Mondociné

L’AMOUR FLOU de Romane Bohringer & Philippe Rebbot : la critique du film

Partagez cet article
Spectateurs

[Note spectateurs]


Carte d’identité :
Nom : L’amour flou
Mère : R. Bohringer, P. Rebbot
Date de naissance : 2018
Majorité : 10 octobre 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h36 / Poids : NC
Genre
: Comédie dramatique

Livret de famille : Romane Bohringer, Philippe Rebbot, Rose Rebbot-Bohringer, Richard Bohringer, Raoul Rebbot-Bohringer, Clémentine Autain, Reda Kateb, Lou Bohringer…

Signes particuliers : Une réussite sincère, drôle, intelligente.

UNE SÉPARATION (SANS SÉPARATION)

LA CRITIQUE DE L’AMOUR FLOU

Synopsis : Romane et Philippe se séparent. Après 10 ans de vie commune,deux enfants et un chien, ils ne s’aiment plus. Enfin… ils ne sont plus amoureux. Mais ils s’aiment quand même. Beaucoup. Trop pour se séparer vraiment ? Bref…C’est flou. Alors,sous le regard circonspect de leur entourage, ils accouchent ensemble d’un « sépartement » : deux appartements séparés,communiquant par… la chambre de leurs enfants ! Peut-on se séparer ensemble ? Peut-on refaire sa vie, sans la défaire ?

Il était une fois l’histoire d’un couple qui a décidé de se séparer sans vraiment se séparer. Il était une fois l’histoire d’un couple qui s’est lancé dans une vie post-conjugale pas banale mais tellement belle et amusante. L’Amour Flou, c’est l’histoire de ses auteurs, Romane Bohringer et Philippe Rebbot. Marié pendant une bonne dizaine d’années, Romane et Philippe sont arrivés à un point de non retour où la routine les tuait. Ils ne s’aimaient plus vraiment mais restaient attachés l’un à l’autre. Surtout, il y avait au milieu de ce triste paysage anti-romanesque, une jolie famille bâtie pendant ces années de bonheur, famille que ni l’un ni l’autre ne souhaitait détruire. C’est alors que l’idée est arrivée. En 2016, Romane Bohringer rencontre un promoteur immobilier pour acheter un appartement dans une résidence en construction. Mais finalement, c’est un étage qu’ils vont acheter, l’idée étant d’avoir chacun leur appartement aux deux extrémités des lieux, reliés par la chambre de leurs enfants au centre. Au final, Romane et Philippe se séparent mais vivent quasiment ensemble. Au final, ils se séparent mais leur famille reste unie, ensemble, et attachées.

Parce que beaucoup de gens ont trouvé leur histoire curieuse, l’idée d’en faire un film a vite germé dans l’esprit du tandem. Mais au-delà de devoir écrire un récit qui fonctionne et de le mettre en image rapidement pour profiter des instants présents (la construction de leurs appartements notamment), le défi pour Romane Bohringer et Philippe Rebbot était de parvenir à raconter leur histoire sans tomber dans le nombrilisme et en tirant de leur expérience, quelque chose d’universel qui intéresserait les autres. Pas simple, mais ils l’ont fait. Car à l’arrivée, L’Amour Flou est un petit film remarquable, une chronique privée sur une rupture devenue une comédie dramatique universelle sur le couple en général. Entre moments de complicité, de rires ou d’émotion, L’Amour Flou parle surtout des aléas de la vie, des différences dans une cellule maritale, des sentiments qui se fanent, de la difficulté à gérer une fin de relation quand des enfants sont impliqués. Tout cela en montrant qu’une histoire qui se termine peut-être le début de quelque chose d’autre et non forcément un drame au processus dur, méchant et douloureux.

Film libre, spontané et audacieux, L’Amour Flou transpire surtout la sincérité, à commencer par celle de ses deux auteurs qui se sont impliqués sans fard ni paillette, sans rien embellir et sans se défausser sur qui ou quoique ce soit, et en rameutant toute leur famille pour faire plus vrai. Parce qu’il n’y a rien de plus authentique que le vécu, c’est lui qui a dicté l’évolution du film, et de petites joies en petites peines, de constats en réflexions, L’Amour Flou est devenu l’histoire d’un miracle, le reflet d’une façon de pensée positive, un concentré d’humour et d’amour, coulé sur un parfum de poésie gentiment loufoque et refusant toute leçon de morale, prônant au contraire inlassablement la liberté de faire de chacun selon ses convictions et non selon les conventions. A contrecourant, à l’image de la personnalité anticonformiste de ses interprètes, L’Amour Flou fait du bien au milieu d’un cinéma français parfois étriqué par ses codes. Du cinéma-vérité (ou de la vérité-cinéma) qui prend la forme d’un beau plaidoyer pour la famille, pour la paix, et surtout pour la raison gardée.

BANDE-ANNONCE :


Par Nicolas Rieux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Close
Première visite ?
Retrouvez Mondocine sur les réseaux sociaux