LE MANOIR HANTÉ de Justin Simien : la critique du film

Disney, cet écosystème financier quand même assez malin. Les mecs font notamment deux choses : des films et des parcs à thème. Quand un film cartonne au cinéma, ils en font une attraction pour leurs parcs à thème. Quand une attraction cartonne dans les parcs à thème, ils en tirent un film pour le cinéma. Le business est total. Et le pire, c’est que ça marche !

Il y a deux ans, Disney tentait d’imaginer un film à partir de Jungle Cruise, l’une de leurs plus veilles et célèbres attractions. Sorte de croisement entre Pirates des Caraïbes et Indiana Jones, le blockbuster de Jaume Collet-Serra porté par Dwayne Johnson fonctionnait comme un chouette et fun film d’aventure estival. Cette fois, Disney ressort un autre classique des parcs, le célèbre manoir hanté. Un classique du parc qui avait déjà inspiré un film (assez médiocre) en 2003 : Le Manoir hanté et ses 999 fantômes avec Eddie Murphy. Réalisé par Justin Simien dont c’est le second long-métrage après le satirique Dear White People, Le Manoir Hanté nous enferme dans les couloirs plein de fantômes de l’immense bâtisse aux 1001 légendes. Et c’est encore gagné !

Certes Le Manoir Hanté ne restera pas dans les annales comme un super film prêt à devenir culte avec le temps. Pas plus que Jungle Cruise avant lui. Mais avce une modestie qui n’a d’égale que son budget XXL (157 millions quand même), Justin Simien pourra se vanter d’avoir (bien) rempli la mission qui lui a été confiée. Imaginant une histoire au coeur d’une Nouvelle-Orléans bien connue pour son folklore fantastique, le cinéaste pose tous les marqueurs renvoyant à la célèbre attraction du parc et les intègre à un film fantastique calibré pour un public familial. Dans l’esprit de fantaisies surnaturelles à la Beetlejuice (auquel on passe très vite), Le Manoir Hanté roule à l’amusement et donne l’étonnante sensation d’être physiquement replongé dans l’attraction Disneyland que l’on a pu arpenter… mais en film. On y reconnaît certains motifs, certains procédés, certains décors ou grigris horrifiques… Toute l’attraction défile sous nos yeux avec une bonne histoire autour pour la faire tenir debout. Très sympathique, rythmé, drôle et gentiment frissonnant, avec plein de trouvailles visuelles au passage, le film a tout pour plaire. A condition qu’il trouve son public au cœur de l’été, ce qui n’est malheureusement pas gagné.