NINJA TURTLES TEENAGE YEARS de Jeff Rowe & Kyler Spears : la critique du film

Les tortues mutantes fans de pizza et d’arts martiaux ressortent de leurs égouts pour revêtir leurs tenues de justiciers héroïques. Le mythe des Ninjas Turtle n’est pas mort et continue d’inspirer. Si l’on a bien volontiers effacer de nos mémoires les deux piètres adaptations live de Jonathan Liebesman et Dave Green il y a quelques années, l’engouement répondait néanmoins toujours présent au moment de découvrir cette nouvelle vision très différente. Cette fois, c’est la bande à Seth Rogen qui s’empare de la franchise mythique pour un film d’animation souhaité dans l’esprit des récents Spider-Man (New Generation et Across The Spider-Verse). En effet, avec son mélange de différentes techniques d’animation, son allure très comic book et son ton plus sombre, on pense très vite aux récents exploits animés de l’homme-araignée.

Toute l’équipe aux commandes, des réalisateurs Jeff Rowe et Kyler Spears aux producteurs Seth Rogen & Evan Goldberg, est composée de fans de l’univers des TMNT. Et ça se sent. Ce nouveau long-métrage, un reboot initiant une nouvelle franchise en devenir en se posant comme une origin story, dégouline d’amour pour les super-tortues adolescentes auxquelles une nouvelle jeunesse est offerte. Ensemble, ils accouchent d’un film qui se veut cool, pop, coloré, teenage, marqué par des choix formels très graphiques et comics dans l’âme. Et ça fonctionne plutôt bien. Ninja Turtles : Teenage Years a de la gueule, une véritable identité, un ton donnant à la fois dans le spectacle, l’humour caustique, la violence sombre et le teen movie initiatique. L’affaire est passée proche d’être totalement concluante sans deux limites. La première, une durée qui ne colle pas à tout ce que le film veut raconter, et qui de fait lui impose un rythme frénétique incapable d’aérer un peu le récit. Tout va vite, très vite, trop vite, comme si le film était un gigantesque résumé du véritable produit fini à venir. La seconde, le style Seth Rogen, dont le tempo vif si reconnaissable peut avoir tendance à devenir parfois fatiguant et foutraque quand son extrême générosité l’emporte loin du raisonnable.

Mais au final, on passe quand même un bon moment devant ce revival délirant, certes un peu épuisant et narré à la truelle, mais néanmoins doté de cette patte « cool » qui lui offre quelques élans savoureux. Et puis formellement, c’est quand même d’une grande beauté même si elle se dilue un peu dans un final bordélique où l’on sent le film tourner un peu rond (alors qu’ironiquement il ne dure que 1h35). Bref, bancal donc mais énergique, sincère et non sans audace.

Par Nicolas Rieux