Carte d’identité : Nom : Artemis Fowl Père : Kenneth Branagh Date de naissance : 2019 Majorité : 12 juin 2020 Type de sortie : sur Disney+ Nationalité : USA Taille : 1h33 / Poids : 125 M$ Genre : Aventure, Fantastique
Livret de famille : Ferdia Shaw, Colin Farrell, Lara McDonnell, Judi Dench…
Signes particuliers : Horrible. Tout simplement.
ARTEMIS FLOP
NOTRE AVIS SUR ARTEMIS FOWL
Synopsis :Artemis Fowl, un génie de 12 ans, descendant d’une longue lignée de malfaiteurs, cherche désespérément à sauver son père pris en otage. Afin de payer la rançon, il doit infiltrer une ancienne civilisation souterraine : le monde des fées, éblouissant et technologiquement avancé. Son but est de mettre la main sur l’Aculos, l’artefact magique le plus prisé des fées, à la puissance incomparable et qui servira de monnaie d’échange. Pour y arriver, Artémis concocte un plan machiavélique, si dangereux qu’il se retrouvera au cœur d’une guerre des nerfs avec les fées toutes-puissantes.
Victime de l’épidémie du Covid-19, l’attendu Artemis Fowl (enfin, on suppose que certains l’attendaient) devait sortir en salles avant de se retrouver poussé vers la plateforme Disney+. Pourtant, cette adaptation d’une saga littéraire à méga-succès vendue comme une grande aventure fantastique « dans la lignée d’Harry Potter« , semblait être une grosse sortie pour la maison de Mickey qui y a investi 125 millions de dollars quand même. De là à dire que le studio s’est rendu compte de l’ampleur de la catastrophe et s’est servi de l’épidémie comme excuse pour faire double coup (s’éviter une douloureuse sortie en salles et au passage alimenter sa plateforme avec un truc nouveau), il n’y a qu’un pas que l’on serait presque tenté de franchir. Réalisé par le renommé Kenneth Branagh, Artemis Fowl suit le destin du jeune Artemis Fowl (comme le Port-Salut, c’est écrit dessus), fils d’un richissime paternel du même nom aux activités ambiguës, qui va se servir de son intelligence hors du commun pour mener un combat contre le mystérieux peuple des fées.
La réputation des bouquins n’est plus à faire, eux qui ont rythmé bien des enfances. Mais après la lumière des lectures, les ténèbres d’un film dont la magie ne se retrouve que dans l’histoire, certainement pas dans le pathétique spectacle proposé. Et ras-le-bol de l’éternelle excuse « c’est pour les gosses », elle ne justifie pas pareil déluge de médiocrité. Plus concrètement, quels sont les problèmes de cet Artemis Fowl ? La question est un vrai casse-tête car Artemis Fowl n’a pas « des problèmes », le film EST un problème tant tout y est aussi gênant qu’une bonne grosse blague graveleuse du tonton bourré en plein repas de noël devant mamie et les gamins. Par quoi commencer… Les personnages ? Aucune connexion ne s’établit entre eux et le spectateur. On se contrecarre de tout. Et le problème dans ces cas-là, c’est que la seule occupation qui reste pour tuer le temps, c’est s’attarder sur tout ce qui chie en escadrille. L’histoire ? Confuse et extrêmement mal racontée, avec cette fâcheuse tendance à nous balancer dans un univers en improvisant ses codes au fur et à mesure au lieu de l’élaborer méthodiquement (la force des adaptations d’Harry Potter par exemple). Tare à laquelle s’additionnent des dialogues tous plus neuneus les uns que les autres et qui, probablement parce que c’est « pour les gosses », n’ont de cesse de répéter 2-3 fois les mêmes choses pour être bien sûr que ça rentre.
Les effets spéciaux ? Si tant est que l’on peut appeler « effets spéciaux » ce ramassis digitaux sur fonds verts passablement dégueu. Les acteurs ? En dehors d’un mioche insupportable et anti-charismatique, Artemis Fowl compile des absences, absences de comédiens qui ne semblent pas y croire une seule seconde. Avec une mention honorifique à la malheureuse Judi Dench, affublé d’un costume de bouffone vert ridicule, et qui décidément les enchaîne après le désastre qu’était Cats. Ridicule, c’est malheureusement l’adjectif qui colle le mieux à cette débandade dirigée par un Kenneth Branagh sans idées. On a souvent vu l’acteur-réalisateur en mode solide faiseur hollywoodien mais là, il pousse loin le concept de la platitude tambouillesque régie par un cahier des charges aux fraises. A fuir, pour les fans des romans comme pour les autres.