Nom : Tropique de la violence
Père : Manuel Schapira
Date de naissance : 2021
Majorité : 23 mars 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h32 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de Famille : Gilles-Alane Ngalamou Hippocrate, Céline Sallette, Dali Benssalah…
Signes particuliers : Un film coup de poing.
Synopsis : Mayotte, territoire oublié de la République. À la mort de sa mère, le jeune Moïse rejoint un bidonville peuplé de mineurs entièrement livrés à eux-mêmes. Il y fait la rencontre de Bruce, chef de clan tyrannique et imprévisible. Sur cette île en train de s’embraser, le destin de Moïse bascule.
L’ENFER DE MAYOTTE
NOTRE AVIS SUR TROPIQUE DE LA VIOLENCE
Sauf que cette dangerosité, Manuel Schapira a décidé de s’en affranchir. On lui a pourtant déconseillé de tourner sur l’île mais c’eût été se priver de ce que le cinéaste recherchait absolument : l’authenticité. Entre la fiction et (sur certains aspects) le documentaire, Tropique de la Violence est un coup de poing dans le ventre asséné avec une véracité brutale. On pense de loin à un ersatz de La Cité de Dieu à la française mais ce serait oublier que l’univers brûlant des favelas brésiliennes à sa parfaite traduction chez nous. Mayotte est une zone laissée pour compte, comme une prison à ciel ouvert où sont abandonnées à leur sort et à leur condition, des âmes luttant pour survivre. Les images et la cruelle radicalité de l’univers du film font froid dans le dos, ils sont pourtant une réalité, pas seulement celle du cinéma ici, simplement la traduction d’un quotidien glaçant fait de violences, de drogue, de bandes, de crasse et de dénuement absolu.
Film choc plaçant le spectateur dans la position inconfortable d’un témoin de l’horreur, Tropique de la Violence est à la fois un drame, un thriller, un film politique. La descente aux enfers de cet enfant soudainement plongé dans la brutalité d’un univers sans concession est suffocante, son parcours assorti à la question « pourra-t-il en réchapper ? » est d’une tension insoutenable et au sommet de cette pyramide émotionnelle, un propos fort sur le désespoir d’une population, française sur le papier, oubliée dans les faits.