Mondociné

INFERNO de Danny et Oxide Pang
[Critique – Sortie DVD/Blu-ray]

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Spectateurs

INFERNO-a-platMondo-mètre
note 4.5 -10
Carte d’identité :
Nom : Out of Inferno
Père(s) : Frères Pang
Date de naissance : 2014
Majorité : 10 mars 2015
Type : Sortie DVD, Blu-ray 2D & 3D
(chez Condor Entertainement)
Nationalité : Chine
Taille : 1h47 / Poids : NC
Genre : Action, Catastrophe

Livret de famille : Louis Koo (Keung), Ching Wan Lau (Tai Kwan), Angelica Lee (Si-lok), Sicheng Chen (Lee Kin-lok), Natalie Tong (Bin Bin), Siu-Fai Cheung (Shun), QiaoQiao Jin (May May)…

Signes particuliers : La Tour Infernale version HK, c’est plus ou moins ce que propose les frères Pang pour leur grand retour sur le devant de la scène.

DANS LE BRASIER D’INFERNO, C’EST CHAUD TIME !

LA CRITIQUE

Résumé : Un building de 50 étages. Une simple négligence. Des milliers de personnes prises au piège par l’incendie le plus dévastateur de la décennie. Seul rempart contre les flammes, une escouade de soldats du feu surentrainée et prête à tout pour intervenir.3-Out-of-Inferno-3D L’INTRO :

On avait (un peu) perdu la trace ces dernières années, des frères Pang, Oxide et Danny de leurs prénoms, les talentueux frangins du cinéma hongkongais auteurs de Bangkok Dangerous, The Eye ou Re-Cycle. Depuis The Child’s Eye en 2010, les jumeaux avaient décidé de voler chacun de leurs propres ailes et leurs dernières œuvres respectives n’avaient pas eu la chance de traverser les frontières de l’Asie. Réuni comme au bon vieux temps, le tandem signe aujourd’hui Out of Inferno, un blockbuster à grand spectacle qui marquait leur grand retour sur le devant de la scène avec une sorte de variation HK du mythique La Tour Infernale de John Guillermin et Irwin Allen. Le cinéma en général aime les figures héroïques. Et comme les pompiers sont des figures héroïques volant au secours de la vie d’autrui au péril de la leur, le cinéma aime les pompiers. Et Out of Inferno, rebaptisé plus sobrement Inferno en français, rend hommage à ces soldats du feu, comme d’autres longs-métrages ont pu le faire avant lui. Pour matérialiser ce film catastrophe investissant un immense building en flammes en plein Hong-Kong, les Pang ont bénéficié d’un budget conséquent et de la présence de quelques grands noms du cinéma HK à l’image de Ching Wan Lau, Louis Koo ou Angelica Lee. Avec leur savoir-faire reconnu, il y a là matière à quelque-chose de solide et de bien divertissant.out-of-inferno-redimensionnéL’AVIS :

On espérait beaucoup de Inferno et si le spectacle est correct et suffisamment bien fichu pour satisfaire un grand public peu regardant sur la qualité, on ne pourra s’empêcher de regretter que les frères Pang ait mis les pieds dans tous les défauts qui pouvaient tirer vers le bas leur effort téméraire visant le spectacle pyrotechnique immersif (le film a été tourné en 3D). A commencer par une mise en scène étonnante, qui répond davantage aux codes télévisuels qu’aux codes cinématographiques, se permettant même en plein film, quelques incartades aux allures de bande-annonce. Entre un abus caractérisé des plans au ralenti ou des cliffhanger piqués aux mécanismes des séries télé et une rhétorique ultra-appuyé, visuellement ou musicalement, la réalisation de Inferno surprend par son manque d’ambition et d’inspiration. A cela vient s’ajouter un scénario d’une triste platitude, certes rondement mené dans le rythme pour au moins gagner la bataille de l’efficacité, mais terriblement fade dans ce qu’il propose, au-delà de ses nombreuses facilités et incohérences qui viennent se superposer aux clichés les plus empruntés.inferno1Restait alors à se satisfaire de peu pour au moins profiter d’un spectacle égrenant avec générosité ses nombreux effets spéciaux pyrotechniques. Sauf que l’on en revient au triste constat fait par un Tsui Hark lucide, il y a de nombreuses années de cela. Le cinéma HK a toujours eu las SFX comme gros points faibles techniques. La péninsule chinoise n’a jamais su élever le niveau de son savoir-faire en la matière, contrairement à la Corée du Sud voisine. Et Inferno ne déroge pas à la règle, affichant régulièrement un production design assez cheap, malgré les efforts des Pang Brothers pour masquer tant bien que mal cette faiblesse récurrente perdurant depuis des lustres.  out-of-inferno-2013-large-pictureAu final, malgré sa lourde débauche de moyens et ses technologies modernes, Inferno ne parvient jamais à arriver à la cheville de son aîné Lifeline, réalisé par Johnnie To en 1997 (déjà avec Ching Wan Lau, pour l’anecdote). Un film autrement plus intense, réaliste et cruel que ce morne spectacle prévisible virant bien souvent au grand n’importe quoi à la crédibilité sans cesse entamée, et guère arrangée par des acteurs en roues libres que l’on a connu autrement plus convaincant par le passé (notamment le trio Louis Koo, Ching Wan Lau, Angelica Lee). Une chose est sûre, à échelle récente, on lui préfèrera nettement le coréen The Tower signé Kim Ji-hoon, autrement mieux troussé et plus palpitant.

102664376LES SUPPLÉMENTS

Techniquement très propre et bien fichu, le DVD de Inferno assure l’essentiel du job. Néanmoins, on ne saura que trop conseiller, pour ceux qui sont équipés, de prendre la direction du Blu-ray 3D afin de profiter au mieux du travail d’immersion proposé par les frères Pang avec leur blockbuster chaud brûlant. Côté « suppléments », le film se voit associé un bon making of de près de 27 minutes revenant sur le tournage de ce projet ambitieux. Comme on pouvait s’y attendre, cette plongée dans les coulisses du tournage laisse la part belle aux effets pyrotechniques, le centre de toutes les attentions du film. Un complément tout à fait honnête. 

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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