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Nom : The King’s Man
Père : Matthew Vaughn
Date de naissance : 2020
Majorité : 29 décembre 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h11 / Poids : NC
Genre : Action
Livret de Famille : Ralph Fiennes, Gemma Arterton, Rhys Ifans, Djimon Hounsou, Matthew Goode, Harris Dickinson, Daniel Brühl, Charles Dance, Stanley Tucci…
Signes particuliers : Une préquelle qui n’a pas la même saveur pop.
AUX ORIGINES
NOTRE AVIS SUR THE KING’S MAN PREMIERE MISSION
Synopsis : Lorsque les pires tyrans et les plus grands génies criminels de l’Histoire se réunissent pour planifier l’élimination de millions d’innocents, un homme se lance dans une course contre la montre pour contrecarrer leurs plans.
La franchise Kingsman bat son plein. En attendant un troisième opus retardé par la pandémie, la saga s’autorise déjà un petit détour par la case « préquelle », d’ordinaire la voie de garage des franchises à bout de souffle. Sauf que là, petite nuance, le projet avait germé dans la foulée non pas du second opus mais du premier. Bien entendu, pas de Taron Egerton (ça tombe bien, il était occupé ailleurs) puisque l’histoire nous expédie dans les coulisses de la Première Guerre Mondiale, au cours de laquelle serait née l’organisation, sous l’impulsion du Duc d’Oxford. Côté casting, il fallait un comédien british qui allie charisme, élégance et noblesse gentleman-esque. Très simple, il n’y avait pas 36 solutions dans ces cas-là. Colin Firth ayant déjà été utilisé, restait Ralph Fiennes, qui semble toujours être dispo pour tout à en croire son rythme de travail.
Est-ce le changement d’époque ? Le changement de casting ? Ou peut-être le changement d’univers et ce besoin de devoir l’installer puisque l’on revient aux « prémisses », mais toujours est-il que ces origines n’ont vraiment pas la même saveur que les deux Kingsman produits à ce jour. Et cette différence de taille ne rend vraiment pas service au film. Pourtant, Matthew Vaughn est toujours aux commandes, les mêmes scénaristes officient sur le script, le concept est à peu près là, mais rien n’y fait. Cette Première Mission semble avoir été cuisinée dans un moule différent, un moule plus lisse, plus standard. Dépourvu de ce charme pop et délirant qui faisait toute la force et l’originalité des Kingsman, cette origin story sombre dans une conduite très conventionnelle qui défigure le visage même de la saga et son esprit vital. Payant déjà une narration particulièrement laborieuse tractée par un décorum historique qui risque d’en égarer plus d’un (tous ceux venus chercher juste du divertissement « sans prise de tête » dixit l’expression à la mode), Première Mission s’applique à remplir son cahier des charges en matière de spectacle et d’action mais rares sont les fulgurances qui rappellent que Kingsman est une savoureuse franchise à part, une franchise un peu barrée, une franchise forte d’une personnalité bien trempée, une franchise capable de s’autoriser tous les excès les plus jouissivement fun et loufoques. Ici, le goût de l’alcool semble s’être évaporé à la cuisson. Mis à part une poignée de plans éparpillés ça et là, Matthew Vaughn manque cruellement d’inspiration aux manettes, et illustre plus qu’il ne réalise un divertissement d’action trop banal pour porter valeureusement la marque Kingsman, en plus d’être mécanique et pataud dans son élaboration.
Par Nicolas Rieux