Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Dead Mine
Père : Steven Sheil
Livret de famille : Miki Mizuno (Rie), Sam Hazeldine (Stanley), Ario Bayu (Prawa), Les Loveday (Price), Carmen Soo (Su-Ling), Jaitov Tigor (Papi), Joe Taslim (Djoko), Mike Lewis (Ario)…
Date de naissance : 2012
Majorité au : 15 mai 2013 (en DVD)
Nationalité : Indonésie
Taille : 1h27
Poids : Petit budget
Signes particuliers (+) : Cette première tentative estampillée HBO Asia lorgnant du côté de The Descent, est regardable à défaut de plus. Un film pour trajet d’avion, divertissant et calibré même s’il ne sustente guère.
Signes particuliers (-) : Une série B simpliste et pas très bien (voire pas du tout) écrite, multipliant les situations clichées dans un film copieur et peu inspiré, manquant de poigne et de hargne pour au moins le faire correctement. Cheap et trop insuffisant pour convaincre.
SPELEO EN TERRAIN CONNU
Résumé : Une expédition archéologique encadrée par des soldats, s’aventure dans les profondeur de la jungle indonésienne à la recherche d’une mine mystérieuse. Poussés par un accrochage avec des autochtones à s’y retrancher, ils vont regretter de s’être lancés là-dedans…
La branche asiatique de l’incontournable network américain HBO se sent pousser des ailes dans la création originale et a désormais pour ambition de développer et produire des oeuvres destinées au marché local voire éventuellement international. Rien de mieux pour cela que de miser sur le cinéma de genre à petit budget, registre qui bénéficie toujours d’une bonne base question public et qui est facilement exportable pour peu que le produit réponde aux canons traditionnels en vogue, auxquels les légendes locales conféreront un exotisme qui sera un plus argumentaire de vente. Dead Mine est donc un premier coup d’essai balbutiant, série B indonésienne avec une histoire passe-partout de membres d’une expédition flanqués de force dans une mine abandonnée qui dévoilera des mystères terrifiants. Le sujet de base prend appui sur la légende asiatique du soit-disant trésor du général japonais Yamashita (qui aurait planqué un fabuleux magot tout en lingots d’or quelque part aux philippines, magot ardemment recherchés par les chasseurs de trésors depuis des lustres) et se la joue action fantastico-horrifique à suspens et en quasi huis-clos dans une vieille mine décrépie. Réalisé par le méconnu Steven Sheil (Mum & Dad) et doté d’un casting de comédiens internationaux (mais à la notoriété toute relative) avec des anglais, une nippone et bien sûr, des indonésiens, Dead Mine a tout pour être un DTV sympathique.
Sur le papier, Dead Mine n’a pas l’air d’avoir inventé grand-chose. Et en effet, dans l’exécution, l’impression se confirme. Cette gentillette série B surfant en partie sur le The Descent de Neil Marshall avec ses créatures monstrueuses en milieu souterrain claustrophobique, est un pur produit archi-calibré pour faire le spectacle en divertissant suffisamment le spectateur pour l’empêcher de réfléchir et de prendre conscience de la paresse et de l’artificialité de la bouse qu’il est en train de regarder. Et le pire, c’est qu’il y arriverait presque, Dead Mine passant par moments pour un film pas extraordinaire mais à la lisière du correct et du regardable, distraction horrifique sans ambition mais honnête avec ce qu’il faut de décalage nanardesque pour amuser. Au demeurant, l’affaire se suit sans réel déplaisir grâce au sens du timing d’un film construit avec une mécanique conférant à l’horlogerie fine. Péripéties et rebondissements aussi réguliers qu’un rythme cardiaque de sportif de haut niveau, arc dramatique calqué sur des fondamentaux stéréotypés, clichés en masse pour que l’on se sente en terrain connu et balisé (les traditionnels gentils et les têtes à claque), Dead Mine n’a pas la prétention de renouveler quoique ce soit ou de faire dans l’originalité mais seulement de proposer un divertissement immédiat et périssable remplissant avec sincérité une seconde partie de soirée consacrée au genre ou bouchant un trou dans un long trajet en train ou en avion, au choix.
En réchauffant du vieux dans une ancienne marmite rouillée, Steven Sheil arrive à servir un plat à la bonne franquette, avec un zeste de sens de la distraction, juste ce qu’il faut pour que la pilule passe sans rester bloquée dans la gorge. Dommage alors que ladite pilule n’ait pas plus de goût, genre celui du bon survival hardcore et racé, recyclant certes, mais avec une volonté de copier le meilleur de la production et pas le pire. Car malgré ses quelques effets qui n’impressionneront toutefois pas grand-monde et son histoire loufoque fleurant lointainement le parfum de grand n’importe quoi des années 80, Dead Mine reste quand même très timoré dans son approche du genre, plus près du thriller fantastique à suspens que du film d’horreur terriblement angoissant et viscéral, là où il aurait pu justement compenser ses carences en originalité. Peut-être bloqué par un cahier des charges restrictif en termes graphiques, Steven Sheil en oublie de prendre à bras le corps son métrage pour essayer de l’élever au rang de série B hargneuse et le laisse davantage errer du côté de la petite bisserie quelconque au schéma trop basique pour convaincre et manquant de générosité dans son spectacle horrifique.
Ceux qui feront de Dead Mine la pierre angulaire d’une soirée pop corn placée sous le signe de l’horreur, risqueront de tomber de haut et de finir frustré en prenant le chemin de leur lit. Un peu lente à démarrer et légèrement cheap (les maquillages notamment) sans toutefois trop trahir son moyen budget, cette première production HBO Asia est avec le recul assez mauvaise, trop codifiée et trop sage pour prétendre à apporter quelque-chose à son audience même si, sur le moment, elle remplit à demi son contrat passé avec le spectacle simplement sympathique. On espère juste qu’il s’agit là de « débuts » et que la suite aura un peu plus de courage et de qualité car dans « création originale », il y a quand même « création » et… « originale ».
Bande-annonce :