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KINGSMAN : SERVICES SECRETS de Matthew Vaughn : la critique du film et le test [Sortie DVD/Blu-ray]

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Spectateurs

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Carte d’identité :
Nom : Kingsman : The Secret Service
Pères : Matthew Vaughn
Date de naissance : 2014
Majorité : 08 juillet 2015
(Éditeur : 20th Century Fox)
Type : Sortie vidéo
Nationalité : USA
Taille : 2h09 / Poids : 81 M$
Genre : Action, Comédie

Livret de famille : Colin Firth (Harry Hart), Taron Egerton (Eggsy), Samuel L. Jackson (Valentine), Mark Strong (Merlin), Mark Hamill (Pr. Arnold), Sophie Cookson (Roxy), Sofia Boutella (Gazelle), Michael Caine (Arthur)…

Signes particuliers : « LA » vraie surprise du début d’année 2015 déboule enfin en Blu-ray et DVD et elle est recommandée sans aucune modération. Matthew Vaughn lâche la bride et signe son meilleur film avec cette folie d’action et d’espionnage semi-pastiche mais totalement jouissive.

PISTOLETS, POINGS, COSTUMES ET PARAPLUIES

LA CRITIQUE

Résumé : KINGSMAN, l’élite du renseignement indépendant en costumes trois pièces, est à la recherche de sang neuf. Pour recruter leur nouvel agent secret, elle doit faire subir un entrainement de haut vol à de jeunes privilégiés aspirant au job rêvé. L’un d’eux semble être le candidat « imparfaitement idéal » : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne nommé Eggsy. Ces super-espions parviendront-ils à contrer la menace que fait peser sur le monde l’esprit torturé d’un génie de la technologie ?kingsman 4 L’INTRO :

La passe de trois pour le talentueux trublion Matthew Vaughn, qui n’en avait décidément pas terminé avec l’univers du comics transposé au grand écran. Après ses applaudis Kick Ass et X-Men : Le Commencement, le cinéaste a préféré décliner la direction des suites à ses deux précédentes réussites pour privilégier le projet Kingsman : Services Secrets, une autre adaptation d’un comics de Mark Millar (Kick Ass) et Dave Gibbons. L’histoire d’une agence d’espionnage indépendante menant à bien des missions top secrètes et œuvrant de façon officieuse dans l’ombre de la légalité. Suite à la mort d’un de leur membre, l’agence séculaire se met en quête de jeunes recrues. Harry Hart (Colin Firth) s’intéresse à Eggsy (le nouveau venu Taron Egerton), lui-même fils d’un ancien agent mort en mission et sur la voie de la petite délinquance. Ensemble, ils devront combattre les sombres desseins d’un milliardaire mégalo (Samuel L. Jackson) sur fond de rite d’initiation au métier d’espion. Derrière ce duo détonnant, Kingsman aligne un casting alléchant, allant de Michael Caine à Mark Strong, en passant par les inconnues mais bien mignonnes Sophie Cookson et Sofia Boutella ou le ressuscité Mark Luke Skywalker Hamill !kingsman 2L’AVIS :

