Quand on dit que le monde ne tourne pas rond, le réalisateur Andrew Niccol en sait quelque chose. En 2005, l’auteur de Bienvenue à Gattaca tourne son troisième long-métrage, Lord of War, avec Nicolas Cage. Si une bonne partie du film s’est faite aux Etats-Unis, les équipes ont également pris la direction de la République Tchèque. Et là-bas, Niccol a vécu quelques moments assez lunaires.
D’abord, quand il eut besoin de tanks pour le tournage d’une scène. Traditionnellement sur le sol américain, on en loue quelques uns (auprès des services de l’armée par exemple). Quand il en faut plus, on va privilégier les images de synthèse. Mais en République Tchèque, les choses sont visiblement assez différentes. « Je peux te livrer 50 tanks, je te les apporte mardi à 9 h du matin. » Andrew Niccol est en effet tombé sur un « passionné » qui possédait une centaine de tanks chez lui… pour le fun ! L’affaire s’est soldée avec une facilité déconcertante. Le bonhomme a accepté de les louer sans le moindre réserve. Niccol dut néanmoins en informer l’OTAN (rien que ça) pour éviter que l’organisme ne croit à une manœuvre militaire en tombant sur d’éventuels clichés satellites.
Mais le plus hallucinant viendra quand le réalisateur eut besoin d’armes. Le cinéaste trouva des lots de véritables AK-47… moins chers que des armes factices ! Incroyable mais vrai comme disait Jacques Martin. Andrew Niccol acheta donc 3000 fusils d’assaut le temps du tournage de ses scènes, qu’il a revendu illico presto une fois les images en boîte. Alors que Lord of War parle du trafic d’armes, son réalisateur est donc devenu lui-même un « trafiquant ». Mais un bien mauvais de son aveu puisqu’il ne fera pas de bénéfices avec son achat-revente de kalashnikov.