Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Jack Ryan: Shadow Recruit
Père : Kenneth Branagh
Livret de famille : Chris Pine (Jack Ryan), Kevin Costner (Harper), Keira Knightley (Cathy), Kenneth Branagh (Viktor Cheverin), Colm Feore (Rob), Nonso Anozie (Embee)…
Date de naissance : 2013
Majorité au : 29 janvier 2014 (en salles)
Nationalité : USA
Taille : 1h46
Poids : 80 millions $
Signes particuliers (+) : Un thriller passe plat, qui se regarde sans rien exiger en retour.
Signes particuliers (-) : Parce que Jason Bourne est passé depuis par là, parce que Kenneth Branagh n’a pas vraiment l’étoffe d’un metteur en scène capable de tenir un suspens d’action haletant, ce revival des aventures de Jack Ryan sonne comme un acte manqué passé de mode et d’un autre temps. Mollasson, trop impersonnel et fade, ce thriller d’action est plus laborieux que divertissant. Sa distribution cabotine ne le sauve même pas de l’ennui.
DÉCOUVREZ « LA VIE DE RYAN »
LA CRITIQUE
Résumé : Ancien Marine, Jack Ryan est un brillant analyste financier. Thomas Harper le recrute au sein de la CIA pour enquêter sur une organisation financière terroriste. Cachant la nature de cette première mission à sa fiancée, Jack Ryan part à Moscou pour rencontrer l’homme d’affaires qu’il soupçonne d’être à la tête du complot. Sur place, trahi et livré à lui-même, Ryan réalise qu’il ne peut plus faire confiance à personne. Pas même à ses proches.
Fort de son expérience pourtant mitigée sur le marvelien Thor, le britannique shakespearien Kenneth Branagh semble avoir pris goût au blockbuster américain et le voilà qui nous ressort du placard ce vieux patriote de Jack Ryan, illustre héros fictif de plus d’une douzaine de romans signés Tom Clancy, et qui vient refaire surface au cinéma pour la cinquième fois (six avec le téléfilm). Créé en 1984, le personnage est déjà apparu sous les traits d’Alec Baldwin (A la Poursuite d’Octobre Rouge), d’Harrison Ford (Jeux de Guerre et Danger Immédiat) et de Ben Affleck, son dernier interprète en date. C’était en 2002 avec le reboot La Somme de Toutes les Peurs. Plus de dix ans après les faits, Jack Ryan se paye donc un nouveau reboot, le deuxième consécutif, peut-être avec l’intention de lancer cette fois-ci une franchise concurrentielle à James Bond, qui sait… Enfin si, on sait. Les résultats décevants du film au box office américain auront probablement d’ores et déjà enterrés tout embryon d’idée de la sorte.
Sur un scénario cosigné par le scénariste-star David Koepp (Jurassic Park, L’Impasse…) l’anglais Branagh se paye une double ration de salaire, heu… de travail. Venu au secours du projet abandonné par son réalisateur initial Jack Bender, le comédien-réalisateur met en scène mais incarne également le méchant ruskoff de l’affaire. C’est le jeune comédien starifié par l’univers modernisé de Star Trek, Chris Pine, qui prend la relève de Jack Ryan alors que le de nouveau tendance Kevin Costner parachève au casting. Et parce qu’il faut bien une femme au milieu de ces hommes, c’est la mignonne Keira Knightley qui est recrutée pour incarner Madame Ryan.
Pour son intelligence, son talent, son charisme, sa classe… Kenneth Branagh bénéficie pour beaucoup d’une haute crédibilité en tant qu’artiste. Le semi-échec artistique de Thor n’a pas vraiment entamé ce capital sympathie mais a laissé poindre quelques questions, notamment sur l’inadéquation du metteur en scène avec le registre du blockbuster, d’autant que pour une majorité, Thor n’était pas une première puisque son Frankenstein était déjà de sinistre mémoire. Malheureusement, et bien qu’ils n’aient pourtant absolument rien en commun, on n’a pu s’empêcher de constater pas mal de similitudes entre ce The Ryan Initiative et Thor. Les mêmes défauts en tout cas viennent plomber un film qui aurait pu être mais qui n’est jamais. Pire, ces défauts sont creusés et aggravés et on ne va pas se le cacher, The Ryan Initiative est plus qu’une déception, c’est un mauvais film. Héro iconique désincarné, scènes d’action piteusement emballées, scènes sentimentales risibles, seconds rôles mal employés, mise en scène maladroite et mollassonne confirmant que Branagh n’est pas à son avantage dans ce type de cinéma, The Ryan Initiative est un plantage en règle.
Insipide, mou, sans imagination et par ailleurs daté, oubliant que Jason Bourne est passé par là depuis et a considérablement refondu et modernisé les codes de ce type de cinéma, The Ryan Initiative est l’exemple même du produit aussi vite consommé qu’il n’est oublié tant sa superficialité et son vide intrinsèque lui ôtent toute personnalité. Thriller sans grand intérêt, reposant sur un script sommaire et prévisible (le premier de la série à ne pas être une adaptation d’un roman du regretté Clancy, mais une histoire nouvelle) et dépourvu d’une tension haletante, ce revival est un pétard mouillé confirmant qu’action, blockbuster et Branagh ne font pas bon ménage, l’efficacité n’étant pas la qualité première du britannique. Et le goût fade n’est même pas relevé par la présence d’un interprète solide, Chris Pine et son charisme de lapin atteint de myxomatose trimballant sa trogne de jeune premier avec un regard hagard qui trouve écho dans celui d’une Keira Knightley là sans être là.
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux