Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Invincible
Pères : Angelina Jolie
Date de naissance : 2014
Majorité : 07 janvier 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h14 / Poids : NC
Genre : Biopic, Guerre
Livret de famille : Jack O’Connell (Louie Zamperini), Domhnall Gleeson (Phil), Garrett Hedlund (Fitzpatrick), Miyavi (The Bird), Jai Courtney (Cup), Finn Wittrock (Mac)…
Signes particuliers : La vie méconnue de Louis Zamperini, athlète olympique plongé dans l’enfer de la seconde guerre mondiale et des camps de prisonniers japonais. Par Angelina Jolie.
LA LEÇON DE VIE DE LOUIE ZAMPERINI
LA CRITIQUE
Résumé : L’incroyable destin du coureur olympique et héros de la Seconde Guerre mondiale Louis « Louie » Zamperini dont l’avion s’est écrasé en mer en 1942, tuant huit membres de l’équipage et laissant les trois rescapés sur un canot de sauvetage où deux d’entre eux survécurent 47 jours durant, avant d’être capturés par la marine japonaise et envoyés dans un camp de prisonniers de guerre. L’INTRO :
Bien qu’elle n’ait pas complètement abandonné la comédie, l’actrice Angelina Jolie a pris ses distances avec le métier de comédienne depuis quelques années, avec l’envie de se consacrer davantage à la réalisation. Après un premier effort en 2012 avec Au Pays du Sang et du Miel, la nouvelle cinéaste matérialise un projet qui dormait dans les tiroirs d’Universal depuis près de 60 ans. En 1957, le studio hollywoodien avait acquis les droits de l’histoire de Louie « Zamp » Zamperini, jeune garnement promis à un avenir de petit délinquant avant de devenir un athlète olympique reconnu à l’histoire incroyable, soldat durant la Deuxième Guerre Mondiale, naufragé en mer après le crash de son bombardier abattu, puis capturé par les japonais avant d’être envoyé en camp de prisonniers. Universal souhaitait monter le projet avec Tony Curtis. Nicolas Cage s’y intéressa bien des années plus tard. Finalement, ce sera suite au best-seller de Laura Hillenbrand best-seller Unbroken: A World War II Story of Survival, Resilience, and Redemption (2010) que Invincible naîtra. Un projet passé entre les mains des scénaristes William Nicholson (Gladiator) puis Richard LaGravenese (Sur la Route de Madison, Erin Brokovich) avant que les Frères Coen n’en rédigent la version finale. Devant sa caméra, Angelina Jolie confiera le très exigeant premier rôle à l’étoile montante du cinéma britannique Jack O’Connell (Les Poings contre les Murs, ’71). Le chanteur et guitariste japonais Miyavi endosse l’uniforme de son « adversaire » japonais, le chef de camp surnommé « The Bird ». Domhnall Gleeson, Jai Courtney ou encore Garrett Hedlund complètent une distribution jeune et riche en talents.L’AVIS :
Structuré en trois parties, sa jeunesse olympique, son périple de 51 jours à bord d’un canot de sauvetage, puis les affres des camps de prisonniers japonais, Invincible est une belle fresque de grande ampleur magnifiant une histoire extraordinaire comme seule la vie et le monde sont capables de nous en offrir. Confectionné avec savoir-faire pour mettre en valeur cette odyssée humaine incroyable et lumineuse parlant de pardon, de courage, de dépassement de soi et de survie, Invincible est un beau récit d’aventure tragique, un film solide, porté par un impressionnant Jack O’Connell, qui ne fait qu’accroître toute l’admiration que l’on peut avoir pour son talent encore brut. Angelina Jolie n’a pas eu peur une seconde de l’ampleur du projet et s’y abandonne avec passion, parvenant à restituer certaines des thématiques qui jalonnaient son histoire, l’exaltation communicatrice de la force de son personnage, son détournement de tout sentiment de vengeance au profit d’un appel au pardon et les capacités mentales qui peuvent habiter un homme épaulé dans son enfer par ses convictions, par sa rage de vivre, de tenir, de survivre.Très portée sur un classicisme aussi bien visuel que narratif, Angelina Jolie avait des ambitions hautes et louables avec Invincible, elle ne les atteint pas toutes. La cinéaste souhaitait faire un film à cheval entre l’Amérique et le Japon, souhaitait éviter l’écueil du manichéisme en injectant de la profondeur chez tous ses personnages, américains comme japonais. Force est de constater que le pari n’est pas toujours réussi. On aurait aimé voir la cinéaste injecter davantage de finesse et de subtilité dans la relation ambivalente aux allures d’affrontement mental opposant Louie Zamperini à son geôlier « The Bird ». On aurait la voir mieux dessiner les contours de ce chef de camp cruel et sadique, mieux mettre en valeur son point de vue afin de transcender cette opposition, ici trop réduite. De même, on aurait aimé un meilleur équilibre structurel dans cette fresque alourdie par une troisième partie qui occupe une très grande place mais qui manque de dynamisation et de renouvellement de ses enjeux dramatiques internes pour éviter toute redondance. En résulte une sensation de longueur et de répétition qui aurait pu pourtant être évitée et gommée.Classique mais bien fait, ambitieux mais passant à côté de certaines de ses notes d’intention, linéaire mais accrocheur, épique sans l’être pleinement, Invincible est du bel ouvrage qui ne parvient pas à se hisser au-dessus du spectacle académique émouvant, calibré pour les Oscars. Un biopic élégant, avant tout hommage à un homme extraordinaire à l’histoire tout aussi extraordinaire, et une belle leçon de vie.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux