Nom : Les tourmentés
Père : Lucas Belvaux
Date de naissance : 17 septembre 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h53 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de Famille : Niels Schneider, Ramzy Bedia, Linh-Dan Pham…
Signes particuliers : Peu convaincant.
Synopsis : Ça vaut quoi la vie d’un homme ? D’un homme comme lui. Un homme sans rien. Skender, ancien légionnaire, le découvrira bien assez tôt. « Madame », veuve fortunée et passionnée de chasse, s’ennuie. Elle charge alors son majordome de lui trouver un candidat pour une chasse à l’homme, moyennant un très juteux salaire. Skender est le gibier idéal. Mais rien ne se passera comme prévu…

CHASSE A L’HOMME
NOTRE AVIS SUR LES TOURMENTÉS
Pendant 35 ans, Lucas Belvaux a écrit des scénarios. Et puis un jour, le cinéaste a voulu essayer autre chose, un autre type d’écriture. Alors il a écrit un roman : Les Tourmentés. Roman qu’il adapte finalement… en film. Le voilà revenu au point de départ, en tirer un scénario. Avec Niels Schneider, Ramzy Bedia et Linh Dan Pham, Les Tourmentés raconte le destin d’une poignée de personnages liés par un pacte. Skender, ancien légionnaire paumé, recroise la route de son ancien sergent qui lui fait une étonnante proposition. Il travaille désormais pour une riche veuve amatrice de chasse. Elle s’ennuie et a missionné son majordome pour lui trouver un homme qui accepterait d’être le gibier d’une partie de chasse à mort. Pour l’argent, Skender accepte.

Tout portait à croire que Les Tourmentés allait être un énième film de chasse à l’homme. Ce serait en oublier son titre. Très vite, il apparaît évident que ladite chasse ne sera pas vraiment l’enjeu essentiel du récit. Et effectivement, ce ne sera pas le cas. Lucas Belvaux s’attache surtout à l’avant, quand le compte à rebours s’enclenche et que les jours séparant le pacte du jour J s’écoulent. Dans ce laps de temps qui durent plusieurs semaines, les différents protagonistes se préparent mais ont surtout le temps de réfléchir intérieurement à ce à quoi ils vont participer et les conséquences. Quel est le coût d’une vie ? Est-il plus difficile d’affronter la mort ou le challenge de la vie ? Qu’est-ce qu’ils ont tous à gagner et à perdre dans cette affaire ? En somme, Les Tourmentés est davantage un drame existentiel qu’un thriller trépidant, même s’il engage le genre via un mécanisme de flashforward.

Les enjeux dramatiques et psychologiques du film de Belvaux étaient passionnants, surtout que c’est essentiellement sur eux que le cinéaste s’attarde. Il ne souhaitait pas réaliser un thriller d’action haletant mais un drame où des âmes cabosses se confrontent frontalement à l’état actuel de leur existence. Malheureusement, les espoirs s’estompent vite. Trop d’impasses, trop de survols morcellent le récit de Lucas Belvaux. Le personnage de la riche chasseuse est sommaire, celui de Niels Schneider manque de profondeur intérieure, celui de l’intermédiaire incarné par Ramzy n’est qu’un trait d’union… Finalement ils ont tous ce défaut d’être des personnages fonctions dans un récit qui ne captive guère. Pas étonnant que l’on peine à croire à cette histoire que Belvaux filme de manière trop évasive et superficielle. C’est d’ailleurs le principal problème du film. Le cinéaste n’arrive jamais à donner de la crédibilité à son histoire qui apparaît trop écrite, trop imaginée, trop narrativement maniérée. On ne croit jamais vraiment à ce récit comme aux protagonistes en charge de l’animer. Dommage.
Par Nicolas Rieux