Nom : Green Room
Père : Jeremy Saulnier
Date de naissance : 2015
Majorité : 07 septembre 2016
Type : Sortie eBlu-ray/DVD
Nationalité : USA
Taille : 1h34 / Poids : NC
Genre : Thriller, horreur
Livret de famille : Anton Yelchin (Pat), Imogen Poots (Amber), Alia Shawkat (Sam), Patrick Stewart (Darcy), Joe Cole (Reece), Callum Turner (Tiger), Mark Webber (Daniel), Eric Edelstein (Justin), Macon Blair (Gabe)…
Signes particuliers : Un groupe de rockers punk aux prises avec des skinheads ploucs et violents, Jeremy Saulnier filme et se régale…
AFFRONTEMENT UNDERGROUND
LA CRITIQUE DE GREEN ROOM
Résumé : Au terme d’une tournée désastreuse, le groupe de punk rock The Ain’t Rights accepte au pied levé de donner un dernier concert au fin fond de l’Oregon… pour finalement se retrouver à la merci d’un gang de skinheads particulièrement violents. Alors qu’ils retournent backstage après leur set, les membres du groupe tombent sur un cadavre encore chaud et deviennent alors la cible du patron du club et de ses sbires, plus que jamais déterminés à éliminer tout témoin gênant…
Jeune cinéaste bourré de talent, Jeremy Saulnier avait émergé en 2007 avec son premier long-métrage Murder Party. Mais ce ne sera qu’en 2013 que le cinéaste se révèlera vraiment, avec son second effort Blue Ruin, thriller dramatique acclamé en festivals, de Beaune à la Quinzaine des Réalisateurs cannoise, en passant par Locarno, Deauville ou Marrakech, d’où il repartira récompensé du Prix du Jury. Loué pour sa maîtrise du mélange des genres, l’intelligence de son écriture et la puissance de sa mise en scène, Jeremy Saulnier était déjà été taxé de cinéaste à suivre. Deux ans après cet exploit filmique, le metteur en scène américain était déjà de retour en Normandie avec Green Room, une nouvelle poussée dans le cinéma de genre. Ce troisième long-métrage avec le regretté Anton Yelchin, Imogen Poots ou Patrick Stewart, navigue, comme les précédents, à la croisée des tons et registres.L’AVIS :
La sélection deauvilloise 2015 avait fait fort en programmant coup sur coup, deux œuvres chocs qui avaient su faire parler d’elles. Alors que le souvenir du Green Inferno d’Eli Roth était encore frais suite à un évanouissement dans la salle, le festival normand avait enchaîné quelques jours plus tard avec Green Room. On ne comptait même plus le nombre de personnes qui avait quitté la salle au cours de la projection de ce thriller de genre à la violence éprouvante pour les âmes sensibles. L’histoire d’un groupe de hard rock venu jouer dans la mauvaise salle de concert, un repère miteux de junkies, de néo-nazis et de fous furieux en tous genres. Juste avant de repartir fissa de ce cloaque décrépi au terme d’un concert houleux, voilà que la bande est témoin d’un meurtre. Barricadé en loges pour échapper aux autochtones locaux qui n’ont pas l’intention de les laisser filer comme ça pour préserver le secret sur les activités bizarres, le drame vire au calvaire puis au cauchemar.Thriller rugueux et rentre-dedans comme on aime, Green Room est du cinoche viscéral, accrocheur, furieux, une sorte de survival en huis-clos efficace et lardé d’aspérités, furieusement balancé à l’écran dans un déchainement de violence choc et underground. Un coup d’éclat ? Pas complètement. Car on lui reprochera les mêmes défauts que le précédent Blue Ruin. Saulnier a décidément du mal avec sa gestion du rythme, et sa narration pâtit d’une certaine lourdeur, là où elle demanderait plus de fluidité pour vraiment régaler. Aussi jouissif soit-il lors de ses meilleures fulgurances, Green Room voit sa première partie trop longue, la seconde aussi (bien qu’elle ait comme objectif d’envoyer le bois). Le spectacle reste sympathiquement bandant, les yeux sensibles sont soumis à rude épreuve lorsque les envolées gores intermittentes chères au cinéaste déchirent l’écran, mais même si l’ennui ne s’installe jamais vraiment, l’effort reste associé à une petite frustration, celle de voir avec évidence que l’effort aurait pu être meilleur avec un sens du timing plus juste et une écriture plus effacée, plus racée au lieu d’être aussi confuse et laborieuse. Mais malgré ses incohérences, ses facilités et ses répétitions nombreuses, Green Room se range du côté de la bonne série B old school énervée, proposant un combat rageur, animé par sa belle distribution, Anton Yelchin en tête, Patrick Stewart ensuite, l’ancien X-Men campant pour une fois un bad guy, et enfin Imogen Poots, quoiqu’un poil trop effacée du tableau.
LE TEST BLU-RAY
« Version director’s cut non censuré » arbore fièrement la jaquette du Blu-ray de Green Room. C’est à dire ? Tout simplement que Green Room avait été amputé de quelques micro-plans pour sa sortie en salles afin d’éviter de se taper une interdiction aux moins de 16 ans. L’édition proposée par M6 Vidéo n’est donc pas un « director’s cut » en cela qu’il n’y a aucun « remontage » du film par son auteur, mais seulement une version « non censurée » remettant les plans les plus gores qui avait pu être supprimés au cinéma. En tout cas, voilà qui est très bien, le film ainsi couché sur galette correspondant à celui que l’on avait pu découvrir en festival, Deauville justement. Techniquement, l’édition Blu-ray est plutôt propre, avec une image et un son correct. On aurait aimé davantage de caractère côté « image » mais le rendu est satisfaisant dans son ensemble. En tout cas, plus satisfaisant que la partie « suppléments » dont le vide résonne encore. Hormis une bande-annonce, rien de rien à se mettre sous la dent. Et c’est fort dommage.
Green Room DVD : 14,99€ / Blu-ray : 19,99€
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux