[Note spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : I, Tonya
Père : Craig Gillepsie
Date de naissance : 2017
Majorité : 21 février 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h01 / Poids : NC
Genre : Drame, Biopic
Livret de famille : Margot Robbie, Allison Janney, Sebastian Stan, McKenna Grace…
Signes particuliers : Une Margot Robbie épatante au coeur d’un biopic passionnant !
MARGOT ROBBIE PATINE VERS L’OSCAR !
LA CRITIQUE DE MOI, TONYA
Résumé : En 1994, le milieu sportif est bouleversé en apprenant que Nancy Kerrigan, jeune patineuse artistique promise à un brillant avenir, est sauvagement attaquée. Plus choquant encore, la championne Tonya Harding et ses proches sont soupçonnés d’avoir planifié et mis à exécution l’agression…
Moi, Tonya, ou quand le réalisateur du mésestimé The Finest Hours s’associe à la sublime Margot Robbie (enlaidie pour l’occasion), et se lance dans un biopic sur une patineuse redneck à la réputation sulfureuse, dont la carrière a oscillé entre les Jeux Olympiques et le scandale sur fond d’affaire sordide… Avouons quand même que Moi, Tonya sait susciter la curiosité avec son pitch improbable tout droit sorti d’une comédie noire des frères Coen. Et pourtant, aussi dingue qu’elle puisse paraître sur le papier, l’histoire est bel et bien celle de Tonya Harding, patineuse artistique américaine qui fut la première femme à réaliser un triple axel en compétition. Mais au-delà de ce détail qui passionnera essentiellement les amateurs de glisse et de glace, le récit de la vie de Tonya Harding, à cheval entre les années 80 et 90, avait un potentiel follement cinématographique. Brillante idée que de l’avoir porté à l’écran.
À travers un biopic boosté aux amphétamines basé sur l’histoire d’une patineuse controversée, Craig Gillepsie dresse avant tout une tragédie bouleversante qui prend aux tripes, bien aidé par la performance époustouflante de sa comédienne, une Margot Robbie qui entre définitivement dans la cour des grandes. Alors que Tonya Harding n’avait de cesse de chasser l’or olympique, l’actrice américaine fait d’emblée figure de grande favorite à l’or des Oscars, tant elle livre une prestation digne de toutes les récompenses. Il faut bien avouer qu’elle avait surtout la matière pour laisser parler ses qualités de jeu sur ce Moi, Tonya, portrait amer et cruel d’une ingénue qui n’aura jamais eu de chance dans la vie et qui aura dû lutter pour affronter des obstacles de la taille de l’Everest. Issue d’une famille pauvre, abandonnée par son père, maltraitée par sa mère, battue par son mari, méprisée par les institutions du patinage parce qu’elle ne renvoyait pas l’image d’une jeune et jolie princesse américaine médiatisable avec ses airs de « plouc échappée de son Oregon natal », l’histoire de Tonya Harding est une odyssée terrible à la fois symbole du sens de l’abnégation, et emblématique de l’Amérique à deux vitesses qui, sous ses allures hypocrites de Nation idéale pour les success story, ne laisse définitivement pas les mêmes chances à tout le monde.
La mise en scène énergique de Gillepsie, le montage savamment découpé captant la frénésie de la vie de son personnage, et le jeu narratif roublard s’amusant des différents points de vue contradictoires sur certaines zones de l’histoire, viennent ajouter pep’s et intelligence à l’entreprise, et renforcer la fascination que l’on éprouve devant cette trajectoire dramatique traitée via un savoureux mélange de drame, de comédie et d’empathie.
BANDE ANNONCE :
Par Nicolas Rieux