Nom : L’été dernier
Mère : Catherine Breillat
Date de naissance : 2023
Majorité : 13 septembre 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h44 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de Famille : Léa Drucker, Samuel Kircher, Olivier Rabourdin…
Signes particuliers : Raté.
Synopsis : Anne, avocate renommée, vit en harmonie avec son mari Pierre et leurs filles de 6 et 7 ans. Un jour, Théo, 17 ans, fils de Pierre d’un précédent mariage, emménage chez eux. Peu de temps après, il annonce à son père qu’il a une liaison avec Anne. Elle nie.
PASSION INTERDITE
NOTRE AVIS SUR L’ETE DERNIER
À Cannes, le retour de Catherine Breillat au cinéma a été plus acclamé que son film lui-même, qui n’a franchement pas vraiment marqué la compétition. Et pour cause, la cinéaste inscrit son effort bien loin de ses plus belles réussites. Fort d’un sujet qui avait tout pour déstabiliser et créer le malaise interrogateur sur fond de morale ébranlée et de nœud dramatique asphyxiant, Breillat passe complètement à côté du potentiel de son film. En cause, L’été dernier manque de chair, de consistance, d’ampleur dramatique et réflexive. Il ne parvient jamais à générer l’ambiguïté attendue faute de mettre vraiment les mains de l’épais cambouis qui entourait son histoire. Catherine Breillat se contente de dérouler platement les moments principaux de son récit sans rien creuser, sans rien disséquer ou questionner réellement le côté transgressif de cette romance dérangeante. Tout semble toujours réduit à des idées générales, à de gros coups de crayons sur une feuille, des personnages à leurs personnalités en passant par la situation ou ses conséquences.
Il manque à L’Été Dernier une bonne demi-heure voire plus. Ce temps pour explorer la noirceur, creuser le malaisant, apporter la profondeur psychologique que ces actes auraient dû inspirer. Très mécanique, trop petit, trop insignifiant et éventré par une narration de téléfilm chic-choc pour fragiles en mal de séries polissonnes à regarder sur leurs Ipad, L’Été Dernier survole mollement son histoire comme son sujet, que la réalisatrice ne réussit d’ailleurs pas à imposer comme un « sujet » d’ailleurs. C’est bien tout le problème. Le malaise, le transgressif, le sulfureux, tout cela s’est évaporé dans une œuvre aussi provocante qu’un épisode du Miel et les Abeilles.
Par Nicolas Rieux