section « DTV ».

Signes particuliers (-) : Quelques maladresses et facilités dans l’écriture d’un film faussement ambitieux et en réalité plus proche de la bis roublard. Sauf que ça fonctionne, et c’est bien là le principal.

 

CHILI CON HOMBRE CARNE

Résumé : Des touristes en vacances au Chili affrontent un terrible tremblement de terre laissant le pays dans le chaos…

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Un groupe de touristes américains en vacances au Chili se retrouvent pris au piège du chaos lorsque le pays est victime d’un gigantesque tremblement de terre et de multiples répliques tout aussi ravageuses. Ils vont devoir lutter pour leur survie et pour se sortir de cet enfer cauchemardesque alors que le pays est en proie à la folie et la peur. Sur le papier, Aftershock a tout l’air de la grande fresque lacrymale et émotive (style The Impossible sur le tsunami asiatique de 2004) calibrée pour retourner les tripes en fonçant à toute berzingue sur la route des Oscars… Ah pardon, non pas du tout. On recommence… En fait, on avait oublié de vous préciser que c’est une série B horrifique ultra-énervée et extrême, produite et présentée par le furibard Eli Roth. Rien à voir donc.

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Réalisateur de comédies noires au Chili, le cinéaste sud-américain Nicolas Lopez reçoit l’aide providentielle d’un grand bonhomme du cinéma de genre, le génialement barré Eli Roth, pour l’aide à matérialiser son nouveau film qui prend un virage à 90° par rapport à ses précédents travaux. C’est en discutant des terribles tremblements de terre qui ont frappé le pays en 2010 (magnitude de 8.8 sur l’échelle de Richter quand même) que les deux artistes ont eu l’idée d’Aftershock. Ils auraient pu se lancer dans un grand projet de drama catastrophe mais non, c’était pas leur souhait et on peut les comprendre. En lieu et place, ils nous ont pondu à quatre mains un « disaster flick movie » comme ils disent. En somme, un bon gros film hardcore sonnant comme une décharge horrifiante ignoble et sans limites, prenant pour contexte un cadre catastrophe, mais virant rapidement au cauchemar plus proche du survival sans concessions. Mon premier, Nicolas Lopez, coécrit et met en scène, mon second, Eli Roth, coécrit avec lui, produit et joue dedans, mon tout est à l’arrivée une petite péloche sans prétention et ultra-décomplexée qui dépote, archi-violente et généreuse.

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Construit de façon très classique avec un long prologue (un poil trop d’ailleurs, plus de 30 minutes) présentant des personnages archétypaux et des situations assez clichées, Aftershock part d’un postulat catastrophe pour mieux vriller au pur film d’horreur dans une ambiance quasi-apocalyptique. Un tremblement de terre, le chaos, la désorientation, la prison du coin qui s’est effondrée, ses prisonniers frappadingues qu’elle contenait désormais lâchés dans la nature… Ce dernier point est celui qui fera basculer le film dans le pur film de genre alors qu’il était jusque-là dans le registre formaté du catastrophe, malgré quelques effets gores présents lors de la semi-efficace scène du drame. Nicolas Lopez entame alors un dernier acte fou furieux en forme de course-poursuite entre des tarés et une poignée de survivants (nos héros) luttant pour leur survie. Le budget est moyen, peu élevé mais quand même confortable pour le genre  (10 millions $) et Nicolas Lopez et Eli Roth vont réussir à en tirer le meilleur avec un résultat assez rusé et truqueur qui fait aisément la blague avec ses effets bien matérialisés, aidés par une mise en scène roublarde qui sans en montrer énormément, parvient largement à faire mouche. Concentré sur moins d’1h30 et déchainé avec un rythme effréné une fois le film entré dans le vif de son sujet (soit vers la 35ème minute), Aftershock va démontrer (en forçant bien évidemment méchamment le trait) que finalement, la nature humaine est  bien que pire la nature tout court. Non pas que le film de Nicolas Lopez veuille passer un message ou quoi ou qu’est-ce, attention, mais il s’appuie sur une mécanique classique du genre ayant soutenu pas mal de films d’horreur depuis des lustres.

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Aftershock est loin d’être parfait. Une entame un peu longue durant laquelle on se languit un tantinet que le « shock » en question se produise, une narration assez simple ensuite, écrite sans finesse et se fendant de facilités mais voilà, l’horreur qui va se déployer sous nos yeux aura de quoi largement satisfaire les basses envies des amateurs de films extrêmes et choquants. Aftershock ne reculera devant rien pour nous pousser dans nos retranchements sans se poser la moindre question vis à vis de la bonne morale. Tout y passe, personnages écrabouillés, violeurs sans pitié, tortures, victimes cramées vivantes, bébé carbonisé, le film de Nicolas Lopez est un tunnel douloureux, parfois insoutenable, mais où les exactions commises sont inscrites dans une histoire au lieu de fonctionner juste pour elle-même comme du côté d’un Hostel ou d’un Saw (deux excellents films mais à la mécanique différentes). Pour ceux qui affectionnent le gore mais pas trop le torture porn, Aftershock est fait pour vous. Toute l’horreur ignoble des pires films du genre mais avec des efforts pour atténuer la gratuité de ses séquences les plus atroces.

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Malgré ses évidents défauts, son inspiration aléatoire, ses quelques raccords maladroits et une interprétation globalement mauvaise, cette série B faussement modeste (ou au contraire faussement ambitieuse et en réalité parfois à la lisière du DTV ridicule sans jamais y chuter fatalement) est plutôt réussie, sauvée par le divertissement sympathique qu’il propose, par ses dérives salement dérangeantes inscrites dans un script où tout peut se passer et où personne n’est à l’abri d’une fin terrible et enfin par un visuel d’ensemble plutôt élégant et cinégique et une efficacité frontale. Noir et désespéré avec une bonne dose de second degré clin d’oeil au spectateur, Aftershock multiplie les facilités et les petites erreurs dissonantes mais l’ensemble est suffisamment distrayant pour convaincre et faire passer un très bon moment… bien trash.

Test DVD : D’emblée, on se doit de le dire, on est content que le film sorte en DTV chez nous. C’était pas forcément pari gagné pour une petite production de genre de cet acabit. Même si on l’aurait bien vu en salles, Aftershock a la chance de sortir sous un label sérieux qui a pu soigner sa distribution, ce qui n’aurait pas forcément été le cas à travers une sortie chez un distributeur plus mineur. L’édition DVD a du coup de la gueule avec une copie propre et quelques bonus agrémentant le film, même s’ils ne sont pas très nombreux. Un court making-of du tournage de 9 minutes et un module intitulé « un casting de choc » sont les seuls suppléments au menu. Ils permettent cela dit de découvrir que la production a été assez mouvementée. Sinon, bonne chose, le format d’origine en 1:85 a été respecté, même si le film est aussi compatible 16/9eme et 4/3. Côté son. Le DVD nous offre un puissant Dolby et DTS 5.1, ce qui est agréable. Sur le blu-ray, c’est directement le DTS 5.1. A tant qu’à faire. Allez, y’a plus qu’à garnir votre étagère « cinoche de genre ».

Bande-annonce :

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