Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Southpaw
Mère : Antoine Fuqua
Date de naissance : 2015
Majorité : 25 novembre 2015
Type : Sortie vidéo
(Editeur : M6 Vidéo)
Nationalité : USA
Taille : 2h03
Poids : 30 M$
Genre : Drame
Livret de famille : Jake Gyllenhaal (Billy Hope), Rachel McAdams (Maureen), Forest Whitaker (Tick), Curtis 50 Cent Jackson (Jordan), Naomie Harris (Angela), Oona Laurence (Leila), Miguel Gomez (Escobar), Victor Ortiz (Ramone), Skylan Brooks (Hoppy)…
Signes particuliers : Jake Gyllenhaal est à lui seul un signe particulier.
LA RAGE À L’ÉCRAN
LA CRITIQUE
Résumé : Champion du monde de boxe, Billy Hope mène une existence fastueuse avec sa superbe femme et sa fille qu’il aime plus que tout. Lorsque sa femme est tuée, son monde s’écroule, jusqu’à perdre sa maison et sa fortune. Pire, la garde de sa fille lui est retirée, la justice estimant son comportement incompatible avec son rôle de père. Au plus bas, il trouve une aide précieuse en la personne de Tick Willis, un ancien boxeur avec lequel il reprend l’entrainement. Billy va devoir se battre pour trouver la voie de la rédemption et regagner ainsi la garde de sa fille.L’INTRO :
Boxe, cinéma et Oscars ont toujours fait bon ménage. Fat City, Rocky, Raging Bull, Million Dollar Baby, Ali, De l’Ombre à la Lumière, The Fighter… Autant d’œuvres qui n’ont pas forcément remporté la statuette suprême mais qui ont été au moins citées et qui ont surtout marqué leur année. Le dernier de la tradition qui pourrait rejoindre la longue liste, c’est Southpaw alias La Rage au Ventre en français, dernier long-métrage en date de ce cher bourrin d’Antoine Fuqua, porté à bout de bras par l’excellent Jake Gyllenhaal, entouré d’un sacré casting allant de Rachel McAdams à Forest Whitaker en passant par Curtis 50 Cent Jackson, Naomi Harris ou encore Victor Ortiz. En s’attachant au récit dramatique d’un boxeur superstar qui voit son monde bling bling s’effondrer sous ses yeux quand sa femme est tuée et que sa fille lui est retirée par les services sociaux, le cinéaste de Training Day offre un rôle en or à l’ami Gyllenhaal pour qu’il brille une fois de plus en étalant son talent. Le comédien (et son réalisateur) s’offre au passage une fresque mélo à travers laquelle il retrouvera peut-être une chance d’aller défier les meilleurs à Los Angeles en février prochain, pour la 88eme Cérémonie des Oscars.L’AVIS :
La boxe est un sport très cinégénique, c’est un fait. Un peu comme le football américain. C’est sans doute ce qui explique en grande partie l’amour que porte le cinéma à cette discipline tout en brutalité et en impact émotionnel viscéral. Ça, et le fait qu’elle a toujours été un vecteur parfait pour des histoires à la puissance dramatique forte brossant des portraits allant de la rédemption au courage héroïque motivé par une noble cause, en passant par l’arc narratif archétypal de l’ascension et de la déchéance etc… Avec La Rage au Ventre, c’est un peu toutes ces thématiques que conjugue Antoine Fuqua, avec l’objectif de signer une fresque humaine bouleversante laissant la part belle à son personnage central dominant l’action par sa trajectoire. Antoine Fuqua avait tout pour faire un bon film. Il avait un script solide, des acteurs d’exception, un style de mise en scène dont le punch pouvait mener à de grands moments de cinéma… Pourtant, quelque-chose ne fonctionne pas dans son entreprise. La Rage au Ventre n’est pas un mauvais film, pas plus qu’il sombre dans l’acte manqué, mais il n’en ressort qu’un sentiment d’extrême frustration face à ce qui aurait pu une grande œuvre mais qui préfère rester sagement à l’étage d’en-dessous, coincé dans l’immense carcan de ces bons films qui ne se sont pas donnés les moyens de leurs ambitions.Les raisons multiples. D’abord, une trop grande théâtralisation de son drame qui ne trouve jamais la parfaite synchronisation avec l’efficacité recherchée. Ensuite, des longueurs et des problèmes de rythme, ce même défaut que l’on avait relevé dans son précédent effort Equalizer. Visant une finesse presque nouvelle dans son cinéma, Fuqua se montre aussi souvent maladroit dans ce nouveau crédo qu’il avait tenté d’expérimenter dans son dernier actionner avec Denzel Washington. Les ficelles sont encore un peu trop grossières, la subtilité du mariage des tons n’est pas encore optimale et l’attachement empathique à ses personnages souffre de cet éternelle inconstance du réalisateur à dénicher l’émotion au milieu de ses travaux. Autant d’imperfections qui ne font pas de La Rage au Ventre un loupé sur toute la ligne, mais seulement une œuvre au potentiel monstre, amenuisé par des dissonances et par une rage contenue dans un protagoniste fort mais qui peine à exploser à l’écran dans toute sa pleine dimension cathartique. heureusement, reste au sommet de tout ça, Jake Gyllenhaal, probablement l’un des meilleurs acteurs de sa génération, et qui nous met K-O encore une fois, par une performance charismatique aux allures de puissant uppercut du gauche sous le menton.
LE BLU-RAY
M6 Vidéo a considérablement soigné son édition Blu-ray de La Rage au Ventre, que ce soit au niveau de l’image ou du son. On ne pourra que louer le rendu immersif de la galette, affichant une image sidérante de netteté, à la fois propre et forte d’un piqué qui lui confère une authenticité épatante et impactante. Côté son, la piste anglaise impressionne par sa finesse du détail et de la profondeur auditive. Sur le ring, chaque coup trouve une résonance puissante. Une qualité du rendu que l’on retrouve dans la version française, même si elle se classe un tout petit cran en-dessous. Notons que le choix proposé va du DTS HD Master Audio 2.0 au 5.1.
Côté suppléments, le Blu-ray propose quelques exclusivités qui le démarque de l’édition DVD. Commun au deux versions, 20 minutes de scènes coupées, un making of (20 min. également) très largement ponctué d’interviews de Jake Gyllenhaal, d’Antoine Fuqua, du scénariste ou de Rachel McAdams, ainsi qu’un entretien exclusivement avec Gyllenhaal (8 min.). Le Blu-ray lui, est un peu plus fourni. Les entretiens ne se limitent pas qu’à Jake Gyllenhaal mais laisse la parole au reste du casting, et surtout, incontournable sur ce genre de film, un module est consacré à l’entraînement du comédie-star et à la préparation du metteur en scène.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux