Le 10 janvier dernier, SyFy USA a lancé en grande pompe sa nouvelle série télé vedette, Helix, le dernier bébé du génial Ron Moore, l’auteur du fabuleux revival de Battlestar Galactica, peut-être l’un des meilleurs TV show de science fiction jamais diffusé à la télévision. Pour sa première, Helix a connu un démarrage timide aux Etats-Unis. Mais ce qui nous intéresse avant tout, c’est de savoir ce que vaut réellement cette série fantastique plus qu’alléchante mais qui ne dispose malheureusement, pour l’heure, d’aucune date de diffusion en France. Trois épisodes ont été dévoilé pour l’instant sur le network américain. L’occasion de faire un point sur ce début.
Série fantastique convoquant autant The Thing, Alien, James Cameron, X-Files ou 28 Semaines/Jours plus tard, Helix situe son action dans une base bio-scientifique nichée en plein milieu de l’Antarctique, rare zone territoriale du monde à n’appartenir à personne. Les chercheurs du CDC, le centre américain de détection et de contrôle des épidémies, est appelé en renfort pour venir épauler les scientifiques sur place confronté à une mystérieuse épidémie aux effets particulièrement agressifs. Mais sur place, leur marge de manœuvre et de travail va être considérablement entravée par un amoncellement de secrets. Clairement, on ne leur dit pas tout sur les recherches menées dans cette base au bout du monde. Et la propagation du virus s’étend de plus en plus au point que la situation devient de plus en plus incontrôlable et qu’en dehors du fait qu’ils doivent trouver un vaccin pour empêcher une pandémie, le groupe va devoir se battre pour leur propre survie dans un milieu qui leur est hostile…
On s’attendait une série ancrée dans le registre du thriller médical mâtiné d’un soupçon de fantastique. Au final, Helix surprend. La série est certes tout cela mais avec de fortes tonalités horrifiques. Si Helix ne fait pas preuve d’une originalité débordante question écriture, néanmoins les trois premiers épisodes ont largement de quoi nourrir son fan en manque de série télé de genre, surtout alors que Walking Dead est en pause et qu’American Horror Story approche de la fin de sa troisième saison. haletant, le double-épisode pilote est surtout captivant dans sa première moitié et lance à merveille le suspens qui va animer le show. S’il redescend un peu dans la seconde, et encore pas de beaucoup, c’est pour mieux repartir de plus belle dans un troisième épisode bien énervée et richement fourni en évènements.
Helix s’annonce plutôt bien. Syfy oblige, les quelques plans en extérieur de la base sentent un peu le tout-numérique guère élégant, mais étant donné que la série est essentiellement tournée en huis-clos intra-base, l’affaire cache sans trop de peine son budget réduit et ne paraît pas vraiment cheap. Par contre, elle paraît surtout séduisante et attrayante et donne envie d’être suivie avec vif intérêt, d’autant qu’elle sait bien ménager ses mystères et son suspens même si en réfléchissant un peu, on devine plus ou moins là où tout cela va nous conduire. Sans un génie dingue (on n’est pas autant fasciné que devant Battlestar) mais avec une facture plus qu’honorable, Helix fonctionne agréablement.
Côté casting, Billy Campbell n’a jamais été un monstre de charisme mais il tient bien son rôle de chercheur expérimenté. Face à lui, je japonais hollywoodianisé Hiroyuki Sanada (les séries Lost ou Revenge, Wolverine, Le Dernier Samouraï, Speed Racer ou Wu Ji) campe un bien mystérieux responsable des lieux abritant de lourds secrets qui effilocheront certainement au fil des épisodes. La série laisse la part belle aux têtes féminines avec notamment la sculptée Kyra Zagorsky (une habituée du monde des séries), la belle Jordan Hayes que l’on a souvent vue dans le cinéma de genre (La maison au bout de la rue, Exit Humanity, Dans l’ombre 3D) ou encore Catherine Lemieux qui fait vient remplir la case cliché avec la chercheuse rondouillette mais rigolote (style Penelope d’Esprits Criminels).
Pour l’instant, Helix est partie pour une première saison de 13 épisodes. Notre curiosité est piquée quant à la suite et autant dire qu’on suivra la série tant chaque personnage semble cacher quelque-chose aux autres. Et on veut avoir le fin mot de l’histoire ! Seule interrogation au tableau pour l’instant, comment va t-elle tenir sur la longueur avec ce que dévoile son diptyque d’ouverture ? Il est évident qu’il y a là matière à une saison complète mais plus ? On reste dubitatif mais Ron Moore a sûrement bien préparé son coup. la suite au prochain numéro.