Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Radin!
Père : Fred Cavayé
Date de naissance : 2016
Majorité : 28 septembre 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h29 / Poids : NC
Genre : Comédie
Livret de famille : Dany Boon, Laurence Arné, Noémie Schmidt…
Signes particuliers : Fred Cavayé quitte les terres du thriller et s’essaie à la comédie populaire. Plantade.
DANY BOON REJOUE L’AVARE
LA CRITIQUE DE RADIN!
Résumé : François Gautier est radin ! Economiser le met en joie, payer lui provoque des suées. Sa vie est réglée dans l’unique but de ne jamais rien dépenser. Une vie qui va basculer en une seule journée : il tombe amoureux et découvre qu’il a une fille dont il ignorait l’existence. Obligé de mentir afin de cacher son terrible défaut, ce sera pour François le début des problèmes. Car mentir peut parfois coûter cher. Très cher…
Le nouveau roi de la comédie populaire qui marche est de retour, non pas dans un film qu’il réalise, mais cette fois-ci dans une comédie où il se fait diriger par un Fred Cavayé que l’on avait connu plutôt adroit dans ses premières sorties, les thrillers Pour Elle, A Bout Portant et Mea Culpa. Avec Radin !, le ch’ti Dany Boon s’offre une farce dans lequel il s’amuse des clichés collant aux basques de cette maladie pathologique handicapante. Après les hypocondriaques, qu’il s’était lui-même chargé de brocarder, le voici dans la peau de François Gautier, violoncelliste prêt à tout pour économiser le moindre centime.L’avis de Raphaela :
Succession de gags qui tombent à plat, humour téléphoné avec une carte prépayée et comme si tous les clichés sur les radins ne suffisaient pas, Fred Cavayé use le concept jusqu’à faire passer son personnage pour un racketteur de petit garçon. A aucun moment on ne se prend d’affection, ni même de pitié pour cet anti-héro pathétique et malade. Plus il est détestable, plus il s’en sort, à l’inverse de cette comédie, qui, à priori, ne devrait pas rester dans les annales. Laurence Arné quant à elle, cède aux chants des sirènes des films « à gros budgets » en donnant la réplique à Dany Boon, façon pâle copie d’Isabelle Carré dans Les Emotifs Anonymes, et fait manifestement le choix de devenir populaire à défaut d’être patiente. Seul petit rayon de soleil dans cette comédie plate et sans saveur : Noémie Schmidt, la fille de Dany Boon dans le film, qui parvient à insuffler un vent de légèreté et de beauté dans ce ratage total. On notera aussi la bonne idée de la relation plus « psy-patient » que « banquier-client » entre ce pingre de François Gautier et son conseiller, mais encore eut-il fallu être plus subtil… Sans vouloir être radin, à 11 euros la place de cinéma, avec le popcorn en bonus, un film pareil, c’est un peu prendre les gens pour des…
Long chemin de croix bordé de clichés tous les mètres et menant vers une prairie où s’étendent à perte de vue, médiocrité, lourdeur et inutilité, Radin! est un comble d’avarice cinématographique à tous les étages, à commencer par sa pingrerie humoristique tragique. Fred Cavayé tente un virage à 180° dans sa carrière, quittant le registre du thriller qui lui réussissait si bien, pour venir se frotter à la comédie bien franco-française. Mais le cinéaste loupe complètement son coup de volant et finit dans le décor en signant tout simplement, l’une des pires comédies de l’année. Alors que Dany Boon gesticule dans tous les sens en se prenant pour un néo-De Funès à moindre talent et que la pauvre Laurence Arné est aussi terne qu’un congélateur vide, Radin! peine à décrocher trois sourires éparses et sombre à la vitesse d’un bolide lancé à pleine allure dans un mur. Sur le papier, situations et gags étaient pourtant parfois bien sentis dans l’absolu. Mais à force de les sur-préparer et de les sur-amener, Cavayé tue tout effet de surprise et tout effet d’hilarité alors que l’on voit venir la moindre saillie drolatique à des kilomètres. Fade et terriblement ennuyeux avec son intrigue artificielle apposée dans l’unique but de faire tenir un film qui, au final, ne reposait que sur un postulat dont on se lasse très vite, Radin! n’a aucun charme et ne procure aucun plaisir, en grande partie parce qu’il souffre d’un formatage calibré sur le même moule que 80% des autres comédies hexagonales. En somme, du vide et une unique idée censée faire tout le job à elle-seule.
Par Raphaela Louy & Nicolas Rieux
BANDE-ANNONCE :