Sur le papier, Kingsman : Services Secrets avait l’air très cool. Bonne nouvelle, en vrai, il l’est aussi, sinon plus ! Kingsman remporte haut la main la palme d’or du film le plus jouissif vu depuis un sacré bail. Par on ne sait quel miracle, Matthew Vaughn jouit d’une liberté totale et en profite pour appuyer à fond sur la pédale du fun ultra-décomplexé et totalement barré. Sa rétro-parodie à la James Bond est une folie hallucinée comme on en voit que trop rarement au cinéma. Une nervosité stupéfiante et un ton furieusement drôle, trash et régressif lui confèrent toute sa personnalité et sa singularité, l’éloignant ainsi des blockbusters traditionnels sans saveur, pour mieux l’ériger au rang de pépite rafraîchissante qui régale à chaque instant dans un sacré bon moment de cinoche qui envoie le bois en plus de dérider les zygomatiques jusqu’à l’éclatement. Kinsgman glisse ses pieds dans les chaussons du pur film d’espionnage, enfile la redingote d’un excellent film d’action moderne, le tout dans un mélange d’hommage direct à 007 et de pastiche déluré hautement kiffant, trouvant le juste équilibre entre la régurgitation des codes du genre et la parodie second degré amusante et ludique.kingsman 5Mieux, Kingsman se révèle être une surprise de chaque instant empilant les couches d’audace sans jamais s’arrêter. Une surprise dans son humour jubilatoirement débridé, ne s’infligeant aucune limite, s’octroyant au contraire tous les droits alors que le film convoque l’hilarité générale en traversant les gags efficaces, la finesse référentielle et cinéphile, le second degré, le trash qui ose et qui surprend… Une surprise également dans ses scènes d’action, souvent époustouflantes voire monumentales, mises en scène avec un talent dingue, une créativité épatante et une énergie folle et dévastatrice. Enfin, une surprise dans sa violence, radicale et sanglante. Kingsman n’est pas un blockbuster lissé à grands coups d’esprit consensuel. Boucherie qui ne recule devant aucun « plaisir », le film de Matthew Vaughn ne nous épargne rien, du mec coupé en deux à la verticale au carnage décimant des dizaines de personnes, en passant par des ustensiles divers plantés dans les têtes, les corps ou tout autre orifice potentiellement atteignables… Gore ? Pas du tout. Kingsman fait dans le pop corn movie mâtiné d’un esprit à la limite du comics et du cartoonesque alors que Vaughn trouve un juste équilibre permanent faisant de son œuvre un film aussi brillant dans son registre, que salvateur et intelligent dans sa façon d’assumer et d’ironiser avec finesse sur son propre statut de divertissement McDo en mode « happy meal, régalez-vous ! » (vous comprendrez)kingsman 7Lardé de références ciné tour à tour directes ou savamment cachées (les James Bond période 80/90, le cinéma d’espionnage en général, Jason Bourne ou 24 Heures Chrono, Shining, Star Wars, Tarantino, My Fair Lady, Men in Black…), classieux à en crever, fort d’un esthétisme virtuose nourri par un déversoir dément d’idées visuelles et créatives, Kingsman est tout simplement une surprise E-NOR-ME. À plus forte raison qu’elle était inattendue, du moins dans ses proportions là. Une sorte de néo-Kick Ass puissance mille, agrémenté d’un esprit so-british des plus délicieux, saupoudré d’une élégance magnifique, et relevé par la prestation cultissime d’un Samuel L. Jackson, à n’en pas douter dans son rôle le plus hilarant de toute sa carrière. Voir Kingsman, c’est l’assurance de prendre un pied monstrueux dans un joyeux doigt d’honneur fait à la morale, à la décence, au bon goût et aux conventions, qu’il dynamite avec une ardeur gonflée à bloc. On se retrouve au final estomaqué devant cette prise de risque effrontée, amarrée au train de la pop culture, lancé à pleine vitesse sur les rails du fan/fun service. Et puis mince, un film qui attaque son générique d’intro sur le Money for Nothing de Dire Straits ne peut qu’annoncer du bon ! Kingsman est une tuerie à tous les égards, un plaisir coupable déjanté qui nous réconcilie avec le cinéma de divertissement. Un pur régal de folie à voir et à revoir, emmené par un Colin Firth épatant, à mille lieux de ses rôles habituels.1507-1

LE TEST BLU-RAY

Techniquement, on n’a pas grand-chose à redire sur cette édition proposée par la Fox. Image impeccable à la fois nette, pleine de piqué et de contraste, son soigné aux petits oignons (avec un solide DTS-HD 7.1 sur la piste anglaise, contrairement à la française qui se contente d’un 5.1). Du bel ouvrage qui permettra de se refaire les aventures des Kingsman dans des conditions optimales. Mais le meilleur viendra des suppléments, qui sont nombreux puisque la galette Blu-ray offre pas moins de 1h30 de bonus exclusifs. Outre les commentaires passionnants d’un Matthew Vaughn affable, plusieurs galeries photos et la bande-annonce, on se sera surtout attardé sur les nombreux modules qui décryptent le film sous toutes ses coutures.

Regroupés dans une catégorie « Tout sur Kingsman« , les différents modules nous proposent un panorama assez vaste autour et sur le film, évoquant le travail d’adaptation de la BD à l’écran, les inspirations nées des James Bond et de l’envie de voir ce qu’il pouvait y avoir « avant » les exploits d’un super-agent secret, ou encore détaillant les choix du casting comme Colin Firth, Samuel L. Jackson ou la révélation Taron Egerton. Un module (10 min) est dédié à l’analyse du style de Matthew Vaughn et sa mise en scène, un autre revient sur la force d’un montage choc (et s’attardent au passage sur les cascades), les armes et les nombreux gadgets qui donnent au film une réelle identité à son univers sont également à l’honneur (15 min)… Bref, que du bon, nourri par quantité d’interviews et d’images de making of. Parfaitement instructif et ludique !

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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