
Nom : Predator Badlands
Père : Dan Trachtenberg
Date de naissance : 05 novembre 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h47 / Poids : 105 M$
Genre : Fantastique, SF, Action
Livret de Famille : Elle Fanning, Dimitrius Schuster-Koloamatangi, Stefan Grube…
Signes particuliers : Tellement original que c’en est plus Predator…
Synopsis : Dans le futur sur une planète lointaine, un jeune Predator, exclu de son clan, trouve une alliée improbable en la personne de Thia et entreprend un voyage en territoire hostile, à la recherche de l’adversaire ultime.

PREDA-TORDRE LE MYTHE
NOTRE AVIS SUR PREDATOR BADLANDS
Dites, et si on laissait Predator un peu tranquille ? Genre juste un peu, pas longtemps… Non ? Bon Ok tant pis, on aura essayé. C’est reparti pour un tour alors, le plus célèbre rasta de l’espace reprend du service pour la quatrième fois en sept ans. Il y a eu le désastreux The Predator de Shane Black en 2018 puis l’ère Dan Trachtenberg avec Prey en 2022, l’animé Killer of the Killers en 2024 et maintenant ce Predator Badlands qui adopte le point de vue… d’un Predator. Un parti pris pour le moins original qui renverse l’échelle de valeur habituelle et tente de développer la mythologie des Yautja en faisant du Predator non plus l’antagoniste à craindre mais le héros à aimer. Pour le coup, on ne pourra pas reprocher aux producteurs et à Disney de manquer de courage, car on tient là un sacré retournement de scénario.
Plutôt que de reproduire l’éternelle formule de la créature extraterrestre qui traque et zigouille un nouveau groupe d’humains, Badlands suit Dek, un jeune Predator rejeté par son clan car jugé trop faible. Pour prouver sa valeur, il décide partir en chasse de l’adversaire ultime et se pose sur une planète hostile peuplé de créatures dangereuses. En chemin, Dek va trouver un allié improbable en la personne de Thia, une androïde en mission exploration spatiale pour le compte de Weyland-Yutani. Oui, oui, vous avez bien lu, la Weyland-Yutani de la saga… Alien. Pas besoin d’être Einstein pour deviner assez clairement où se dirige à court terme la franchise Predator…

De l’audace, c’est bien, mais ça ne fait pas forcément un bon film. Fallait être audacieux pour adapter DragonBall au cinéma, c’est pas pour autant qu’Evolution n’est pas une purge (ouais le tacle est gratos). Ce Badlands a voulu proposer autre chose, on lui en reconnaîtra le mérite. L’ennui, c’est qu’en voulant être nouveau et original, il prend aussi le risque de se voir accusé de haute trahison. Le crime le plus grave. Humaniser le Predator c’est déjà retirer à Predator tout ce qui faisait Predator. Jadis, rien que son nom était source d’angoisse. Aujourd’hui, la franchise a quitté les terres de l’épouvante terrifiante pour embrasser celles de l’actioner d’aventure fantastique… et comique. Bilan, avec ses dinosaures tapis dans la jungle vietnamienne et traquant des Marines en mission, le récent Primitive War fait déjà plus Predator que Predator lui-même. Déjà qu’il fallait avaler le côté buddy movie rigolo entre un extraterrestre combattif et un robot ultra-bavard et les masques en caoutchouc aux allures de mauvais cosplay tout droit sorti d’une boutique de comic con (la bouche façon tente quechua, on ne s’en est pas remis)… Et parce qu’on n’est plus à une hérésie près, exit la simplicité de la traque joueuse et sanglante, et bienvenue au royaume de Disney. Avec Badlands, il faut en sus se farcir une morale concon expliquant que tout seul on n’arrive à rien et que c’est en alliant nos forces que l’on peut accomplir l’impossible. Et comme le film associe deux exclus/déchus rejetés par les leurs, c’est en s’unissant qu’ils pourront se rebeller et renverser l’ordre établi. Bon sang, mais c’est-y pas qu’il essaierait d’être politique le machin ?! On marche sur la tête.

Sur le papier, Predator Badlands aurait pu esquiver la honte. Et ce, même si en termes d’écriture, il se résume à imaginer des créatures sur une planète hostile et à les foutre une à une sur la route de nos protagonistes. Et puis c’est tout, rien d’autre au menu. On n’est pas dans du très sophistiqué mais en même temps, Predator était à la base une série B dont le culte vient de sa simple et redoutable efficacité. Ce nouvel opus de Dan Trachtenberg aurait pu prétendre à la même chose. Peut-être que s’il avait été mieux écrit, on aurait pu passer outre l’impression de voir un autre film qu’un Predator. Alors oui, il y a une intention, oui c’est généreux en spectacle et oui Elle Fanning est très bien dans un double rôle d’androïde gentille/méchante. Mais bon, avait-on besoin et surtout envie de ce film ?
Par Nicolas Rieux