Nom : Life
Père : Anton Corbjin
Date de naissance : 2015
Majorité : 09 septembre 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA, Angleterre…
Taille : 1h52 / Poids : NC
Genre : Biopic, Drame
Livret de famille : Robert Pattinson (Dennis Stock), Dane DeHaan (James Dean), Ben Kingsley (Jack Warner), Joel Edgerton (John Morris), Alessandra Mastronardi (Pier Angeli), Kristen Hager (Veronica), Michael Therriault (Elia Kazan)…
Signes particuliers : La distribution était alléchante, le sujet était intéressant, le nom du réalisateur était attirant… Ça n’aura pas suffit.
REGARD SUR UNE STAR DE CINÉMA
LA CRITIQUE
Résumé : Un jeune photographe qui cherche à se faire un nom croise un acteur débutant et décide de lui consacrer un reportage. Cette série de photos iconiques rendit célèbre le photographe Dennis Stock et immortalisa celui qui allait devenir une star : James Dean.L’INTRO :
L’ancien photographe devenu réalisateur, Anton Corbijn, était présent à Deauville l’an passé pour y présenter son thriller d’espionnage Un Homme très Recherché. Un an plus tard, le cinéaste est de retour sur les planches normandes avec Life, biopic/chronique revenant sur la genèse d’un reportage photographique réalisé par Dennis Stock et ayant pour sujet, une jeune étoile montante du cinéma de l’époque dénommée James Dean. C’est justement une autre étoile montante actuelle, qui prête ses traits à l’acteur mythique, en la personne du talentueux Dane DeHaan (Chronicle, Spider-Man 2). Face à lui, Robert Pattinson incarne le Dennis Stock en question, photographe dont les clichés entreront dans la légende après la mort de la star fauchée trop tôt.L’AVIS :
Avec Life, Anton Corbijn s’évertue à affirmer qu’il n’a pas cherché à faire un « biopic », même partiel. Avec Life, Anton Corbijn toujours, s’évertue à affirmer que son sujet n’était pas James Dean, mais Dennis Stock. Une démarche d’emblée mise à mal par la perspective du film, où James Dean est clairement la vedette et Stock (Pattinson), le véhicule pour l’atteindre et l’observer. Résultat, Life évolue en chancelant entre deux points de vue. Le film ne sait jamais où se situer, Corbijn ne sait jamais ce qu’il veut raconter, tiraillé entre, d’un côté, un sujet anecdotique et inintéressant au possible (le photographe qui fait tout pour convaincre la future star de faire son reportage-photo, reportage que l’on connaît aujourd’hui donc adieu suspens et merci) et de l’autre, le récit d’une légende esquissée derrière le mythe, mais qui peine à exister dans ce désordre narratif narcoleptique et bancal. La suite ne sera qu’une succession de défauts rendant cette œuvre bicéphale, totalement loupée.On ne doute pas une seconde qu’à un niveau personnel, Anton Corbijn trouvait son sujet fascinant. Mais entre un intérêt personnel en tant que photographe lui-même, et l’élaboration d’une œuvre contant quelque-chose pour le public, il est un monde que le réalisateur ne parvient pas à franchir. Life ne trouve jamais son angle, pas plus que son ton ou sa dynamique. Survolant ses deux personnages sans jamais vraiment les approfondir ni l’un ni l’autre, Corbijn ne parvient jamais à insuffler un quart de gramme d’émotion à son film flétri, pas plus qu’il n’arrive à susciter notre curiosité pour ce qu’il nous raconte. Et alors que James Dean n’était soi-disant pas le sujet central de son histoire, on se surprend à s’éveiller de notre torpeur à chaque fois qu’il apparaît à l’écran (du moins son interprète). Car au final, tout le problème de Life est là. Il ne raconte pas ce qui était intéressant et préfère s’attarder sur ce qui ne l’est pas.Reste que, comme souvent chez Anton Corbijn, Life est beau. Formellement, le cinéaste profite de son bagage de photographe, et applique sa sensibilité esthétique léchée à son œuvre. Mais la beauté seule, accompagnée de rien, n’a jamais fait un bon film. Et les carences à tous les étages, enterrent cette mise en lumière d’une anecdote manquant d’étoffe. La relation troublante entre ces deux hommes n’est jamais vraiment exploitée, la volonté de gratter derrière le mythe est insignifiante, l’alchimie entre DeHaan et Pattinson ne prend pas à l’écran… Et la traversée de Life, sur un faux rythme typique du cinéma de Corbijn, d’ennuyer terriblement, alors qu’à l’écran, tout est figé dans le fade et le désincarné. Comme la relation quasi-érotique qui ne se matérialisera jamais sur la toile, Life ne se matérialise pas non plus dans l’esprit d’un spectateur qui devra faire tous les efforts du monde pour tenter de s’accrocher à ce récit anti-captivant. L’idée avait beau être intéressante sur le papier, le résultat n’est qu’un long tunnel monotone, dont on ne retiendra pas grand-chose. Dommage.
LA BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux